Des éléphants sont massacrés pour financer les Shebab de Somalie,
responsables de la tuerie de Nairobi au Kenya où «Seuls les infidèles ont été tués»

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Quel lien y a-t-il entre le carnage dans un centre commercial de Nairobi et l’augmentation du braconnage d’éléphants sauvages en Afrique ? Pour découvrir le lien, il suffit de rappeler l'adage incontournable de la lutte contre le terrorisme: suivez la piste de l’argent.

Les éléphants sont abattus en nombre record en Afrique. Le Washington Post rapportait l’été dernier que plus de 30.000 éléphants – le nombre le plus élevé depuis des décennies – ont été tués l’an dernier. Au cours des cinq dernières années, le braconnage a connu une énorme augmentation, au point où l’une des espèces les plus intelligentes et emblématiques de la planète est menacée d’extinction.

Les Shebab financent une partie importante de leurs opérations militaires par le braconnage des éléphants. Un rapport de 2011 de la Ligue pour la protection des éléphants, dont la mission consiste à lutter contre l’exploitation des éléphants et la criminalité envers la faune, qualifie l’ivoire des défenses d’éléphants d’«or blanc du djihad».

Après une enquête de 18 mois sur l’augmentation spectaculaire du braconnage des éléphants par des «gangs somaliens», cette organisation a conclu que les Shebab financent près de la moitié de leurs activités terroristes par le braconnage des éléphants du Kenya.

La vente d'ivoire d'éléphant sur le marché noir est très rentable. En 2012, l'ivoire se vendait jusqu’à 7000 $ le kilo en Chine, en fonction de sa qualité. A ce prix, l'abattage des éléphants offre aux groupes terroristes comme les Shabab un moyen facile d’amasser de l’argent : cinq éléphants suffisent probablement à fournir l'ivoire requis pour financer une attaque comme celle de Nairobi.

Comme le dit si bien la Ligue pour la protection des éléphants, «le parcours sanglant de l’or blanc commence par l'abattage d’animaux innocents et se termine par le massacre d’humains innocents».