La chronique de Richard Martineau
Richard Martineau
Journal de Montréal
18/12/2008
Les juifs foutent le bordel partout où ils passent et ne pensent qu'à l'argent. Les féministes sont des perverses. L'homme est supérieur à la femme. Et les homosexuels devraient être décapités.
Imaginez si j'écrivais cela dans ma chronique demain matin (et si mes patrons étaient assez fous pour publier mes propos).
Tous les organismes de défense des droits de la personne du pays me tomberaient dessus et militeraient pour que je n'écrive plus un traître mot pour le reste de mes jours.
Or, un imam montréalais a écrit cela et bien pire.
Et la Commission canadienne des droits de la personne lui baise les pieds.
QU'IMAM LE SUIVE
Rappelons les faits.
Le 11 avril 2008 , Marc Lebuis, éditeur de Point de bascule, un site qui lutte contre les intégristes musulmans, dépose une plainte à la Commission canadienne des droits de la personne contre l'imam salafiste montréalais Abou Hammaad Sulaiman Dameus Al-Hayiti, un fou furieux qui ne cesse de multiplier les déclarations racistes, antisémites, homophobes, misogynes, suprématistes et anti-québécoises dans ses sermons et ses écrits.
Genre : les lesbiennes devraient être anéanties, les femmes non voilées encouragent le viol, les musulmans sont supérieurs aux autres groupes ethniques et l'esclavage devrait être légal.
Or, le 5 décembre, l'auguste Commission a écrit à monsieur Lebuis pour lui dire qu'elle rejetait sa plainte sous
prétexte que les passages des écrits de l'imam qui visent des groupes en particulier «ne semblent pas promouvoir la haine ou le mépris» ! Vous avez bien lu.
Écrire qu'on devrait «couper la tête aux homosexuels qu'on trouve en train de faire la sodomie» n'est ni haineux ni méprisant.
J'imagine que c'est juste un peu taquin, c'est tout.
DEUX POIDS...
Le plus absurde dans cette histoire est qu'il y a quelques mois, la même Commission a blâmé le magazine Maclean's pour avoir publié un texte de Mark Stein affirmant que dans quelques années, il y aura plus de musulmans que de chrétiens en Occident.
Stein ne disait rien contre les musulmans. Il ne les insultait pas. Il affirmait seulement que la démographie allait avantager les adeptes de l'islam.
Il alignait des chiffres, c'est tout.
Or, la Commission canadienne des droits de la personne (la même qui a trouvé les écrits d'Al-Hayiti acceptables) l'a blâmé et a accusé le magazine Maclean's d'avoir publié des affirmations islamophobes !
LES YEUX GRAND FERMÉS
Pendant ce temps-là, personne ne dit rien. Tout le monde dort.
Les groupes féministes. Les organismes antiracistes. La p'tite go-gauche, qui grimpe dans les rideaux dès que quelqu'un ose construire un cabanon près d'un milieu humide. Les politiciens. Les musulmans modérés. Tout le monde fait un gros dodo.
Zzzzzzzzzzz...
Il ne faut pas dire un mot, sinon on va se faire traiter de sales racistes. Alors on dort, on ronfle, on se fait tout petit.
Notre démocratie est comme un enfant qui se fait violer par son père, la nuit. Elle se fait régulièrement agresser, insulter, menacer, mais elle ne dit rien.
De toute façon, à quoi ça servirait que la démocratie porte plainte à la Commission des droits de la personne ?
Les membres de la Commission ne la croiraient pas. Ils lui diraient de fermer sa gueule. Alors elle endure
en silence. Au vu et au su des organismes qui sont censés la défendre et la protéger.