Les plaisirs du sexe expliqués aux ados de Sheffield

AP | 15.07.2009

"Pp>"Plaisir". Ce n'est pas le titre d'un film, mais celui d'une nouvelle brochure diffusée par les services de santé britanniques pour vanter aux adolescents les bienfaits du sexe. Une initiative qui fait débat dans un pays où le taux de grossesse adolescente est l'un des plus élevés d'Europe.

Avec ce nouveau guide, le National Health Service (NHS) demande aux enseignants d'insister sur le côté sain du sexe et le bien-être qu'il peut procurer, plutôt que de se cantonner à une éducation sexuelle purement biologique et axée sur le risque de maladies.

Il propose ainsi des pistes aux enseignants censées les aider à enseigner à leurs élèves la connaissance de soi et le sens des responsabilités. L'un des objectifs est d'aider les jeunes à résister à la pression de groupe et à attendre d'être émotionnellement prêts avant de franchir le pas.

"Loin de promouvoir le sexe entre adolescents, (ce guide) est destiné à encourager les jeunes à attendre d'être certains d'apprécier l'expérience avant de perdre leur virginité", explique Steve Slack, directeur du Centre d'information sur le VIH et la santé sexuelle de Sheffield, qui a participé à sa rédaction.

C'est le NHS de cette ville du centre de l'Angleterre qui a eu l'idée de cette brochure, qui comporte plusieurs sections, dont une intitulée "Un orgasme par jour". L'enseignant qui lira ce chapitre apprendra qu'il doit expliquer aux adolescents les effets positifs sur les plans physique et émotionnel de l'acte sexuel, mais aussi de la masturbation. Laquelle est décrite comme un bon moyen de découvrir son corps et de se sentir bien.

Comme d'autres guides d'éducation sexuelle, la brochure "Plaisir" encourage également les démonstrations pratiques sur la manière d'utiliser un préservatif ou d'autres types de contraceptifs.

Un peu "shocking", pour certains éducateurs, qui estiment que ce guide d'un nouveau genre va seulement conduire à une augmentation de la sexualité entre adolescents.

"Il y a certains éléments de bon sens, mais je pense qu'on a tort de suggérer à des adolescents de 16 ans de commencer gratuitement à avoir des relations sexuelles pour le plaisir", juge Anthony Seldon, directeur du Wellington College, une école pour adolescents. "Je pense qu'on a tort, sur un plan médical et sur un plan émotionnel, que cela va augmenter les grossesses adolescentes et avoir un impact négatif sur la formation de relations amoureuses sur le long terme".

La Grande-Bretagne possède l'un des taux de grossesse de mineures les plus élevés d'Europe. Selon les chiffres officiels, 39.000 filles âgés de moins de 18 ans sont tombées enceintes en 2006. Plus de 7.000 d'entre elles avaient moins de 16 ans.

Ruth Smith, rédactrice en chef du magazine "Children & Young People Now", souligne, elle, que la brochure est destinée aux enseignants et ne sera pas distribuée directement aux adolescents. "Le but est de trouver ce qui marche avec les jeunes", assure-t-elle. AP

jp/v/st

Sur Internet:

http://www.sexualhealthsheffield.nhs.uk/publications/cypn070709.pdf

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