Coalition inter-planéraire contre l'utilisation des souffleurs de feuilles
Souffleurs à Verdun
EFFICACITÉ DU SOUFFLEUR À FEULLES
Pollution par le bruit : le souffleur à feuilles plaide coupable
Communauté
Souffleurs de feuilles
STOP
Raphaël Dufour-Grégoire et la tondeuse silencieuse
Par Merome, mercredi 1 octobre 2008
Quand vient l'automne, il nettoie les trottoirs
Il y a un truc qui m'a toujours exaspéré, depuis que ça existe,
c'est les appareils souffleurs employés par les agents municipaux. Il
semble que je ne sois pas le seul
à trouver ça parfaitement inutile et inadapté, mais aux arguments déjà
évoqués en 2005 dans l'article d'Agoravox, il faut en ajouter deux qui
ne me semblent pas négligeable : les émissions de CO2 et la
consommation de carburant de ces machines idiotes.
Résumons. Les feuilles, à l'automne, tombent et jonchent les
trottoirs. C'est plutôt joli, ça ne gêne pas grand monde, mais bon,
pour des raisons de propreté et sans doute pour la sécurité des
personnes qui circulent sur lesdits trottoirs, on a pris l'habitude
d'évacuer les déchets végétaux.
Il y a bien longtemps, les
cantonniers effectuaient cette tâche avec un innocent balai brosse,
d'un gabarit adapté à la surface, ce qui j'imagine n'était guère
passionnant comme tâche, mais bon, il n'y a pas sot métier.
Aujourd'hui, les agents municipaux ont été dotés de souffleuses
thermiques qui rend le travail noble et moderne. Pensez-donc, il s'agit
de souffler les feuilles pour en faire un tas, grâce à un outil lourd
accroché aux épaules, et qui fait un bruit de tondeuse à gazon mal
réglée. Nos agents sont donc équipés de lunettes de protection et de
casque anti-bruit, et ils font valser les feuilles un peu partout parce
qu'on voit bien que le souffle d'air n'est pas particulièrement simple
à maîtriser. En tout cas, ça fait super pro et c'est ce qui est
important.
J'ose espérer qu'ils y ont gagné une prime de technicité, parce que
les riverains eux, y ont beaucoup perdu. Les feuilles ne sont pas mieux
ramassées qu'avant (déjà qu'avant, c'était pas forcément très utile),
mais le travail est accompagné d'un vacarme assez désagréable et d'une
odeur d'échappement du plus bel effet.
Bien sûr, en ces temps de
crise financière, de pétrole cher, et de réchauffement climatique,
gaspiller du carburant dans ces machines infernales est sans doute la
chose la plus urgente à faire...
Ramasser les feuilles mortes avec un balai ou un râteau,
quelle ringardise ! Aujourd’hui, grâce au progrès, on peut
utiliser une merveille de technologie : la souffleuse à feuilles
(ou souffleur, ou balai mécanique), qui transforme le vulgaire balayeur
en un véritable technicien de surfaces.
Finies
les corvées pénibles et fastidieuses : désormais, avec le
souffleur, nettoyer les pelouses et les allées se fait en un clin
d’oeil, affirment les fabricants (voir le catalogue de Stihl
par exemple). Comment le sait-on, demanderont les sceptiques ?
Existe-t-il des études comparatives montrant une efficacité supérieure
des souffleurs par rapport aux balais traditionnels ? A-t-on
réalisé des tests en conditions réelles, pour mesurer la durée requise
pour nettoyer la même surface avec ces engins ultramodernes ou avec
leurs ancêtres emmanchés ? Aucune, certainement (du moins à ma
connaissance), mais ce serait inutile, tant il semble évident qu’un
engin motorisé, lourd, bruyant, demandant de l’entretien et du
carburant, est forcément supérieur à un outil simple, silencieux et
sobre.
Et puis, imaginez qu’au fond de votre jardin, il y ait une ou deux
feuilles mortes coincées dans un endroit inaccessible, sous les
branches d’un arbuste. Comment faire pour les enlever avec un
râteau ? Il serait évidemment impensable de les laisser sur place,
servir d’abri à des scarabées en attendant de se décomposer
naturellement... Berk, quel cauchemar ! Heureusement, avec votre
souffleur 65cm3 développant une puissance de 4kW/ch capable de souffler
900 m3 d’air par heure, et dont vous trimballez les 10kg sur le dos,
ces maudites feuilles seront envoyées dans la stratosphère ou presque.
