Accommodements religieux
Point de Bascule
mercredi 13 février 2008, par Helios d’Alexandrie
Pour notre collaborateur Hélios d’Alexandrie, un Québécois d’adoption, il fait bon vivre au Québec, un havre de paix qui ne doit pas être sacrifié sur l’autel de l’obscurantisme. Helios trace un portrait du peuple Québécois à travers son histoire d’ouverture envers les immigrants. Il critique les musulmans qui font preuve de mépris et d’arrogance envers ceux qui les ont accueillis et leur ont accordé tous les droits constitutionnels, y compris celui de les dénigrer publiquement.
À travers un commentaire sur le mémoire de Touhami Rachid Raffa soumis à la Commission Bouchard-Taylor en septembre 2007, Helios nous livre sa vision de la nation québécoise et de son peuple. Il décrit les enjeux plus larges que masque le débat sur les accommodements religieux, un arbre qui cache la forêt. Il parle de la réaction des politiciens, des médias, des tribunaux et du peuple. Il dénonce les groupes de pression musulmans au discours méprisant envers le peuple québécois dont l’attitude « islamolucide » est marquée par le souci légitime de préserver son héritage et ses valeurs de paix et d’harmonie sociale que tentent de troubler les islamistes obscurantistes présents au Québec. En fait, tout allait bien au Québec avant que les islamistes arrivent. - Marc Lebuis
********************************
Commentaire sur le mémoire de Touhami Rachid Raffa, par Helios d’Alexandrie
Dans l’introduction de son mémoire déposé en septembre dernier à la commission Bouchard-Taylor, Touhami Rachid Raffa se permet de faire le lien entre la problématique des accommodements raisonnables et celle, tout à fait étrangère au débat, de la prise en charge et de l’intégration des immigrants. Il ne ménage pas sa critique au gouvernement et, même si ce dernier devait mieux remplir son rôle dans ce domaine précis, rien ne justifie que cette critique doive automatiquement faire tache d’huile sur des sujets qui n’y sont pas reliés.
Critiquer le gouvernement, le charger de l’entière responsabilité, est chose aisée mais cela ne constitue pas pour autant un diagnostic crédible de la situation. Les échecs à l’intégration ont de multiples causes dont les principales concernent les personnes elles-mêmes. Ne pas tenir compte de cette réalité est de nature à déresponsabiliser ces personnes et les groupes auxquel elles appartiennent.
La critique gratuite a pour fonction de détourner la responsabilité et les conséquences de l’échec sur la société ou sur le gouvernement, de quoi alimenter un sentiment de culpabilité collectif à l’égard de ceux qui, avec une aide ponctuelle, doivent apprendre à se prendre en charge et à s’adapter à leur nouvel environnement. Davantage d’interventions du gouvernement n’apporteront pas de solution, c’est la responsabilisation des individus qui est la clé du problème.
Mais la critique gratuite a aussi pour fonction de faire valoir, à très bon compte, la compassion de l’auteur et l’intérêt qu’il porte à la cause des immigrants qui peinent à s’intégrer. Elle sert en quelque sorte de carte de visite.
Par le jugement sévère qu’il porte sur le gouvernement dans son introduction, T. R. Raffa donne un ton polémique à son mémoire. Tout en le reconnaissant, il affirme que sa présence est « une preuve de sa volonté sincère d’apporter une petite contribution à la réflexion de deux éminents intellectuels des plus crédibles et des plus respectés à qui a été confiée une tâche colossale que certains qualifient d’impossible ». Raffa manie l’encensoir avec autant de dextérité qu’il manie le verbe, on le prendrait pour un poète de cour qui fait l’éloge du sultan. Partant du principe qu’on ne donne rien pour rien, la flatterie semble dispenser l’auteur d’apporter des preuves de sa sincérité autrement plus tangibles que sa simple présence devant la commission.
Sa génuflexion accomplie, Raffa s’engage dans le vif du sujet lequel n’a aucun rapport avec l’introduction de son mémoire. Il fait part de son inquiétude quant à l’idée d’une éventuelle hiérarchisation des droits. À prime abord il n’apporte aucun détail sur ce point, mais il fait probablement référence aux possibles conflits entre la liberté de religion et l’égalité des sexes, cette dernière notion bénéficierait d’une clause interprétative dans la charte des droits lui donnant une prééminence sur la liberté de religion.
