Publié le 30 mai 2012 à 08h33 | Mis à jour à 08h33
Gabrielle Duchaine |
Il n'y aura finalement pas de nouvelle école primaire à L'Île-des-Soeurs, a appris La Presse. Après plus d'un an de négociations infructueuses et de vives tensions entre les élus et plusieurs groupes de citoyens pour trouver un terrain, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys a tranché. Dès août 2013, quelque 150 enfants seront transportés quotidiennement à Verdun pour aller en classe.
«Je suis extrêmement déçu. Je ne vous cacherai pas que je le voyais venir, mais je trouve que c'est un non-sens», rage le président du conseil d'établissement et représentant des parents d'élèves, Olivier Drouin, dont la fille aînée fréquente actuellement l'école de L'Île-des-Soeurs.
Initialement, une nouvelle école devait être bâtie dans le parc de la Fontaine pour répondre au boom démographique qui surcharge déjà la seule école de L'Île-des-Soeurs, où près de 1000 élèves sont inscrits. La ministre de l'Éducation avait accordé 10 millions de dollars pour la construction. L'arrondissement de Verdun avait garanti un terrain. Mais la féroce opposition de certains citoyens du secteur a tout fait dérailler. Plus de 700 résidants ont notamment signé un registre pour sauver le parc. Sous la pression, les autorités locales ont abandonné le projet et les recherches pour trouver un autre terrain vacant se sont avérées vaines.
7 classes déménagent
Faute de place, 7 classes d'un peu plus de 20 élèves chacune devront être déplacées à l'ancienne école Crawford, rue Lloyd-Georges, à Verdun. La commission scolaire en fera l'annonce officielle aujourd'hui par voie de communiqué. Déjà, trois classes d'accueil ont été déménagées à Verdun.
Ce que l'attaché de presse de la ministre de l'Éducation qualifiait il y a six mois de «cas d'exception» est donc devenu réalité. Selon nos informations, malgré plusieurs avenues envisagées, la commission scolaire n'a pas trouvé d'autre solution à moyen terme pour accueillir tous les enfants. On a notamment envisagé d'agrandir l'actuelle école, mais cette idée ne faisait pas l'unanimité non plus.
«Les enfants vont être déracinés de leur milieu, déplore Olivier Drouin. En plus, on va dépenser de l'argent pour des autobus scolaires, on va polluer davantage et les élèves vont être coincés chaque matin dans la congestion du pont Champlain et des travaux sur Turcot.»
L'homme, qui en a contre les instances impliquées dans la décision parce que «personne ne s'est élevé au-dessus de la mêlée», ne jette pas l'éponge. «Je garde espoir que la raison va sortir gagnante», dit-il. Il fait actuellement des démarches visant à faire changer la loi établissant le zonage pour augmenter l'offre de terrains.
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