Taqwacore: The birth of Punk Islam
Un film qui traite des punks musulmans sort en salle à Montréal et Toronto
De Nelson Wyatt (CP) – Il y a 1 jour
MONTRÉAL — Ils ont des noms de groupes tels que "Vote Hezbollah" et "Secret Trial Five". Parmi eux, on retrouve des irano-texans, des Pakistanaises lesbiennes établies à Vancouver, ou encore, le fils converti d'un partisan de la suprématie des blancs qui bat sa femme. Ils lèvent leur point dans les airs et chantent " Allahu akbar !".
Ce sont des punks musulmans.
Vraiment ?
C'est aussi la réaction qu'a eue Omar Majeed. Il est un réalisateur de films qui réside à Montréal et dont le nouveau long métrage "Taqwacore: The birth of Punk Islam", sort en salle à Montréal et à Toronto cette semaine, après avoir été présenté aux festivals de films de Vancouver et Montréal.
"La découverte de cette sous-culture m'a jeté par terre. Si je l'avais connue, lorsque j'étais adolescent, cela aurait eu tout un effet sur moi", raconte t-il.
M. Majeed a découvert le sujet de son film lorsqu'il s'est demandé ce que cela signifie d'être musulman après les attentats du 11 septembre 2001.
Il voulait recueillir des avis différents des musulmans fondamentalistes que l'on voit dans les médias, ou celles des "organisations musulmanes qui répètent que l'Islam est bonté, amour, paix, etc.", dit-il.
"La majorité des musulmans sont au milieu de ces deux extrêmes et je croyais que cette voix n'avait pas été entendue", explique M. Majeed.
Le réalisateur de films admet ne jamais avoir été particulièrement religieux. Il a toutefois été enthousiasmé par le livre de Michael Muhammad Knight, un Américain qui s'est converti à l'Islam, et qui traite du mouvement punk musulman connu sous le nom "Taqwacores".
M. Knight a été élevé par un père raciste et une mère victime de violence. Il a créé un groupe musulman radical d'inadaptés pour populariser son livre. Il a ensuite constaté que toute une communauté de véritables jeunes musulmans avaient adopté le style de vie punk.
M. Majeed et M. Knight sont partis en voyage de découverte à travers les Etats-Unis et le Pakistan alors que les punks tentaient de diffuser leur message et d'organiser un important concert extérieur dans les environs de Lahore au Pakistan.
M. Majeed explique que même si l'Islam est vu comme homogène et unifiée, elle comporte plusieurs variations et comme toutes les religions, elle s'adapte aux cultures.
Il ajoute que "le fait d'être punk est d'abord et avant tout une question d'attitude. Etre punk, c'est tout questionner. Je pense que le fait d'être punk peut se conjuguer avec la spiritualité, sans perdre sa capacité de questionner certains aspects de la religion et de faire les choses à sa façon".