Restant dans le vague, il favorise sans le dire clairement le statut quo, prétextant la délicatesse du sujet lequel selon lui est « difficilement réductible à toute velléité de normalisation et d’encadrement ».
La dernière élection provinciale
Puis soudain et sans avertissement, il s’engage dans un long détour qui l’éloigne pour un temps de la hiérarchisation des droits et qui l’engage sur le terrain des accommodements religieux et des évènements politiques ayant précédé la dernière élection provinciale. Du coup l’obséquiosité fait place à la polémique et Raffa ne ménage pas ses attaques contre le gouvernement, les médias, les partis politiques et jusqu’à la commission des droits de la personne. Le peuple québécois ou plutôt, selon Raffa, « une frange de la population majoritaire dite québécoise de souche » est sérieusement malmenée.
Pour donner une idée du ton polémique, il est utile de citer ces courts extraits : « Esprits échaudés (il veut dire échauffés), polémique médiatique et populaire, matraquage médiatique éhonté, débat confus et mal amorcé sur la langue, mauvaise foi, confusion inextricable, contexte émotif, vieux sentiment d’être assiégé, cadre confus, biais de la part des pouvoirs publics, irresponsabilité de l’état, passions nationalistes, connotations xénophobes voire racistes, silence coupable, crispation identitaire, (qui) a dérapé sans contrôle, réflexe historique de crainte, exploité avec duplicité et sans vergogne, parti populiste de droite marginal, attaques répétées et sans discernement, société québécoise qui a du mal à apprivoiser les affirmations et l’expression des identités, sentiments antisémites et islamophobes, sacro-sainte égalité des sexes ».
En somme si l’on suit le raisonnement de Raffa, la « frange de la population majoritaire dite québécoise de souche » souffrant d’insécurité chronique et cultivant une mentalité d’assiégé, a vu ses craintes séculaires exacerbées par les médias au sujet d’accommodements religieux anodins. De vieux réflexes identitaires se sont alors mis en branle, conduisant à un dérapage incontrôlé où les passions nationalistes, le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie se sont exprimés sans retenue, et que le gouvernement n’a pas su, pu ou voulu contenir ou arrêter à temps et qu’un parti politique populiste et (horreur !) de droite a réussi, non sans hypocrisie, à exploiter à son avantage ! L’émotivité et l’irrationalité des québécois a-t-elle déteint sur Raffa ? Je n’ai pu m’empêcher à la lecture de son mémoire de penser à la parabole de la paille et de la poutre.
Les québécois et leur gouvernement sont invités à se reconnaître dans cette caricature, du moins les québécois membres de la commission doivent être convaincus qu’elle représente la réalité. Pour atteindre son objectif Raffa a absolument besoin de mettre le peuple du Québec hors circuit ; cette « frange de la population majoritaire dite québécoise de souche » qui présente une telle attitude et un tel comportement ne mérite pas qu’on en tienne compte dans des décisions aussi importantes concernant les accommodements religieux et… la hiérarchisation des droits ! CQFD.
Le reste de son mémoire n’est qu’une ode au statut quo. Il ne faut pas toucher à la dynamique des accommodements et laisser les juges décider au cas par cas indéfiniment. La hiérarchisation des droits est une très mauvaise idée parce qu’un droit (le religieux) ne peut être inférieur à un autre (le droit à l’égalité des sexes).
Raffa s’insurge contre ce qu’il appelle la « sacro-sainte égalité des sexes ». À l’en croire elle constitue un élément perturbateur, un chien qu’on lancerait dans le jeu de quilles des accommodements religieux. Ceux ou plutôt celles qui la défendent sont en quelque sorte des intégristes religieux, ils font de l’égalité des sexes une icône ! Le fait que cette notion soit naturellement aussi fondamentale que l’égalité des citoyens devant la loi ne semble pas avoir retenu son attention. Finalement, ce ne sont pas le voile islamique sous toutes ses variantes, l’imposition du voile aux filles non-pubères, les locaux pour la prière, les piscines séparées, les cafétérias halal, les exigences de toutes sortes dans le domaine des soins médicaux, et dans les garderies qui méritent d’être qualifiés de sacro-saints, mais bien la notion d’égalité des sexes !
