J’haïs les souffleurs à feuilles !

 - 29 OCTOBRE 2012

Vous savez ce qui a gâché ma fin de semaine ? C’est pas le vent, c’est pas le froid, c’est pas la pluie, c’est pas un souper avec ma belle-mère. Rien de tout ça. Ce qui gâché mon weekend, ce sont les souffleurs à feuilles. Le souffleur à feuilles, ou leaf blower, a été inventé par Satan lui-même. Samedi matin, 7h30, j’entends rrreeennnnn rrrrrrreeeeennnn  rrrrrreeeeeeennnnnn qui vient de la cour de mon voisin de gauche. C’est pas lui qui manie l’engin de malheur, c’est son jardinier. Ce qui veut dire un souffleur industriel, encore plus bruyant. Et ça pue l’essence, ces machins-là. Pour la conscience verte, une chose à laquelle je ne crois pas chez le grand public, on repassera.

À 8h, j’avais mal à la tête.

À 8h45, j’entends un sifflement ultra aiguë qui provient de la cour de mon voisin de droite. Suivi du rrrrreeeeeennnnnnn rrrrrrreeeeeeennnnn rrrrrreeeeennnnnnn détesté. Le sifflement est insupportable. Je mets le nez dehors pour voir ce qui se passe, et j’aperçois ce cher voisin en train de souffler les feuilles sur la toile de sa piscine hors-terre !  Avec un souffleur acheté chez Canadian Tire. Les feuilles bougent à peine mais ma tête est sur le bord d’exploser, elle. Mon voisin porte des cache-oreilles de sécurité, comme les types qui travaillent près des avions dans les aéroports. Beau tata. Il sait que son souffleur mène un boucan d’enfer mais il se fiche bien de déranger tout le monde. Lui, il entend rien. Parce que son souffleur a peu de puissance, ça lui prend trois fois plus de temps pour faire le travail. À 11h, il n’avait pas encore terminé.

La rue au grand complet a résonné au son des rrrrrrreeeeeeennnnnn rrrrrrreeeeeeeennnnnn rrrrrrreeeeeennnnnn tout le weekend. Mais ce n’est pas tout ! Au lieu de mettre les feuilles dans des sacs, elles sont empilées le long de la chaîne de trottoir, comme des bancs de neige. Or, c’est illégal mais pensez-vous que l’arrondissement va intervenir ? J’ai déposé une plainte, on verra. Il y a moitié moins d’espaces de stationnement ce matin que vendredi dernier. Or, les garages sont rares sur ma rue.

La petite ville de banlieue où j’habitais avant avait interdit l’usage des souffleurs de feuilles. C’est tellement beau le silence l’automne.

L’été, ce sont les tondeuses, l’automne, les souffleurs à feuilles, l’hiver les souffleuses à neige. Ça s’appelle vivre en ville. Mais ma voisine d’en bas, qui a le plus joli jardin de tout Ahuntsic, tond la pelouse avec une tondeuse manuelle, ramasse les feuilles avec un rateau et sort sa pelle en hiver.

Je l’aime d’amour.

NOTE: Lundi matin, et le souffleur à feuilles s’active de l’autre côté de la rue. Il est 10h et j’ai mal à la tête. Mais Sandy s’en vient, tous ces efforts ne serviront strictement à rien. Le weekend prochain, il faudra tout recommencer. Misère.