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À propos du projet de l’école du parc de la Fontaine

Écrit par Jean-Pierre Bélanger    

      Payeur de taxes comme vous tous et habitant l’Île de Sœurs depuis 35 ans, j’ai assisté à la réunion du 11 mai dernier, au centre Elgar, dans l’espoir de me faire une opinion plus éclairée sur la construction d’une école attendue depuis longtemps et nécessaire, possiblement dans le parc Place de la Fontaine. Mes attentes de  recevoir les informations nécessaires dans un climat de courtoisie se sont vite évanouies.

     Les intervenants se sont succédés et j’ai entendu  les opposants au projet de l’école, qui se sont dans un sens présentés comme appartenant à la vieille noblesse de l’Île des Sœurs, protecteurs du citoyen, de l’environnement,  et les seuls légitimes défenseurs de cette île merveilleuse dont ils avaient toujours défendu l’intégrité depuis des décennies. Entre vous et moi, ceux-là, comme nous tous d’ailleurs, moi compris, avons tous participé à la détérioration de l’île en y habitant, en occupant des espaces qui autrefois constituaient presque un sanctuaire sauvage. Constatation : si la vieille noblesse de l’île voulait aller au bout de ses principes, elle n’aurait jamais habité l’Île de Sœurs, par principe moral.

      Lors de cette soirée nous avons tout entendu. Un type s’est plaint d’être un pauvre petit insulaire n’ayant pas accès aux berges du fleuve, réservées aux riches, alors qu’un parc public ouvert sur le fleuve se trouve à deux cent mètres de chez lui. Une dame a accusé le maire de manquer de transparence alors qu’elle faisait circuler une pétition demandant aux insulaires s’ils voulaient perdre leur parc si beau et si verdoyant. Cette dame  n’était pas sans savoir que l’école proposée n’occuperait que 7% de la superficie, soit le parking et les quelques arbres du parc à chien. Au revoir la transparence. Bienvenue la désinformation.

      Les opposants au projet ont ensuite affirmé que les enfants traversant la rue bloqueraient la circulation à l’heure de pointe du matin, puis ont proposé d’installer l’école devant le garage Gravel, pratiquement situé à la jonction des rues les plus achalandées de l’île, multipliant ainsi le problème par dix. Une autre dame a affirmé que les enfants ne devaient sous aucun prétexte fréquenter une école de Verdun, où il y a des prostitués et des drogués. La vieille noblesse a ensuite proposé, en notre nom à tous, d’abandonner le projet du Parc de la Fontaine, situé sur un terrain donné par la ville. Selon elle, nous devrions tous opter pour un autre terrain, que toute la communauté devrait acheter, avec un supplément de taxes pour le reste de nos jours.

      Heureusement, un représentant de la ville et le maire Trudel connaissaient leur dossier et ont expliqué à quel point d’autres terrains proposés étaient contaminés, avec preuves et enquêtes à l’appui.

      En sortant de la réunion, je n’ai pu m’empêcher de penser que les six cents enfants, dont la société a plus que besoin, et qui constituent un précieux avenir, attendent cette école. Et qu’ils font l’objet d’une opposition de la  vieille noblesse, dont l’argument principal se résume à ceci : pas dans ma cour. Et que la communauté paie des taxes supplémentaires pour envoyer l’école ailleurs.

      Mon choix est fait. 20 arbres, un stationnement et un parc à chiens versus des enfants qui attendent une école,  j’ai opté pour le bien de toute la communauté, ce sera l’école au Parc Place de la Fontaine.

Jean-Pierre Bélanger

Résident de l’île, sur un terrain qui constituait autrefois un sanctuaire

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