Aux commissaires dont le mandat est de recueillir l’opinion des québécois, Raffa est allé dire de ne pas écouter les québécois ! C’est probablement à ce niveau que se situe le malaise qu’il dit ressentir face au mandat de la commission. Autrement dit, il ne reconnaît pas le bien-fondé de la commission et encore moins toute conclusion qui se baserait sur les opinions exprimées à l’exception de celles qui s’accordent avec les siennes.
Gérard Bouchard qui est historien et qui appartient à cette « frange de la population majoritaire dite québécoise de souche » s’en est laissé conter. Il est utile, vu le ton et le contenu du mémoire, de replacer les choses sur le plan historique, ne fut-ce que pour rétablir les faits et rendre au peuple québécois ce qui lui revient.
Algéro-Québécois et Canadien
Mais avant d’aborder le sujet je voudrais souligner le fait que T.R. Raffa, dans son mémoire, s’identifie comme algéro-québécois et canadien. Son identité algérienne et ses liens avec l’Algérie sont donc bien présents comme doivent être présents à sa mémoire les événements tragiques qu’a vécus l’Algérie au cours des vingt dernières années. Les tueries et les exactions de toutes sortes avaient à la fois des causes politiques et des causes religieuses. Tour à tour, les islamistes et la sécurité de l’état assassinaient sans pitié de pauvres villageois et des citadins désarmés. Le bilan de la boucherie : au-delà de cent mille tués. Cette façon « algérienne » (et islamiste) de « régler les problèmes » est peut-être l’une des raisons pour lesquelles il a quitté l’Algérie et a émigré au Québec, s’en est-il souvenu quand il a rédigé son mémoire ? Chose certaine, un grand nombre de québécois confrontés aux demandes d’accommodements religieux se souviennent des causes de ces massacres et de tous les massacres, qui jusqu’à ce jour, sont perpétrés au nom de l’islam.
Les Québécois : un peuple pacifique et démocrate
Si l’on avait un seul adjectif pour qualifier le peuple québécois, on choisirait pacifique. Son histoire depuis quatre siècles est décevante pour ceux qui portent de l’intérêt aux conflits armés. De la bataille des plaines d’Abraham en 1759, à la crise d’octobre en 1970 en passant par la révolte des patriotes en 1830, le Québec a connu très peu de conflits. Ceux de ses jeunes gens qui sont morts au combat sont tombés sur les champs de bataille européens au cours des deux grands conflits mondiaux. Nous leur devons en partie notre liberté.
Les québécois ont tellement en horreur la violence que toute organisation ou formation politique qui s’y laisse prendre se retrouve rapidement sans appui et complètement rejetée par la population, c’est le sort qu’a connu le FLQ après l’assassinat de Pierre Laporte en 1970. Deux référendums sur la question nationale ont été organisés, et bien que les québécois fussent divisés politiquement sur leur avenir, aucune violence n’est venue entacher le processus de consultation populaire. Celui de 1995 a été décidé par une très faible marge, pourtant la déception des perdants n’a provoqué ni émeute ni manifestation.
Les traditions démocratiques du Québec sont bien ancrées, elles remontent au dix-huitième siècle. Le pays n’a connu ni coup d’état ni dictature. Au cours du dernier siècle il a accueilli un grand nombre d’immigrants dont plusieurs venaient du Moyen-Orient. Ces gens se sont bien intégrés au pays et à la population même si au départ ils ne savaient pas s’exprimer en français. Le commerçant ambulant syrien ou libanais, allant de village en village proposer aux ménagères étoffes et bricoles était bien vivant dans la mémoire des grand-mères québécoises qui, il y a à peine trente ans, en parlaient encore avec affection et nostalgie.
