Saad Hariri appelle à manifester le 14 février contre Damas et Téhéran
BEYROUTH - Un leader de la majorité parlementaire libanaise antisyrienne, Saad Hariri, a appelé jeudi à une manifestation monstre la semaine prochaine à Beyrouth pour s'opposer à la Syrie et l'Iran, qu'il a accusés de chercher à contrôler le Liban.
M. Hariri a fait cette déclaration alors que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a entamé jeudi à Beyrouth une nouvelle mission de médiation dans la crise autour de l'élection présidentielle, le Liban étant sans président depuis deux mois et demi faute d'un accord sur le partage du pouvoir entre la majorité et l'opposition soutenue par Damas et Téhéran.
"Le 14 février, nous allons descendre sur la Place des Martyrs pour dire d'une seule voix que les Libanais sont unis, qu'ils rejettent le terrorisme et que toutes les tentatives pour nous intimider ne réussiront pas", a déclaré M. Hariri dans un discours tenu devant des partisans.
"Le 14 février, nous allons descendre sur la Place des Martyrs en provenance de tous les coins du pays pour parler fort et d'une seule voix que nous voulons un président et que la route vers la présidence passe par Beyrouth et le Parlement, et non pas par Damas et Téhéran", a-t-il ajouté.
"Nous n'allons pas laisser le champ libre à ceux qui essaient de contrôler le Liban", a poursuivi M. Hariri, fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné dans un attentat le 14 février 2005 à Beyrouth. La Syrie a été accusée d'être derrière cet assassinat, ce qu'elle nie.
"Nous faisons face à une présence politique et terroriste des régimes syrien et iranien au Liban", a encore dit M. Hariri en ajoutant: "si notre destin est la confrontation, nous sommes prêts".
"Nous ne resterons pas les bras croisés en voyant les institutions et les régions du Liban s'écrouler une à une", a-t-il prévenu, alors que la crise, la plus grave depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), paralyse à peu près toutes les institutions du pays.
Le Parlement doit en principe se réunir lundi prochain pour élire à la présidence le chef de l'armée, le général Michel Sleimane, mais cette élection risque d'être repoussée pour la 14e fois en raison de profondes divergences sur un partage du pouvoir entre l'opposition et la majorité.
Mercredi, le chef du parti chiite Hezbollah Hassan Nasrallah et son allié chrétien Michel Aoun, à la tête du Courant patriotique libre, ont de nouveau conditionné l'élection du général Sleimane à l'obtention d'une minorité de blocage au sein du gouvernement. Ce que refuse la majorité parlementaire composée de groupes sunnite, chrétien et druze.
Le Liban est sans président depuis la fin du mandat du pro-syrien Emile Lahoud le 24 novembre.
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