Le rituel et l'objet religieux n'ont pas leur place à la salle du conseil

Au conseil d'arrondissement de Verdun,

Au maire, Claude Trudel

Monsieur,

Le rituel et l'objet religieux n'ont pas leur place à la salle du conseil!

Vous êtes sûrement au courant des fameux accommodements, qui à plusieurs occasions, étaient devenus déraisonnables à l'égard de la majorité canadienne française, en particulier à Montréal. Vous avez suivi sûrement les événements d'Hérouxville! Vous savez aussi que nous vivons dans une société laïque, c'est-à-dire la primauté de l'État sur les religions. Donc, si nous sommes d'accord que la religion est du domaine du privé ou personnel, comment se fait-il que vous maintenez le crucifix dans la salle du conseil et que vous récitez la prière avant le début des réunions? J'ai déjà cherché à le savoir lors d'une assemblée antérieure et vous m'aviez répondu qu'il n'était pas question de changer quoi que ce soit!

Si nous voulons nous assurer que nos valeurs de respect mutuel, de justice et d'équité soient respectées par tous les citoyens, peu importe leurs différences ethniques, vous vous devez de faire quelque chose dès maintenant, en passant une résolution qui se lirait ainsi:" Que le conseil d'arrondissement de Verdun prend la décision d'enlever dès maintenant, le crucifix de la salle du conseil, et cesse de réciter immédiatement la prière, afin d'être conforme à la décision prise par le Tribunal des droits de la personne, dans le dossier de la Cité de Laval, jurisprudence oblige, consistant à cesser, justement, la lecture de la prière, avant les séances du conseil en raison de son caractère discriminatoire. À cela, s'ajoute bien sûr, d'enlever le crucifix sur le mur de la salle du conseil."

Vaut mieux pour le conseil qu'il se plie à la décision de la commission des droits de la personne, que de chercher plutôt à la contester comme la ville de Laval avait fait, en dépensant, inutilement, plus d'un quart de million de dollars en frais d'avocats. Imaginez, la ville de Laval avait même dépensé 170,000$ plus les taxes, afin de couvrir les honoraires juridiques d'une étude, faite par la firme d'experts McCarthy Tétreault, encore une fois, inutilement.

Advenant que vous et votre conseil décidiez de maintenir le statu quo, je me verrais dans l'obligation de lever moi-même une plainte à la commission des droits de la personne, afin que justice soit rendue, ici aussi à Verdun.

Je demande aussi, M. Trudel, que votre conseil passe une autre résolution qui se lirait ainsi: "Que le conseil d'arrondissement de Verdun s'engage à définir son propre "code de vie" ou sa propre charte d'arrondissement laïque, établissant clairement les valeurs et les mesures qu'il entend prendre, à l'égard des nouveaux arrivants qui seraient intéressés à venir s'établir dans notre communauté verdunoise, et qu'il entame une procédure légale, afin de demander une révision des chartes canadienne et québécoise des droits, afin de nous assurer qu'elles soient toutes les deux justes et équitables pour tous les citoyens, sans exception."

J'espère que nos médias locaux, le Messager de Verdun et Le Magasine de l'Île-des-Sœurs se feront un devoir, comme citoyens, de publier cette lettre d'une importance capitale, dans le contexte actuel. Il y va de nos valeurs comme société, donc il est important de les défendre...

Claude Talbot, un simple citoyen de Verdun.