Présence arabe au Canada
Dans son livre très bien documenté : « La présence arabe au Canada », publié en 1981, Baha Abu Laban, docteur en philosophie et professeur de sociologie à l’Université de l’Alberta à Edmonton, relate à la page 107, et je cite : « Au début, les colporteurs arabes étaient surtout attirés par le Québec parce que, selon nos répondants les plus âgés, contrairement aux Canadiens anglais, les Canadiens français étaient gentils et amicaux ; ils manifestaient moins d’arrogance. L’un de nos répondants parlait pour beaucoup de ses semblables lorsqu’il raconta dans les termes suivants ses débuts dans le colportage, au début du siècle : Je ne peux exprimer que de la gratitude et de l’amitié pour les canadiens français. Je me rappelle bien des cas où je ne pouvais rentrer chez moi le soir, soit à cause des grandes distances ou d’une tempête de neige. À cette époque, les routes n’étaient pas déneigées. Je frappais à la première porte que je rencontrais et demandais l’hospitalité. Je ne parlais ni l’anglais ni le français. À tout coup, on était heureux de m’héberger ». Et l’auteur d’ajouter : « Ce sentiment de sympathie envers les canadiens français, ainsi que le fait que Montréal soit une ville portuaire et un centre du commerce peuvent expliquer la croissance constante, en taille et en importance, de la colonie arabe du Québec, »
À côté des Gagnon, des Rivard, des Thériault et des Tremblay, les petites villes du Québec accueillaient dès 1882 des Aboud, des Assal, des Bounadere, et des Khalil. Parmi ces derniers plusieurs ont fait fortune grâce à leur travail et à leur sens des affaires sans susciter chez les québécois aucun sentiment négatif. Le secret de cette convivialité tient à très peu de choses, les gens vivaient ensemble, c’est tout ! Mais il y a un autre point et il n’est pas à négliger. Les québécois se montrent curieux quand ils rencontrent quelqu’un qui vient d’ailleurs, c’est pourquoi ils ne peuvent s’empêcher de lui demander de quel pays il est originaire, mais ils ne s’enquièrent jamais de sa religion.
Ayant eux-mêmes subi la colonisation et n’ayant colonisé personne, les québécois n’entretiennent pas de sentiment de culpabilité morbide à l’égard des pays du tiers monde. Ils se sont montrés solidaires avec les peuples qui ont obtenu leur indépendance tout en constatant dans bien des cas, l’émergence après la décolonisation de dictatures de gauche dont l’exploit le plus marquant a été de piller, d’appauvrir et de délabrer les pays sur lesquels elles ont régné. « L’ignorance proverbiale » des québécois concernant les enjeux internationaux est un mythe qui a la vie dure. Dès les années cinquante des émissions telles que « Point de mire » et « Format soixante » obtenaient des cotes d’écoute très élevées. Les communicateurs les mieux informés et les plus brillants tels que René Levesque, André Payette et Pierre Nadeau les animaient.
Méfiance face à l’islamisme
C’est parce qu’ils sont bien au fait de la situation dans les pays islamiques que les québécois se montrent à juste titre très prudents pour tout ce qui touche à l’islamisme. Leur flair les trompe rarement, même quand il vient à manquer à leurs élites. Observer et tirer des conclusions à partir de ce qu’on voit est chose facile pour qui a de bons yeux et ne souffre pas de préjugés ni de blocage mental. C’est ce que font les québécois ordinaires dont le comportement collectif reflète si bien leur désir de changer mais dans la continuité, sans heurts et surtout sans violence.
La poussée de l’islamisme mondial après le premier choc pétrolier a été perçue au Québec dès l’avènement de Khomeiny en Iran. L’assassinat de Sadate par les islamistes a suivi de peu les troubles en Iran. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que le fanatisme islamique ne fasse parler de lui. De l’affaire Salman Rushdie à l’assassinat de Théo Van Gogh, de la prise de pouvoir des Talibans aux attentats du 11 septembre, les actualités n’ont cessé de montrer des évènements sanglants dont l’islam radical s’est rendu responsable. Parallèlement à ces évènements, le citoyen ordinaire a observé un phénomène non moins inquiétant qui a pour théâtre les pays islamiques. La poussée de l’islamisme dans des pays comme le Nigéria, l’Algérie, l’Égypte, le Soudan, la Palestine, le Liban, l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde, le Bengladesh, les Philippines et la Thaïlande est invariablement associé à l’intolérance et à la violence envers les non-musulmans. La répression et la violence atteignent également les musulmans progressistes ou modernistes, particulièrement les artistes, les penseurs et les journalistes (ce phénomène a été particulièrement présent en Algérie et en Égypte). La corrélation entre la stricte observance de l’islam et l’intolérance envers l’autre est très élevée partout où l’islamisme a réussi à gagner un nombre significatif d’adeptes.
