Une école juive dispenserait un enseignement exclusivement religieux à des élèves du secondaire.
Une école juive (PLUS) contreviendrait à la Loi sur l'instruction publique
Presse Canadienne (PC)
06/09/2006 22h55
Une école juive orthodoxe de Montréal contreviendrait à la Loi sur l'instruction publique: elle dispenserait un enseignement exclusivement religieux à des élèves du secondaire.
Selon la télévision de Radio-Canada, l'école Toldos Yakov Yosef, dans l'arrondissement Outremont, ne constitue pas une école au sens de la loi, mais elle n'est pas dans l'illégalité, au dire du ministère de l'Éducation.
Les enfants du primaire reçoivent quotidiennement trois ou quatre heures d'enseignement religieux, en plus du programme du ministère, mais ils n'abordent pas certains thèmes scientifiques.
Quant aux 60 garçons du secondaire, ils ne reçoivent aucune éducation générale laïque, seulement des cours de religion. Ils étudient en profondeur pendant cinq ans la tradition théologique juive, mais ne suivent pas de cours de français, de biologie ou d'histoire, par exemple.
Le directeur pédagogique de l'école, Jacques Bensimhon, a soutenu que «la philosophie religieuse prime sur toutes les autres philosophies». Son établissement n'est pas illégal, à ses yeux, puisqu'il détient un permis du ministère et ne reçoit aucune subvention pour les élèves du secondaire.
Une porte-parole du ministère, Marie-France Boulay, a expliqué que Toldos Yakov Yosef n'est pas à proprement parler une école, donc elle n'est pas techniquement dans l'illégalité. Toutefois, en vertu de la loi, un parent doit envoyer son enfant à l'école de six à 16 ans.
Le parent (qui envoie son enfant à cette école juive) «est peut-être dans une situation illégale au sens du terme, mais on ne parle pas d'une situation criminelle, a-t-elle fait observer. (...) D'où l'importance de la négociation».
Le ministère a donc entrepris des négociations avec l'établissement ainsi qu'avec une autre école hassidique, Beth Esther, réservée aux filles.
.................................................................................
Écoles juives
800 élèves à l'écart du système
Il y a beaucoup plus d'enfants juifs hassidiques qui échappent au système scolaire québécois que ce que l'on croyait d'abord, ont appris la radio et la télévision de Radio-Canada.
Le ministère de l'Éducation du Québec estime qu'ils sont entre 700 et 800 dans la province. Au moins cinq écoles juives hassidiques dispensent donc un enseignement exclusivement religieux pendant tout le secondaire.
Le ministre Jean-Marc Fournier a admis que la situation était problématique, surtout pour les enfants qui ne reçoivent pas la formation prévue par la Loi sur l'instruction publique.
Le ministre précise toutefois que même si la situation perdure depuis des années, le gouvernement privilégie la négociation avec cette communauté orthodoxe, plutôt que des moyens plus drastiques.
M. Fournier ajoute que de plus en plus d'écoles primaires privées hassidiques se conforment au régime pédagogique québécois, preuve que le dialogue a fait avancer les choses.
Du côté de l'opposition, le critique du Parti québécois en matière d'éducation, Camil Bouchard, a demandé au ministre de faire son travail. « Il y a un ministre en poste, une responsabilité, celle du ministre. (...) Qu'on convienne que le droit des enfants passe avant toute chose », a dit M. Bouchard.
Pour sa part, le premier ministre Jean Charest a tout simplement dit qu'il fallait respecter la loi.
Enfin, Pierre Anctil, de l'Institut d'études canadiennes, précise que les élèves des écoles hassidiques reçoivent un enseignement rigoureux, comprenant de plus longues heures d'études, surtout en après-midi, et des connaissances différentes, en raisonnement par exemple.