Institut Fraser :
Le Canada devient un refuge pour des terroristes en puissance tandis que les politiciens en quête de votes détournent le regard

21 mai 2008

VANCOUVER, COLOMBIE-BRITANNIQUE--(Marketwire - 21 mai 2008) - La politique d'immigration et d'asile du Canada est en proie à des problèmes majeurs justifiant un remaniement, mais tout changement devrait être fait avec une participation limitée des politiciens, conclut un nouveau livre publié aujourd'hui par l'Institut Fraser, un organisme indépendant de recherche.

"Le système d'immigration et d'asile du Canada est dysfonctionnel et a grandement besoin d'une révision approfondie. Lorsque vous considérez le lobbying politique des organisations culturelles minoritaires et des groupes d'intérêt particuliers comme les avocats de l'immigration, arranger les choses ne présente guère d'intérêt pour nos principaux partis politiques", a déclaré Martin Collacott, un ancien diplomate canadien et corédacteur du livre, Immigration Policy and the Terrorist Threat in Canada and the United States (La politique d'immigration et la menace terroriste au Canada et aux Etats-Unis).

Le livre est une compilation des travaux d'universitaires et d'experts en matière d'immigration qui ont présenté des exposés lors de la conférence 2007 sur l'immigration de l'Institut Fraser. Une conférence de suivi est prévue les 4 et 5 juin à Montréal. Le livre présente un regard réprobateur sur les nombreux défauts de la politique actuelle d'immigration et d'asile du Canada. Il rejette une grande partie de la responsabilité pour les lacunes actuelles aux pieds de tous les grands partis politiques - libéraux, conservateurs, NPD et Bloc québécois - et fournit de nombreux exemples éloquents des courbettes politiques devant les intérêts particuliers des groupes de pression en matière d'immigration.

"Toute tentative de réforme est entravée par l'absence de débat politique, par crainte d'offenser un groupe ethnique particulier, scénario qui s'est déroulé tout au long des audiences de la Commission Bouchard-Taylor sur l'accommodement raisonnable au Québec", a déclaré M. Collacott. "Dans le même temps, les avocats de l'immigration les groupes de décision sont bien financés, souvent avec l'argent public, et travaillent sans relâche pour s'assurer que les partis politiques soient à la hauteur de leur rhétorique pro-immigration."

Le livre fait la chronique d'une liste de politiques d'immigration canadiennes et d'échecs en matière de sécurité :

- Le gouvernement libéral de Paul Martin a refusé d'envisager l'interdiction des Tigres Tamouls, une des organisations terroristes les plus meurtrières au monde. En effet, il cherchait à plaire à la communauté tamoule en pleine croissance, bien que le Royaume-Uni et les Etats-Unis aient déjà interdit le groupe.

- Au printemps 2007, un certain nombre de politiciens fédéraux et provinciaux ont assisté à une parade dans le Surrey, en Colombie-Britannique, où Talwinder Singh Parmar, le cerveau présumé de l'attentat d'Air India, a été honoré et glorifié comme un martyr de la cause du séparatisme sikh.

- Les partis d'opposition du Parlement actuel ont insisté en faveur de changements de la politique d'asile du Canada qui offriraient de nouvelles possibilités de recours pour les demandeurs d'asile, même si les requérants qui en échoué sont déjà en mesure d'utiliser les lois existantes pour retarder le renvoi et rester au Canada pendant des années, voire des décennies dans certains cas.

Le livre remarque également que les taux élevés d'immigration au Canada avec l'augmentation de la concentration de groupes particuliers a donné lieu à un nombre croissant d'enclaves ethniques où les nouveaux immigrants n'ont qu'un besoin limité de s'intégrer, et apportent parfois avec eux des conflits ethniques et religieux séculaires. Leurs membres n'en sont que plus vulnérables au recrutement par des groupes extrémistes.

Par exemple, à la suite de l'arrestation de 18 musulmans en Ontario soupçonnés de comploter des massacres dans la région de Toronto, un sondage de musulmans canadiens a révélé que 12 pour cent d'entre eux - soit près de 100 000 Canadiens musulmans - estimaient que le complot était justifié. La GRC a également révélé par la suite avoir discrètement séparé au moins une douzaine de cellules terroristes similaires avant ces arrestations hautement médiatisées.

"La notion suivant laquelle les groupes minoritaires sont à l'abri de toute critique rend quasiment impossible le contrôle de l'immigration indésirable", a déclaré M. Collacott.

L'échec du Canada à s'attaquer au système poreux d'immigration et d'asile aboutira probablement à d'autres mesures de sécurité américaines à la frontière entre les deux pays et à de plus grandes restrictions sur le commerce et le voyage canado-américain, conclut Alexander Moens, professeur de l'université Simon Fraser, expert en relations canado-américaines et corédacteur du livre.

"L'échec du Canada à prendre au sérieux les risques de sécurité posés par son système laxiste d'asile sape la confiance américaine dans notre capacité à contrôler nos frontières", a déclaré M. Moens.

"Cela ne laisse pas d'autre choix aux Etats-Unis que de renforcer ses efforts de sécurité qui, à leur tour, limitent encore davantage le commerce et les voyages et portent atteinte à la capacité de nombreux Canadiens de gagner leur vie. Le Canada est une nation commerçante, et si notre plus important partenaire commercial estime qu'il ne peut plus nous faire confiance, cela aura des répercussions économiques."

M. Moens et M. Collacott concluent que le seul recours du Canada est un changement fondamental de la politique actuelle d'immigration et d'asile qui impliquerait une réévaluation de qui devrait être admis au Canada, et sur quelle base.

"Il y a un manque de ressources disponibles pour contrôler de façon adéquate les candidats à l'immigration et au droit d'asile ainsi qu'un manque de clarté sur qui devrait être admis. Jusqu'à ce que l'on aborde ce problème, le Canada continuera d'être perçu comme une proie facile où les terroristes peuvent venir à volonté", a déclaré M. Moens.

L'Institut Fraser tiendra une deuxième conférence sur la politique d'immigration canadienne les 4 et 5 juin à Montréal. Vous pouvez consulter les détails à l'adresse www.fraserinstitute.org.

Immigration Policy and the Terrorist Threat in Canada and the United States (La politique d'immigration et la menace terroriste au Canada et aux Etats-Unis) est disponible en ligne à l'adresse www.fraserinstitute.org. Les chapitres individuels peuvent également être téléchargés gratuitement en format PDF.

L'Institut Fraser est un organisme de recherche et d'éducation indépendant dont les bureaux se trouvent à Calgary, Montréal, Toronto et Vancouver. Sa mission consiste à mesurer, étudier et communiquer l'impact des marchés concurrentiels et de l'intervention des gouvernements sur le bien-être des individus. Afin de protéger son indépendance, l'Institut refuse toute aide gouvernementale ou contrats de recherche. Veuillez consulter www.fraserinstitute.org.

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