Dans un climat idéologique dominé par la bien-pensance politiquement correcte, Jérôme Blanchet-Gravel critique le multiculturalisme, dont la haine de l’Occident est un corollaire. Haine de sa propre civilisation, dégoût de son propre peuple et mépris de son histoire : l’idéologie multiculturaliste qui imprègne désormais le discours politique tend effectivement à la désagrégation des allégeances nationales. C’est donc à cette utopie choyée par les élites actuelles que s’attaque dans un premier temps l’auteur.
Parallèlement, nous assistons à l’émergence d’un courant islamo-gauchiste qui compromet tout autant la transmission des valeurs occidentales. Dans le but de combattre « l’impérialisme occidental », de nombreux mouvements qui se prétendent « progressistes » marchent main dans la main avec les mouvances islamistes. C’est cet imaginaire islamo-gauchiste que, faits à l’appui, l’auteur décortique et déconstruit. En effet, les musulmans font, de manière caricaturale, figure de « force révolutionnaire » aux yeux de la gauche. La situation palestinienne représente un exemple particulièrement évocateur d’une nouvelle forme de prolétariat mondial. Par son dynamisme, le monde islamique serait donc appelé à contrer la cupidité matérialiste et immorale de l’Occident, lequel se voit dès lors culpabilisé afin de légitimer l’introduction massive en son propre sein d’une religion qui se révèle souvent comme une idéologie belliqueuse et propagatrice de femmophobie, d’homophobie, d’obscurantisme, d’arriération intellectuelle et culturelle, de suprématisme, d’antisémitisme, de totalitarisme, toutes tendances fondamentalement hostiles aux valeurs et idéaux de la civilisation libérale et démocratique issue des Lumières.
Ce nouveau triangle amoureux unissant la gauche, l’islam et le multiculturalisme serait ainsi appelé à libérer la planète du « mal occidental », tout en affranchissant le Québec de sa propension, bien fâcheuse selon les élites multiculturalistes, à préserver son identité culturelle et son héritage laïque et humaniste.