Statut de la femme
Mais ce n’est pas tout, les québécois et plus encore les québécoises ont constaté que cette poussée de l’islamisme s’accompagne d’une détérioration inquiétante du statut de la femme. La revendication du voile par certaines musulmanes (militantes) n’est qu’une tentative cousue de fil blanc pour détourner l’attention de la situation navrante affectant les femmes dans les pays islamiques. Le rapport de l’ONU sur le développement social dans les pays du Moyen-Orient est on ne peut plus éloquent. Là où la femme est opprimée, reléguée aux tâches ménagères, obligée de se voiler, peu présente dans l’espace public, le développement social est à son plus bas. Ce phénomène associé à l’absence de démocratie est responsable de cette stagnation, voire de cette régression des pays arabes et musulmans.
Last but not least, l’exemple des pays européens pris avec une immigration non contrôlée et mal intégrée en provenance des pays islamiques est suffisant pour inciter à la prudence toute personne dotée de jugement. Le désir de ne pas reproduire l’exemple du Royaume Uni, de la Belgique et de la Hollande, sans compter celui de la France, est des plus légitimes et doit être porté au crédit des québécois.
Voilà pourquoi les tentatives des islamistes pour reproduire en terre québécoise et canadienne le même scénario qu’ils ont réussi à imposer dans les pays musulmans et européens, rencontrent autant de résistance de la part des québécois. Cette résistance est non seulement légitime, elle est également salutaire.
C’est pourquoi tout doit être fait pour empêcher les islamistes d’imposer leur programme. Il y va de notre avenir comme du caractère pacifique de notre société. Le débat sur les accommodements religieux ou sur la hiérarchisation des droits sert de paravent à des enjeux plus fondamentaux, c’est en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt. L’islamisme cherche à s’imposer en pièces détachées qui seront plus tard réunies pour édifier un mur séparant les musulmans des non-musulmans. Il ne sert à rien de discuter de la meilleure façon de répondre aux demandes d’accommodements. Quelque soit le compromis honorable que la société d’accueil s’évertuera à trouver, il ne sera jamais considéré comme définitif, les islamistes s’en serviront comme d’un tremplin, ou au mieux d’un nouveau point de départ.
Progrès de l’islam radical au Québec
La société inclusive et pluraliste que les québécois ont établie depuis des décennies est menacée par la montée de l’islamisme au Québec. Les québécois de souche ne sont pas les seuls à l’affirmer, l’immense majorité des immigrants incluant des musulmans disent la même chose. Ceux qui viennent du Moyen-Orient et qui ont fui l’oppression islamiste sont bien placés pour détecter les signes qui ne trompent pas : le voile sous toutes ses variantes, l’imposition du voile aux filles non-pubères, les locaux pour la prière, les piscines séparées, les cafétérias halal, les exigences de toutes sortes dans le domaine des soins médicaux et dans les garderies, les prêches haineux dans les mosquées, la littérature haineuse importée d’Arabie, les crimes d’honneur, les assassinats pour cause d’apostasie et la présence avérée de djihadistes sont autant d’indices des progrès de l’islam radical.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les élections provinciales au printemps 2007 aient causé des « surprises ». Plusieurs facteurs ont contribué aux résultats, dont l’insatisfaction à l’égard du gouvernement sortant et les doutes concernant l’aptitude du chef de l’opposition officielle à remplir le mandat de premier ministre.
Hérouxville et les élections
Cependant le facteur Hérouxville a joué un rôle non négligeable. Contre une petite municipalité qui a eu le courage de définir ce que ses habitants ne veulent pas, la réaction des médias et des élites s’est révélée méprisante. Il y a bien eu quelques voix qui se sont élevées pour rappeler que le geste des hérouxvillois signalait une inquiétude réelle, mais elles ont été noyées dans le flot des accusations gratuites de racisme. Les politiciens, à l’exception du premier ministre sortant qui s’est montré condescendant, ont préféré la discrétion. Le chef de l’ADQ s’est contenté de répéter ce que certains éditorialistes ont dit tout en soulignant le fait que les immigrants ont le devoir de s’intégrer en respectant la culture de la société d’accueil. Pour cette prise de position il s’est fait traiter de Jean-Marie Lepen du Québec !
L’évènement Hérouxville s’est révélé important aux yeux des québécois du fait qu’il a mis au jour l’incapacité des grands partis et des élites à prendre acte de la menace que l’islam radical fait peser sur la société. Rarement le clivage entre le peuple et ceux qui prétendent le représenter n’a été aussi flagrant. C’est ce facteur qui explique en grande partie le report de centaines de milliers de voix en faveur de l’ADQ. Le peuple québécois a fait savoir dans les urnes son refus de la rectitude politique quand elle empêche le gouvernement de faire face aux problèmes.
