En marge de la guerre dans la bande de Gaza et de la fin du ramadan, une série d'ouvrages dont certains passages prônent le Jihad font polémique. Au cœur du scandale, "La Voie du Musulman" ou encore "Le Jardin des Saints".
C'est le Figaro qui a soulevé le premier la polémique, précédé par plusieurs pétitions demandant le retrait des ouvrages et signées parfois par des milliers de personnes. Des ouvrages, édités par une maison d'édition libanaise, Albouraq, et vendus dans des grandes surfaces comme la Fnac ou Carrefour, feraient l'apologie du jihad selon le quotidien. Albouraq a ainsi inondé certaines librairies et grands magasins de sa collection intitulée "l'opération ramadan" ces dernières semaines. Dans la collection, deux ouvrages sont particulièrement pointés : "La Voie du Musulman" et "Le Jardin des Saints", deux ouvrages pourtant très éloignés l'un de l'autre.
Le premier, "La Voie du Musulman", a été écrit par Abu Bakr Al-Jaza'iri dans les années 1960 et publié vingt ans plus tard pour la première fois. Décrit comme un ouvrage qui porte sur "la foi, le comportement des croyants, l'éthique et les rapports sociaux", comme l'indique la maison d'édition au Figaro, il a été mis en rayon dans près d'un millier de points de vente. Le passage particulièrement commenté aujourd'hui sur le Web est un court paragraphe indiquant que "les musulmans doivent installer toutes sortes d'usines d'armement pour fabriquer tout genre d'armes en usage dans le monde ou toute invention nouvelle, même au détriment du bien-être de la nation". Une incitation au jihad qui s'accompagne ici et là de divers appels à punir les "hérétiques". "La Voie du Musulman" a ainsi été signalée, selon le Figaro, au numéro vert antijihad mis en place par le ministère de l'Intérieur. Le ministère de l'Intérieur qui, interrogé par le Parisien, confirme pour l'instant le contenu "salafiste" et "l'appel au jihad", mais admet que "l'appel au terrorisme" n'est pas prouvé et sous-entend qu'il sera difficile de faire interdire l'ouvrage.
L'autre ouvrage abondamment cité dans les médias est "Le Jardin des Saints", écrit quant à lui par un imam du nom d'An-Nawawi, en 1277. Cette fois, il est question du combat des musulmans "pour la Cause de Dieu en tuant et en se faisant tuer". Plusieurs passages sur les différentes manières de tuer des homosexuels sont aussi cités, notamment sur France Info. L'éditeur se défend en affirmant que cet ouvrage est traduit "depuis longtemps en français" et rappelle qu'il date du "XIIIe siècle". Maladresse ou non, il ne parle pas de document historique à lire avec le recul nécessaire, comme pourrait l'être la Bible, mais affirme qu'il publie "tous les courants musulmans" sans pour autant tous les valider. "Notre travail, c'est transmettre et diffuser", affirme encore le représentant des éditions Albouraq qui a lancé "l'opération ramadan" pour "montrer que des livres islamiques peuvent être vendus partout".