À chaque fois que l'on publie ce genre de nouvelles, il se trouve des gens pour se porter à la défense des auteurs de ces actes répréhensibles. À les entendre, c'est la faute de la « société », de l'arrondissement, de la police; on est trop sévère, on ne leur offre pas assez de loisirs, ils n'ont pas d'endroits pour se réunir... On croirait, à écouter leurs discours, que les jeunes des années 2000 n'ont aucune responsabilité et que leurs « droits » sont constamment bafoués. S'ils se font arrêter par les policiers, on accuse ces derniers de les harceler ou on s'en prend aux gens qui ont porté plainte.
J'ai bien de la difficulté avec cette façon de voir les choses. Il faut dire, d'ailleurs, que le portrait des jeunes d'aujourd'hui est assez imprécis. Pour certains parents, la jeunesse se poursuit assez longtemps; tant qu'il est aux études, le « jeune » devrait bénéficier du soutien total de la collectivité. Si l'on veut qu'il garde la paix (de jour comme de nuit), il appartient aux « autres » de lui procurer des loisirs qui répondent à ses goûts, à ses habitudes (souvent nocturnes). Qu'il ait 15, 18, 20 ou 25 ans, le pauvre petit n'a aucune responsabilité! Et s'il trouve le temps trop long, il a le droit de déranger les gens du voisinage pour manifester son indignation. Belle mentalité!
Il ne faut toutefois pas généraliser. La grande majorité des jeunes de L'Île-des-Soeurs sont respectueux et conscients de leurs obligations. On a vu, au cours des dernières semaines, que certains d'entre eux s'engagent même dans des missions pour aider des gens défavorisés ou s'adonnent à des activités sportives très exigeantes. Ce n'est pas à la portée de tous, j'en conviens, mais ce n'est pas nécessairement une question d'argent. Il faut surtout que les parents soient prêts à s'impliquer.
D'autres parents ont choisi la voie du laxisme et de la contestation. Lorsque leurs enfants se font intercepter par les responsables de l'ordre public, ils se portent aveuglément à leur défense et vont parfois jusqu'à réclamer un assouplissement des lois. Ils en font des victimes, pour ne pas dire des « petits incompris ». Et, quelques années plus tard, ils seront les premiers surpris quand quelqu'un en uniforme viendra sonner à leur porte pour leur annoncer une bien mauvaise nouvelle.