Les activités sexuelles en groupe bien présentes chez les ados
Claudette Samson
Le Soleil
Publié le 11 février 2009
(Québec) Danse sandwich, concours d'imitation de fellation ou de gilets mouillés, strip-tease : les activités sexuelles en groupe sont bien présentes chez les adolescents d'aujourd'hui. Une étude réalisée dans quatre écoles secondaires de Québec révèle que 55 % d'entre eux ont vécu au moins une expérience de ce type et que 85 % y ont assisté. Des chiffres qui laissent à penser que les parents auraient intérêt à vérifier de plus près ce qui se passe dans leur sous-sol...
Trois chercheuses ont interrogé 819 jeunes de 15 à 18 ans (moyenne de 16 ans) pour faire la lumière sur ce qu'elles ont appelé les ACSOSEX, pour «activités sociales sexualisées». Un sujet de recherche relativement nouveau, abordé pour la première fois avec ce groupe d'âge.«On entendait beaucoup de rumeurs sur des gestes sexuels dans les autobus, dans le fond des classes ou dans les discothèques sans alcool (pour les moins de 18 ans)», d'où l'idée d'aller y voir de plus près, dit Francine Lavoie, professeure titulaire à l'École de psychologie de l'Université Laval et chercheuse principale.
La surprise? L'ampleur de la participation des jeunes à ces activités...
Trois catégories
Les auteures de l'étude ont regroupé les ACSOSEX en trois catégories : 1) les danses sandwich, où trois danseurs ou plus se frôlent en dansant; 2) les gestes sexuels sans contact génital; 3) les gestes avec contact génital et les activités sexuelles sur webcam.
Sans surprise, la première, qui est aussi la plus soft, est la plus populaire. Près d'un ado sur deux (45 %) l'a expérimentée au moins une fois. Il est probable, croit Mme Lavoie, qu'il s'agit d'un jeu pour la plupart d'entre eux, et que seule une minorité reproduit les danses lascives que l'on peut voir dans certains clips.
C'est plutôt la suite de leurs découvertes qui a fait sursauter les chercheuses. Pas moins d'un jeune sur 10 a en effet participé à une activité sexuelle de groupe sans contact génital : strip-teases, imitations de fellation (avec une banane ou un popsicle, par exemple), baisers sur la bouche entre personnes de même sexe pour exciter les autres, mimes de scènes érotiques, concours de gilets mouillés, etc.
«C'est assez élevé et c'est préoccupant», dit Mme Lavoie, en précisant néanmoins qu'il ne faut pas oublier «que 90 % des jeunes ne s'y livrent pas».
Moins de 5 % des jeunes se sont finalement livrés à des activités filmées ou avec contact génital comme les concours de masturbation ou le sexe en groupe.