Bande de Gaza

Violents affrontements entre islamistes

Des salafistes escortent leur chef Abdelatif Moussa, vendredi.

La bande de Gaza a été le théâtre, vendredi et samedi de violents affrontements entre des policiers du Hamas et des islamistes salafistes. Les heurts ont fait 24 morts et des dizaines de blessés.

Les violences ont éclaté lorsque les hommes du Hamas, qui contrôlent le territoire depuis juin 2007, ont encerclé une mosquée à Rafah, où étaient retranchés une centaine de membres du groupe Jund Ansar Allah (les soldats des partisans de Dieu).

Lourdement armés, les salafistes, qui trouvent que le Hamas est trop modéré, avaient proclamé l'instauration d'un émirat dans la bande de Gaza, où ils voudraient appliquer la stricte charia (loi islamique).

En soirée et durant la nuit de vendredi à samedi, les forces de sécurité ont utilisé des fusées éclairantes, des mitrailleuses et des grenades autopropulsées contre les activistes retranchés dans la mosquée. Ces derniers ont répliqué avec des armes automatiques et des grenades.

Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur à Gaza, le chef des Jund Ansar Allah, Abdel-Latif Moussa, est mort à l'aube, samedi, en déclenchant une ceinture d'explosifs qu'il portait. « Le dénommé Moussa s'est suicidé (...) tuant un médiateur qui lui avait été envoyé pour le convaincre, lui et ses partisans, de se rendre au gouvernement', a-t-il dit à l'Associated Press.

Les salafistes sont considérés comme proches du réseau Al-Qaïda et prôneraient une approche plus radicale vis-à-vis d'Israël.

D'après des témoignages recueillis par l'AFP, les membres de ce groupuscule ont menacé les propriétaires de cafés Internet d'incendier leurs établissements, et veulent imposer davantage de pudeur et de rigueur sur les plages de Gaza.

Abdelatif Moussa défendait l'instauration d'un régime théocratique dans la bande de Gaza.

Si le Hamas refuse de dénoncer les violences contre Israël, il condamne toutefois les attentats commis par Al Qaïda.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur du gouvernement Hamas à Gaza a indiqué que « toute personne hors la loi et portant des armes pour propager le chaos serait poursuivie et arrêtée ».

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters

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