Publié le 08 janvier 2014

Charte : les mécontents n'ont qu'à plier bagage, estime Michaud

Michaud
Yves Michaud
MARTIN OUELLET
La Presse Canadienne
Québec

Les croyants de toute confession qui sont outrés par la charte des valeurs n'ont qu'à plier bagage et trouver refuge ailleurs, estime le militant indépendantiste Yves Michaud.

À quelques jours de la consultation publique sur le projet de la loi 60 instituant la charte, le ministre responsable Bernard Drainville a trouvé en M. Michaud un allié indéfectible en faveur de l'interdiction des signes religieux chez les employés de l'État.

«Je suis en faveur de la charte telle qu'elle est, et elle ne va pas très loin d'ailleurs, c'est le simple bon sens», a dit l'ancien délégué général du Québec à Paris, en entrevue plus tôt cette semaine.

À son avis, le ministre Drainville doit maintenir la ligne dure en dépit des pressions. Une société laïque, si elle veut éviter un «cancer», ne peut faire aucun compromis pour accommoder quelque croyance religieuse que ce soit, a-t-il fait valoir.

«Il n'y a pas de compromis possible. Si vous mettez le doigt dans l'engrenage, le corps va y passer», a soutenu M. Michaud.

Même s'il convient qu'il n'y a pas de crise d'accommodements religieux au Québec, M. Michaud n'en pense pas moins que le Québec contemporain ne peut courir le risque de laisser la religion s'immiscer à nouveau, sournoisement, dans la sphère publique.

«On va attendre qu'il y ait une menace avant de le faire? Voyons donc. On va attendre que le cancer soit dans la société avant de faire quelque chose? Il vaut mieux prévenir que guérir. C'est le cancer, oui, parce qu'une société normale, politique, ne peut tolérer aucune forme de compromission avec les religions», a-t-il insisté.

Que des salariés de la fonction publique portant la kippa perdent leur emploi parce qu'ils expriment leur foi en milieu de travail n'émeut pas M. Michaud. Ceux qui refuseront de ranger au placard leurs symboles religieux n'auront qu'à s'installer sous d'autres cieux, dit-il.

«Ils perdront (leur travail) ou ils l'enlèveront (leur kippa), qu'est-ce que vous voulez. Et ils iront dans un pays où c'est toléré. S'ils veulent aller dans un État religieux, qu'ils ne viennent pas dans un État laïque, que voulez-vous que je vous dise.»

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