Le Devoir
PDF-Q estime que le voile islamique est un symbole de l'asservissement de la femme
et doit être combattu au nom de l'intérêt collectif des femmes.
C'est maintenant chose faite. Le groupe Pour les droits des femmes du Québec (PDF-Q) est officiellement lancé ce jeudi soir à Montréal. Il prétend vouloir revenir aux sources du féminisme en rejetant le communautarisme et le relativisme culturel.
Ainsi, dans son énoncé de principe, PDF-Q dit vouloir défendre le droit des femmes à l'égalité et à la dignité qui «transcende l'opposition entre "droits des femmes" et "droits culturels et religieux" véhiculée par les tenants du relativisme culturel».
PDF-Q dit refuser «ces nouvelles définitions du féminisme qui servent des intérêts sectaires ou communautaristes au détriment des droits des femmes». Il s'agit là d'une référence directe au débat actuel sur le port du voile islamique. PDF-Q se dissocie à cet égard de la Fédération des femmes du Québec qui, au nom de la liberté individuelle des femmes et du respect de leur diversité, défend leur droit de porter le hijab. PDF-Q estime au contraire que ce voile est un symbole de l'asservissement de la femme et doit être combattu au nom de l'intérêt collectif des femmes.
Le nouveau groupe féministe sera présidé par la sociologue et anthropologue des religions Michèle Sirois. Diane Guilbault, qui a travaillé longtemps au Conseil du statut de la femme, en sera la secrétaire. Mme Guilbault s'était offusquée des conclusions de la Commission Bouchard-Taylor et avait dans cette foulée rédigé un essai intituléDémocratie et égalité des sexes.
Fait aussi partie du groupe Julie Latour, ex-bâtonnière du Barreau de Montréal. Elle est une des quatre nouvelles membres du conseil d'administration du Conseil du statut de la femme dont la nomination a poussé la présidente Julie Miville-Deschênes à faire une sortie médiatique fracassante cet automne.
Ginette Drouin-Busque, qui a présidé la Fédération des femmes du Québec de 1985 à 1989, fait aussi partie de PDF-Q, tout comme l'ex-ministre péquiste Louise Beaudoin. L'auteure France Théoret, qui a reçu l'an dernier le prix Athanase-David, fait partie de PDF-Q. Mme Théoret avait fondé le journal féministe Les Têtes de pioche en 1976. On compte aussi dans ses rangs Flavie Payette-Renouf, petite-fille de Lise Payette.
La soirée de lancement, au Centre St-Pierre de Montréal, est animée par l'ancienne leader étudiante et commentatrice Martine Desjardins.
«PDF Québec veut rassembler toutes les femmes, au-delà de leurs différences et de la diversité de leurs besoins, avec pour objectif primordial la remise en question du système patriarcal», a indiqué Michèle Sirois par communiqué de presse. «PDF Québec ne s’inscrit pas dans ces nouvelles définitions du féminisme qui semblent servir d’autres intérêts que ceux des femmes.»
PDFQ