Des paniers sur roues abandonnés dans l’île

Les résidants se plaignent de pollution visuelle

IGA réagit

par Toula Foscolos
Article mis en ligne le 12 juillet 2007 à 11:40

Les paniers de magasinage abandonnés ici et là sont des laideurs pour les résidents et visiteurs.

Une résidante de L’Île-des-Sœurs s’est récemment plainte au téléphone des nombreux paniers de magasinage laissés à l’abandon dans les rues. « Il faut absolument corriger cette situation », a-t-elle imploré. Était-ce là un problème sérieux… en cette Île-des-Soeurs merveilleuse qui se flatte d’avoir du charme et de la classe? J’ai pensé qu’il fallait fouiller davantage la question. Effectivement, il y a problème… un gros problème.

J’étais loin de me douter qu’en voulant traiter de ce problème bénin - à première vue - en comparaison des petits crimes habituels, je découvrirais qu’il y avait des conséquences monétaires importantes pour les propriétaires de magasins et pour les clients.

L’impact pour le Provigo de l’île

L’Île-des-Sœurs n’est pas à l’abri de ce phénomène de comportement. Plusieurs résidants de l’île seront sans doute surpris d’apprendre que l’abandon de ces paniers roulants se produit dans les cours arrières et autres ruelles de l’île; le gérant du Provigo, Fiorello Vellucci, confirme que c’est malheureusement le cas.

« Chaque jour, 2 ou 3 de nos paniers quittent les lieux du magasin », reconnaît-il. « Souvent, notre livreur verra les paniers lors de leurs livraisons dans l’île et ils les ramasseront. Ils aperçoivent aussi les paniers de IGA et de Pharmaprix ce qui démontre que nous ne sommes pas les seuls affectés ».

M. Velluci précise que son magasin situé au Village (40, Place du Commerce), possédait 200 paniers lorsqu’il est entré en fonction l’an dernier. « Le nombre est descendu à 120 et maintenant nous n’en avons que 85. Je devrai en commander prochainement », ajoute-t-il.

Besoin d’un sens de responsabilité

Étant donné que je n’ai jamais quitté un supermarché en assumant que le panier tout comme le contenu m’appartenait, je me suis demandé ce qu’on en faisait : alors j’ai posé des questions.

J’ai découvert que les gens s’en servent pour différents besoins dont celui de transporter leurs achats jusque chez eux s’ils n’ont pas d’automobile. Selon des informations publiées sur l’Internet, les personnes âgées qui résident dans des édifices à appartements utilisent les paniers pour transporter leurs vêtements pour le lavage au sous-sol alors que les enfants s’en servent comme des go-carts. Et on a tous vu des sans-abri utiliser des paniers pour transporter leurs biens.

Mais la plupart des gens s’en servent pour transporter leurs achats à la maison sans ramener les paniers… ils les abandonnent plutôt le long du trottoir ou dans une ruelle ce qui crée une pollution visuelle.

« Dans le fond, il s’agit d’agir en adulte responsable », explique M. Vellucci. Notre magasin de l’île dessert 17 000 clients par semaine et on ne peut pas surveiller tout le monde. Nous nous fions au sens de responsabilité de chacun ».

Ce sont les consommateurs qui paient

Ce n’est pas du vol à l’étalage, le problème est plutôt devenu « l’envol » de paniers qui est maintenant le problème.

»Un panier coûte cher », affirme le gérant de Provigo. « À plus de 200 $ chacun, les coûts d’opération du magasin augmentent de façon substantielle et ce sont les consommateurs, éventuellement, qui paient cette pénalité parce que nous sommes forcés d’augmenter nos prix ». C’est dommage car la grande majorité de nos clients n’ont pas contribué à cette pratique mais ils finissent par en payer le coût.

Création du Mois du retour des paniers

Le problème est tellement généralisé aux U.S.A. que le Bureau du recensement américain a identifié le mois de février comme le Mois du retour des paniers de magasinage.

L’idée de créer un Mois du panier est celle de Anthony Dinolfo, propriétaire d’un supermarché dont les paniers s’étaient retrouvés aux endroits les plus inattendus. Lorsqu’il avait vu le moment historique en 1969 où Neil Armstrong marchait sur la lune il avait eu cette idée saugrenue : « J’ai dit que je ne serais pas surpris qu’il trouve un panier dans un des cratères », a dit Dinoldo au Chicago Sun-Times.

Les résidants de L’Île-des-Sœurs sont de fiers et fidèles défenseurs de l’environnement et ils veulent protéger l’ambiance sympathique et campagnarde de l’île. Si c’est le cas, est-ce que tous les résidants ne devraient pas agir avec responsabilité et éliminer toutes ces laideurs qui ternissent l’image collective ?

Si vous voyez quelqu’un s’éloigner du magasin avec un panier dites-lui que ce qu’il fait est illégal et moralement incorrect. Si vous voyez un panier abandonné téléphonez au magasin pour l’aviser où il se trouve ; on viendra le ramasser. Si vous pensez quitter avec un panier, pensez-y deux fois.