JOURNAL DE QUÉBEC, PUBLIÉ LE: MARDI 12 JUIN 2012
Il ne se fait pas de profilage politique au Québec, comme le prétendent les associations étudiantes et les groupes qui visent, par la violence qu’ils pratiquent ou qu’ils endossent hypocritement, à faire tomber le gouvernement Charest. Les policiers pourchassent par contre les criminels.
Il ne faut pas accepter que s’inscrive cette notion de profilage politique pour expliquer des interpellations et des arrestations d’individus. Quand on laisse banaliser ce type d’interprétation dans le vocabulaire de nos révolutionnaires d’opérette, on se retrouve ensuite tout naturellement avec des accusations contre le régime en place d’avoir une police politique et des tribunaux qui font des prisonniers politiques.
C’est ce discours qui continue d’envelopper les crimes commis par les membres du Front de libération du Québec autour de 1970. Or, il n’y a pas de prisonniers politiques au Québec, il n’y a que des prisonniers de droit commun, détenus pour avoir posé un acte criminel et non pour leurs opinions politiques. La fille du député Amir Khadir n’a pas été détenue pour ses idées politiques; elle l’a été parce qu’elle est entre autres accusée de méfaits et de voies de fait, des actes criminels.
Les jeunes qui ont été interceptés en direction du Grand Prix en fin de semaine dernière et dont le sac à dos contenait des briques, des boules de billard et de lunettes de ski n’ont pas été mis hors d’état de nuire pour quelques heures parce qu’ils s’opposent pacifiquement à la hausse des frais de scolarité. Les policiers avaient plutôt de bonnes raisons de penser que ces personnes s’apprêtaient à poser des actes criminels, et la loi leur permet alors de procéder à des arrestations préventives en vertu de l’article 31 du Code criminel.
Après des mois de manifestations violentes, les risques que les personnes concernées posent un acte criminel imminent étaient fondés, bien réels et substantiels, conditions établies dans la jurisprudence pour que cette entrave à des libertés fondamentales devienne acceptable.
Nous devons aussi appliquer le principe de tolérance zéro face aux incitations au crime et à la haine venant d’une petite gauche terroriste qui vit dans son monde imaginaire.
Le tout a débuté par des commentaires malveillants et vulgaires, puis haineux, à l’endroit de personnalités politiques et de commentateurs sur les réseaux sociaux et dans des courriels. Les illuminés sont ensuite passés aux méfaits et aux menaces physiques contre les personnes et contre les propriétés. Nous en sommes rendus aux menaces de mort et aux incitations à l’assassinat. Mon collègue Richard Martineau a été ciblé sur le site du groupe Mise en demeure. Le message lapidaire dit explicitement « Tuer Martineau ». Sur le même site, on retrouve une illustration de trophées de chasse. Les têtes de gibier accrochées au mur sont celles de Jean Charest, Lucien Bouchard et de Pierre Karl Péladeau, croit-on deviner dans ce dernier cas.
Les limites de l’acceptable ont été dépassées depuis longtemps. Toute personne atteinte dans sa dignité, calomniée, victime d’intimidation, de propos haineux, de menaces de quelque nature a maintenant le devoir de se défendre vigoureusement en déposant des plaintes au criminel ou en intentant les procédures civiles appropriées. Les terroristes de salon sont des pleutres par nature qui mènent leurs actions de façon souterraine. Nous avons le devoir civique de les neutraliser en les frappant publiquement avec les procédures judiciaires qui s’imposent. C’est l’une des conditions clés pour le maintien de la paix sociale.