Cette semaine, j’ai reçu un court message d’un lecteur.
« Il y a toujours un petit pourcentage de la société qui réclame des droits pour un petit groupe. À la fin, cela donne plein de droits pour plein de petits groupes sans que ceux-ci ne soient assujettis aux obligations que la société et l’ensemble de ceux qui la composent doivent supporter. »
RESPECTEZ-MOI
Tout est là. Deux phrases bien tassées qui en disent plus long que bien des études…
Cet homme met le doigt sur ce que de plus en plus de gens ressentent. Non seulement vivons-nous sous la dictature des minorités, mais les droits ont maintenant préséance sur les responsabilités.
J’ai le droit de manifester où je veux, quand je veux et comme je le veux…
J’ai le droit de terminer mes études avant d’aller purger ma peine…
J’ai le droit de jouir d’un confort que m’envieraient plusieurs citoyens honnêtes, même si j’ai été condamné pour meurtre…
J’ai le droit, j’ai le droit, j’ai le droit.
J’exige que vous respectiez MES traditions, même si je me fous de VOS traditions.
J’exige que vous m’offriez des services dans MA langue.
Je demande que vous mettiez VOS valeurs en veilleuse, pour que JE me sente bien accueillie.
Venez vers moi. Donnez-moi. Respectez-moi. Accommodez-moi. Faites-moi une place sur votre divan. Répondez à mes besoins. Faites un effort.
JE SUIS L’AVENIR
Et de grâce, ne me demandez pas de vous fournir l’itinéraire de ma manifestation, car je vais vous traiter de fasciste, de nazi.
Vous n’avez pas le droit de brimer MA liberté. Vous n’avez pas le droit de m’imposer des limites. Vous n’avez pas le droit de mettre un frein à mes désirs.
Je suis un citoyen. J’ai tous les droits. Et j’en veux plus, tiens.
Le droit de voter à 16 ans. Le droit d’utiliser un cellulaire en prison. Le droit d’avorter six fois de suite. Le droit de me cacher le visage. Le droit de me montrer les fesses.
Depuis que je suis tout petit, on s’émerveille sur mon passage. Je suis l’avenir. Le futur. La jeunesse. Une boule de possibilités qui n’attend qu’à éclore, qu’à exploser.
Alors ne m’étouffez pas. Ne me bâillonnez pas. Laissez-moi m’exprimer.
Comme l’univers, je suis en expansion. Vous viendrait-il en tête de freiner l’expansion de l’univers ?
Tout comme vous n’avez pas le droit d’harnacher ou de détourner les rivières, vous n’avez pas le droit d’encadrer ma singularité par des droits.
Je suis un océan, je n’ai que faire de vos berges.
Je suis un citoyen du monde, je n’ai que faire de vos frontières.
J’ai le droit de me répandre.
ATOME ET GALAXIE
Liberté d’opinion. Liberté d’expression. Liberté d’association. Liberté de conscience. Liberté de religion. Liberté de presse.
Droits fondamentaux. Droits d’auteurs. Société de droits. Droit à la jouissance.
Chacun a le droit de… Tout citoyen peut…
Et la responsabilité, là-dedans ? L’obligation ? Le devoir ?
Nulle part.
Ne demandez pas ce que vous pouvez faire pour l’État, mais ce que l’État peut faire pour vous.
La collectivité, c’est le cosmos. L’individu, c’est l’atome.
Nous vivons dans une société atomiste.
Une collection d’électrons libres, qui partent dans tous les sens. S’entrechoquent. Se bousculent.
Je. Me. Moi.
L’enfer, c’est vous autres.