Des changements au système électoral sont réclamés
Article mis en ligne le 5 novembre 2008
Avec seulement 59,1% des quelque 23 millions d’électeurs canadiens qui se sont prévalus de leur droit de vote lors de l’élection générale du 14 octobre dernier, le taux de participation le plus bas jamais enregistré pour une élection fédérale, certains demandent à ce que des modifications soient apportées au système électoral canadien afin d’inciter les gens à exercer leur devoir de citoyen.
Entre autres, le mouvement Représentation équitable, un regroupement non partisan de citoyens qui favorise une réforme du mode de scrutin, demande une refonte du système et estime que le Nouveau Parti démocratique et le Parti Vert constituent les grands perdants de cette dernière élection.
Dans le cas du Parti Vert, Représentation équitable précise que même si le parti a récolté 7% du vote populaire, il n’envoie aucun député à la Chambre des communes. Selon les calculs de l’organisme, si un mode de scrutin équitable et proportionnel avait été en place, 23 députés verts siégeraient aujourd’hui à la Chambre des communes. En ce qui concerne les néo-démocrates, le 18% du vote populaire obtenu leur conférerait une vingtaine de députés de plus que les 37 qu’ils sont parvenus à faire élire.
Toujours en se basant sur les données de Représentation équitable, on remarque que le système actuel bénéficie grandement au Bloc québécois, qui n’aurait fait élire que 28 députés plutôt qu’une cinquantaine le 14 octobre dernier. Avec 38% du vote populaire, les conservateurs perdraient 26 députés pour en compter 117 plutôt que 143 tandis que les libéraux gagneraient cinq sièges.
L’organisme, qui a tenu un point de presse à Ottawa récemment pour promouvoir ses idées, juge par ailleurs qu’une réforme du système électoral mettrait fin au vote stratégique puisque les électeurs seraient conscients du fait que plus le parti qu’ils appuient récolte de votes à l’échelle du pays, plus ce même parti enverra de députés à Ottawa.
«Dans le cadre d’un système électoral différent, les électeurs auraient voté différemment. Il n’y aurait pas eu nécessité d’enregistrer des votes stratégiques. La participation électorale aurait probablement été plus élevée. Nous aurions eu des candidats différents : plus de femmes et plus de diversité. Nous aurions eu plus de choix réels», explique Andy Blair, le vice-président du mouvement Représentation équitable.