MONTREAL - La Commission scolaire de Montréal demande au gouvernement du Québec de légiférer pour empêcher l'ouverture de locaux de prière dans les écoles, le port de symboles religieux qui cachent le visage, ainsi que les demandes de congés supplémentaires pour le personnel.
La CSDM a expliqué ces trois demandes traitant d'accommodements pour motif religieux, mardi, lors de sa comparution devant la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables.
Sa présidente Diane De Courcy a bien précisé qu'elle n'en avait pas contre le port du hijab, mais seulement contre les signes religieux qui empêchent l'identification de la personne, comme le niqab ou la burqa.
«Tout va bien avec le port actuel des symboles [religieux] mais nous sommes inquiets par rapport à des symboles qui pourraient par exemple cacher le visage ou mettre en péril l'identification des personnes. En éducation, c'est la base, il faut savoir se reconnaître», a explicité Mme De Courcy, interrogée après sa présentation devant les coprésidents Gérard Bouchard et Charles Taylor.
Pour ce qui est des lieux de prière dans les écoles, le mémoire de la CSDM indique que quatre écoles avaient reçu 44 demandes en ce sens, 22 ayant été acceptées.
Mme De Courcy recommande que soient refusées les demandes d'accorder des lieux de prière dans les écoles publiques, puisqu'elles sont censées être laïques.
Après avoir mené une consultation auprès de ses écoles, elle a révélé que 145 d'entre elles ont reçu 894 demandes d'accommodement. De ces 894 demandes, 659 ou 77 pour cent ont été acceptées.
Elle a souligné que 0,3 pour cent des élèves ont demandé des accommodements pour motif religieux.
Beaucoup de demandes ont trait au refus de la participation de l'enfant à la fête de l'Halloween, a indiqué Mme De Courcy.
Pour ce qui est des demandes de congé pour motif religieux de la part du personnel, elle a manifesté son ouverture à accorder de tels congés, mais à la condition que cela ne résulte pas en davantage de congés pour certaines catégories de son personnel.
La CSDM juge donc nécessaire que le gouvernement légifère en ces trois matières.
Invitée à donner quelques exemples de demandes d'accommodement qui ont été refusées, Mme De Courcy a cité le cas d'une demande de doubler le foulard islamique avec des matériaux non inflammables dans un laboratoire de chimie et une demande de dispenser une enfant de suivre son cours de natation pour motif religieux.
La CSDM a également contourné «des demandes intempestives» d'obtenir de la viande al-hal dans les cafétérias de certaines de ses écoles, en offrant tout simplement des menus végétariens, qui conviennent alors à un plus grand nombre, non seulement aux musulmans.
Mme De Courcy a finalement déploré le fait que l'usage du français posait encore problème dans les cours d'école et les corridors, le français étant trop souvent perçu comme une simple langue d'apprentissage.
Les écoles de la CSDM accueillent quelque 106 000 élèves, dont 23 pour cent sont nés hors du Québec, et emploient 14 470 personnes.