Évidemment, il y a toujours des râleurs, des gêneurs, des
réfractaires à la modernité, qui voudraient empêcher la marche en avant
triomphante de l’Humanité.
Un peu partout, des riverains, surtout
dans les zones résidentielles, se plaignent du bruit occasionné par les
services de nettoyage de la voirie et des Espaces Verts, ou par les
entreprises de jardinage.
Un rapport (au
format pdf) du service cantonal de protection contre le bruit et les
rayonnements no- ionisants du Canton de Genève leur donne des
arguments, en signalant que d’après des études épidémiologiques, le
seuil statistiquement significatif pour les atteintes de l’ouïe, ou
seuil de nocivité, est largement dépassé (de 10 db(A)) par certains
souffleurs.
Pour une définition des mesures du bruit, voir par exemple le site de l’INRS,
où l’on apprend que le dB(A) est le décibel physiologique, mesure qui
correspond le mieux à notre perception des bruits, et que 50dB(A) est
le niveau d’une conversation, 85dB(A) est le seuil de nocivité,
120dB(A) le seuil de douleur (il faut aussi tenir compte de la durée).
On peut aussi consulter le site du Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit.
Le rapport helvétique cité plus haut donne d’autres arguments aux
Ennemis du Progrès, en évoquant les effets négatifs du bruit sur
l’apprentissage des enfants : ainsi, une expérience dans une école
a montré que le taux de compréhension d’une dictée diminuait de 20%
avec un bruit ambiant de 55dB(A). On imagine alors si le jardinier
était passé sous les fenêtres de la classe avec sa souffleuse !
Dans les nombreuses études et rapports consacrés au bruit, on peut
trouver un grand nombre d’effets de la surconsommation de décibels sur
la santé :
perte d’intelligibilité, surdité, fatigue, altération du sommeil,
stress, dépression, irritabilité, agressivité, augmentation de la
tension artérielle, réduction des capacités cognitives...
Ces effets directs sont suivis d’effets secondaires, comme la
multiplication des actes de violence (à cause de l’agressivité générée
par le bruit), l’augmentation de la consommation de médicaments
(anti-dépresseurs...), etc.
Tout cela ayant bien sûr un coût élevé pour la société (remboursements
de la Sécurité sociale, mise en place de politiques de lutte contre le
bruit...).
Mais les dégâts collatéraux des souffleurs ne se limitent pas au
bruit : je me souviens être allé un samedi matin au bureau de
Poste près de chez moi. Sur le chemin, j’entendais le bruit
caractéristique et particulièrement horripilant d’un souffleur.
Soudain, je m’arrêtai : où était passé le centre
administratif ? Il avait disparu ! A la place, il y avait un
énorme nuage opaque ! Finalement, entre deux volutes de cette
fumée de poussières, j’aperçus une silhouette humaine, qui se révéla
être un type en train de "nettoyer" le terrain de pétanque voisin.
Les poussières ont des effets plutôt négatifs sur la santé, car, comme l’explique par exemple la Fédération "ATMO"
des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, la
poussière est composée de particules qui, selon leur taille, pénètrent
plus ou moins profondément dans l’arbre pulmonaire ; les plus
fines peuvent, même à de faibles concentrations, irriter les voies
respiratoires. (avec comme conséquences les allergies, l’asthme, etc.).
De plus, certaines particules ont des propriétés mutagènes et
cancérigènes.
Ces petits désagréments sanitaires donnent des arguments à tous ceux
qui veulent entraver la marche triomphante de l’Humanité vers la
Liberté industrielle et le Progrès technologique. Déjà, des réactions
ont lieu :
- Aux Etats-Unis, au moins 20 municipalités californiennes ont interdit l’utilisation des souffleuses à feuilles
- à Paris, la Mairie a décidé un moratoire sur les engins trop bruyants (dont les souffleurs).
- dans le Canton de Genève, les souffleuses à feuilles (ainsi que les
tondeuses à gazon) sont interdites de 20 h à 8 h du lundi au samedi,
ainsi que les dimanches et les jours fériés. De plus, l’usage des
souffleuses n’est désormais autorisé que du 1er octobre au 31 janvier,
et en aucun cas sur les chemins forestiers.
