JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: MARDI 19 MARS 2013
Après s’être fait rare dans les médias au cours des derniers mois, Gabriel Nadeau-Dubois refait de nouveau la manchette, gracieuseté du premier anniversaire de ce qu’on a appelé (en référence aux peuples arabes qui, comme nous, risquaient leur vie pour se débarrasser de dictatures sanguinaires qui bafouaient les droits et libertés les plus élémentaires) «le printemps érable».
PEUR D’ÊTRE DESTITUÉ
Avez-vous vu l’entrevue que l’ex-porte-parole de la CLASSE a accordée à Patrick Lagacé dans le cadre de l’émission Les Francs-Tireurs, à Télé-Québec, il y a deux semaines?
C’était quelque chose.
Nadeau-Dubois répondait aux gens qui, comme moi, l’accusaient de ne pas dénoncer suffisamment la violence de certains manifestants.
Voici ses propos (c’est long, mais ça vaut son pesant de mots) : «Je lisais des chroniqueurs qui disaient : “Gabriel Nadeau-Dubois doit prendre ses responsabilités, on comprend que c’est la démocratie directe, on comprend qu’il n’a pas de mandat, mais il ne peut plus se cacher derrière ça…
“Ce que ces gens-là ne comprenaient pas, c’est que si j’avais agi comme ça, j’aurais été porte-parole trois jours… Et après ça, j’aurais été destitué…
“Quand tu es porte-parole d’une association comme la CLASSE, qui fonctionne en démocratie directe, tu n’es pas chef de parti. Il y a toujours une marge entre tes positions personnelles et celles de l’organisation.
« CONSULTER MA BASE »
“Une chose m’a saisi, continue GND. Durant le Salon du plan nord, où la foule était en colère, j’ai eu une entrevue à l’émission de radio de Benoit Dutrizac, et il m’a dit: ‘On vient tout juste de m’apprendre que des manifestants lancent des pavés sur des voitures qui passent en dessous dans le tunnel Ville-Marie...’ Et moi, je sais que ma mère prend ce tunnel-là chaque jour pour aller travailler… Et là, je me dis : ‘Wow! Ok, là! C’est pas bloquer la porte d’une banque. C’est s’attaquer littéralement à des gens!’
“Dutrizac me demande : ‘Est-ce que vous condamnez ces gestes?’ Là, moi, je savais que si je condamnais effectivement ces gestes comme il me le demandait, j’étais dehors…”.»
Vous avez bien lu.
Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas condamné le fait que des manifestants jetaient des pavés sur des véhicules qui circulaient sur une autoroute, parce qu’il avait peur de perdre son job de porte-parole s’il le faisait!!!!
Ça, venant d’un gars qui pourfendait Jean Charest parce qu’il s’accrochait désespérément au pouvoir!
Le gars ressentait le besoin de retourner à sa base et de consulter ses militants pour savoir s’il devait condamner publiquement des gestes potentiellement criminels!
Et vous me dites que ce gars-là était un grand leader? Un espoir pour la jeunesse?
Voulez-vous rire de moi?
LE « MANDAT »
C’est drôle, quand c’était le temps de condamner la violence policière, GND ne ressentait pas le besoin irrésistible de retourner en Assemblée générale pour savoir s’il avait le mandat de le faire. Il le faisait, et vite, à part de ça!
Mais, quand venait le temps de condamner la violence des manifestants, là, son «mandat» lui liait la bouche…
Dire que des intellos ont trippé sur ce gars…
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Et vous allez me dire que c'est là le discours d'un simple porte parole?
Voici le discours : http://sierra.mmic.net/nadeau-dubois.html