Au début de février, les résidents de L’Île-des-Sœurs ont vu apparaître pour la première fois des feux de circulation, sur la rue Berlioz, à l’angle du boulevard de L’Île-des-Sœurs. Quelques mois plus tard, certains demandent l’installation d’une seconde lumière à l’autre bout de Berlioz près de la Place du Commerce, à une intersection jugée dangereuse selon plusieurs.
Certains insulaires ont écrit à l’arrondissement et on fait part de leurs inquiétudes aux élus de l’arrondissement notamment lors du dernier conseil en juillet. «C’est dangereux à traverser avec les véhicules lourds, la densité incroyable de voitures, les autobus de la STM qui obstruent la vue des piétons et les chauffeurs qui ne voient pas [ceux] qui traversent. Chaque fois que je traverse, j’ai peur. Même en auto il y a des risques de collision», a déclaré Claude Giguère lors de son intervention.
Les résidents rapportent qu’il y a beaucoup d’achalandage à cette intersection, en particulier en fin d’après-midi alors qu’un flot important de véhicules provenant de la Place du Commerce tourne pour rejoindre le pont Champlain.
«Elle est d’autant plus dangereuse que le passage d’innombrables vélos vient compliquer la circulation. C’est un miracle qu’aucun cycliste, à ma connaissance, n’y ait pas déjà été renversé», a fait savoir Pierre-G. Jobin dans une lettre adressée au maire Jean-François Parenteau.
Évaluation
Une firme externe est à analyser actuellement la dangerosité du coin de rue. Avec ces données, Verdun pourra élaborer des propositions afin d’améliorer la sécurité et y faciliter la circulation routière.
«On a eu un gros questionnement sur l’intersection Berlioz/René-Lévesque qui est probablement la plus utilisée et la plus complexe sur l’île», explique le maire Parenteau.
Vélo Québec collabore également à évaluer le partage de l’espace piéton, cycliste et automobile. «On reçoit beaucoup de plaintes de cyclistes notamment pour la fermeture de l’Estacade du pont Champlain, mais rien à ma connaissance qui concerne ce coin. Il ne semble pas y avoir de problèmes importants», remarque Marc Jolicoeur, directeur de recherche chez Vélo Québec.
À l’arrondissement, les dernières données disponibles démontreraient un faible taux d’accidents. Le Service de police de la Ville de Montréal n’a toutefois pas été en mesure de nous fournir le nombre exact de collisions au cours de la dernière année.
Cette intersection demeure néanmoins sous surveillance par les policiers et différents services de sécurité publique.
Pas dans l’ADN
Les résidents étaient réticents au changement lorsqu’une lumière temporaire a été installée en février. «Ce n’était pas tant qu’un premier feu de circulation surgisse dans le paysage champêtre qui étonnait, mais qu’il soit installé à cette intersection», affirme M. Jobin.
Depuis, ils s’y sont habitués prétend le maire Parenteau. «Ce n’est pas dans l’ADN de l’île en ce moment d'[en] avoir. […] Je veux le retirer, mais les gens m’écrivent pour ne pas le faire. On va regarder les différentes options parce qu’on ne veut pas dénaturer l’esprit de développement [du quartier], mais en ce moment on a un réel problème parce qu’il y a plus de véhicules qu’il y a 15 ou 20 ans.»
À l’arrondissement de Verdun, l’ajout d’un feu de circulation semble la meilleure option pour améliorer la sécurité de l’intersection Berlioz/René-Lévesque. La décision sera prise cette automne, en fonction des résultats de l’analyse.