Si ces réactions se généralisaient, les industriels ne resteraient
certainement pas les bras croisés. Assistera-t-on prochainement à des
batailles juridiques, politiques, médiatiques, avec d’un côté des
plaintes contre les bruits de voisinage, des associations faisant
pression sur les autorités locales (par exemple pour que les services
municipaux cessent d’utiliser systématiquement les souffleurs pour le
nettoyage des voiries et des espaces verts), et, de l’autre, les
fabricants défendant leur part de marché, et les adeptes du progrès
technique tous azimuts ?
La question philosophique
sous-jacente est finalement de savoir pourquoi tous nos outils
deviennent de plus en plus motorisés, de plus en plus
sophistiqués : est-ce par souci d’efficacité vis-à-vis de
l’utilisateur, ou pour favoriser le développement des industries et
inciter à la consommation, sans se soucier de l’efficacité ni des
effets sanitaires et environnementaux ?
J’haïs les souffleurs à feuilles !
LISE RAVARY - 29 OCTOBRE 2012
Vous
savez ce qui a gâché ma fin de semaine ? C’est pas le vent, c’est pas
le froid, c’est pas la pluie, c’est pas un souper avec ma belle-mère.
Rien de tout ça. Ce qui gâché mon weekend, ce sont les souffleurs à
feuilles. Le souffleur à feuilles, ou leaf blower, a été inventé par
Satan lui-même. Samedi matin, 7h30, j’entends rrreeennnnn
rrrrrrreeeeennnn rrrrrreeeeeeennnnnn qui vient de la cour de mon
voisin de gauche. C’est pas lui qui manie l’engin de malheur, c’est son
jardinier. Ce qui veut dire un souffleur industriel, encore plus
bruyant. Et ça pue l’essence, ces machins-là. Pour la conscience verte,
une chose à laquelle je ne crois pas chez le grand public, on repassera.
À 8h, j’avais mal à la tête.
À
8h45, j’entends un sifflement ultra aiguë qui provient de la cour de
mon voisin de droite. Suivi du rrrrreeeeeennnnnnn rrrrrrreeeeeeennnnn
rrrrrreeeeennnnnnn détesté. Le sifflement est insupportable. Je mets le
nez dehors pour voir ce qui se passe, et j’aperçois ce cher voisin en
train de souffler les feuilles sur la toile de sa piscine hors-terre
! Avec un souffleur acheté chez Canadian Tire. Les feuilles
bougent à peine mais ma tête est sur le bord d’exploser, elle. Mon
voisin porte des cache-oreilles de sécurité, comme les types qui
travaillent près des avions dans les aéroports. Beau tata. Il sait que
son souffleur mène un boucan d’enfer mais il se fiche bien de déranger
tout le monde. Lui, il entend rien. Parce que son souffleur a peu de
puissance, ça lui prend trois fois plus de temps pour faire le travail.
À 11h, il n’avait pas encore terminé.
La rue au grand
complet a résonné au son des rrrrrrreeeeeeennnnnn rrrrrrreeeeeeeennnnnn
rrrrrrreeeeeennnnnn tout le weekend. Mais ce n’est pas tout ! Au lieu
de mettre les feuilles dans des sacs, elles sont empilées le long de la
chaîne de trottoir, comme des bancs de neige. Or, c’est illégal mais
pensez-vous que l’arrondissement va intervenir ? J’ai déposé une
plainte, on verra. Il y a moitié moins d’espaces de stationnement ce
matin que vendredi dernier. Or, les garages sont rares sur ma rue.
La
petite ville de banlieue où j’habitais avant avait interdit l’usage des
souffleurs de feuilles. C’est tellement beau le silence l’automne.
L’été,
ce sont les tondeuses, l’automne, les souffleurs à feuilles, l’hiver
les souffleuses à neige. Ça s’appelle vivre en ville. Mais ma voisine
d’en bas, qui a le plus joli jardin de tout Ahuntsic, tond la pelouse
avec une tondeuse manuelle, ramasse les feuilles avec un rateau et sort
sa pelle en hiver.
Je l’aime d’amour.
NOTE:
Lundi matin, et le souffleur à feuilles s’active de l’autre côté de la
rue. Il est 10h et j’ai mal à la tête. Mais Sandy s’en vient, tous ces
efforts ne serviront strictement à rien. Le weekend prochain, il faudra
tout recommencer. Misère.
Facebook
Les paysagistes montent au créneau
Joignez la coalition, faites suivre à qui de droit
Retour
cirQles