Les québécois sont reconnus pour leur sagacité collective quand vient le temps de lancer un message percutant, ils l’ont fait démocratiquement et pacifiquement comme ils ont l’habitude de le faire. Le gouvernement qui prête régulièrement une oreille complaisante aux groupes de pression a été rappelé à l’ordre : c’est le peuple qui est la source du pouvoir et non les représentants plus ou moins autoproclamés de certains groupes de citoyens.
Inquiétudes légitimes
Les québécois dans les multiples mémoires qu’ils ont soumis à la commission Bouchard-Taylor ont franchement exposé leurs inquiétudes à l’égard de l’islamisme. Ils n’ont pas manqué de souligner aux commissaires leurs craintes de voir les immigrants importer au Québec les troubles graves qui affligent leurs pays d’origines. Peut-on dire que ces craintes légitimes ont été prises au sérieux ? Dans les faits, et malgré l’avertissement sans équivoque servi par les québécois dans les urnes, le gouvernement éprouve beaucoup de difficulté à prendre acte de la situation. Il continue à fixer ses regards sur l’arbre (les accommodements religieux) derrière lequel se cache la forêt (l’islam radical).
Il est à la fois étonnant et réjouissant de constater combien le peuple est plus perspicace que ses élites. Le croirait-on, même les juges de la cour suprême ne viennent pas, en terme de gros bon sens, à la cheville du citoyen ordinaire. Cherchant à trancher dans certaines demandes d’accommodements religieux, nos braves juges ont choisi de s’en remettre au seul critère de la sincérité du demandeur. C’est, disent-ils, pour ne pas se retrouver pris dans l’écheveau des interprétations contradictoires et pour ne pas s’ériger en tribunaux religieux vu leur incompétence en la matière. Ce raisonnement en apparence sans faille souffre d’un vice des plus profonds : le critère de sincérité est entièrement subjectif et ne tient pas compte du contexte du demandeur. En terme de conviction religieuse, le bouddhiste et l’islamiste sont mis sur le même pied, ils sont reconnus comme sincères, cependant le premier a pour chef spirituel le Dalaï Lama et le second Oussama Ben Laden !
Compte tenu de la corrélation étroite entre la stricte observance religieuse et l’intolérance, il y a lieu de reconnaître ouvertement cette réalité. L’impasse mentale et l’autocensure ne font que repousser en avant la confrontation du problème tout en l’amplifiant. Une attitude légaliste très étroite a jusqu’à présent prévalu. Elle est d’ailleurs défendue par tout ceux qui n’ont pas intérêt au changement, mais elle est contraire à l’intérêt général. Nul à part les islamistes n’a intérêt à voir le Québec ressembler au Liban ou à la Bosnie. C’est pourquoi la sagesse la plus élémentaire exige que l’on prenne dès que possible des mesures préventives et ce n’est certainement pas en accordant de plus en plus d’accommodements religieux qu’on réussira à éviter la catastrophe.
CONCLUSION
Le mémoire déposé par Touhami Rachid Raffa à la commission Bouchard-Taylor est méprisant à l’égard du Québec. Son auteur fait preuve d’arrogance et de mépris à l’égard de la société qui l’a accueilli et lui a accordé tous les droits constitutionnels y compris celui de la dénigrer dans un forum public. Ne lui en déplaise, les québécois sont un peuple et le Québec est une nation et non comme il les a définis « une frange de la population majoritaire dite québécoise de souche ».
Le peuple québécois depuis 1882 accueille et intègre des immigrants du Moyen-Orient, ils sont juifs chrétiens et musulmans. Tout allait bien jusqu’à l’arrivée du fondamentalisme islamique. Cette idéologie religieuse obscurantiste et rétrograde est source de problèmes partout où elle cherche à s’implanter et à s’étendre.
Il fait bon vivre au Québec ! De tous les pays c’est probablement celui qui mérite le plus d’être appelé un havre de paix. Ces bons ancêtres québécois (et j’inclue ici les Aboud, les Assal, les Bounadere, les Khalil et tous les autres originaires du Moyen-Orient et d’ailleurs) nous ont transmis ce dépôt qui est aussi un trésor inestimable. Allons-nous le sacrifier sur l’autel de l’obscurantisme religieux ?
Helios d’Alexandrie