Pascale Breton |
Publié le 01 juin 2012
Le réaménagement du trimestre d'automne à compter de la mi-août dans les cégeps pourrait coûter entre 40 et 70 millions, seulement pour l'application des conventions collectives des professeurs.
C'est l'estimation faite par la Fédération nationale des enseignants du Québec (FNEEQ), dont les membres, réunis en congrès, planchent actuellement sur différents scénarios de travail.
«Si on doit enseigner plus d'heures par jour et plus de jours par semaine, ça vaut quelque chose. C'est notre principe», explique en entrevue à La Presse la présidente nouvellement élue de la FNEEQ, Caroline Senneville, au sujet de ces hypothèses de travail.
Peu importe la facture du conflit étudiant, «il est hors de question que ce soit pris dans le budget des cégeps. La Fédération des cégeps est d'accord avec nous», précise aussi Mme Senneville en rappelant que les collèges ont été soumis à des compressions au cours des dernières années.
Ces scénarios ne tiennent que dans l'hypothèse où les cours reprennent comme prévu à la mi-août, ce qui semble maintenant incertain avec la suspension, hier, des négociations entre Québec et les étudiants.
Selon la loi spéciale, les directions des cégeps ont jusqu'à ce soir pour remettre leurs plans de reprise du trimestre. On sait déjà que les cours seront donnés à un rythme accéléré, le soir et le samedi, dans certains cas, afin de terminer le trimestre le 30 septembre.
La situation inquiète grandement les professeurs qui s'interrogent sur la qualité pédagogique des cours. À peine quelques semaines de cours ont été données à l'hiver et il y aura une pause de plusieurs mois.
Capacité d'assimilitation
«Au-delà des sommes, il faut voir comment on peut faire pour donner un cours qui a du bon sens», dit Mme Senneville en rappelant qu'il y a une limite à la capacité d'assimilation des élèves.
Une autre inquiétude vient du fait que des cégeps veulent compresser le trimestre d'automne aussi. Au lieu de terminer à la mi-janvier, certains seraient tentés de raccourcir le trimestre pour permettre aux étudiants d'entrer à l'université en janvier.
Beaucoup de détresse se fait sentir chez les professeurs à la suite de ce conflit. La présidente de la FNEEQ s'attend d'ailleurs à ce que les congés de maladie et les réclamations d'assurances grimpent l'an prochain.
Les tensions des dernières semaines vécues sur les campus sont encore fraîches dans les mémoires. Plusieurs se demandent comment ils pourront donner leurs cours dans une ambiance sereine une fois que les rouges et les verts seront réunis.