Lorsque j’ai entendu les premières informations sur les six adultes, douze fillettes et huit garçons abattus à Newton, Connecticut, mon cœur a chaviré et ce, à seulement quelques jours de Noël.
Je n’avais pas de mots pour expliquer ce que doivent ressentir ces parents qui ont laissé leurs enfants à l’école le matin, pour ensuite aller identifier leurs corps en après-midi à la morgue. Je pense sans cesse à ces cadeaux sous les arbres de Noël qui ne seront jamais déballés, dans ces maisons où ne retentiront aucun éclats de rire cette année.
Que faudra-t-il encore avant que les États-Unis se regardent dans le miroir et entreprennent des mesures concrètes pour légiférer sur un contrôle adéquat des armes à feu? Est-ce que les six massacres collectifs de cette année suffiront pour remettre en question les convictions de certaines personnes à ce sujet?
J’en ai assez des excuses pour justifier les molles lois régissant le port d’armes aux États-Unis. J’en ai marre de la mainmise de la National Rifle Association (NRA) sur le Congrès et les politiciens.
Je perds patience quand des gens me disent que c’est un problème de société et que nous avons besoin d’un meilleur encadrement psychologique pour les personnes troublées.
Je ne peux plus tolérer l’argument selon lequel les honnêtes citoyens ont besoin d’armes pour se protéger eux-mêmes de criminels et que des restrictions ne changeront rien à tout cela.
Personne ne remet en question le fait que de meilleurs soins psychiatriques soient souhaitables, mais quand ces gens réaliseront-ils qu’il y a un lien direct entre ces massacres et le libre accès aux armes?
Il y a quelque chose de profondément ridicule dans le fait qu’il soit plus facile dans notre monde de se procurer une arme sur le web que d’acheter du Nyquil à la pharmacie sans une carte d’identité ou d’embarquer dans un avion avec un coupe-ongles.
Je suis fatiguée de constater que le nombre de tragédies impliquant des armes mal entreposées dans des résidences surpassent le nombre d’incidents impliquant des voleurs armés.
Désolé, mais rien ne justifie la possession d’une carabine de calibre .223 dans une résidence. Comment justifier la possession d’une arme semi-automatique? À part pour une invasion d’extra-terrestres ou sur un champ de bataille, qui a vraiment besoin de ces trucs?
Les États-Unis n’abritent pas plus de cas de maladie mentale et de violence qu’ailleurs dans le monde. Ce qu’ils ont de plus, c’est ce libre accès aux armes. Tirez-en vos propres conclusions.
Comme le disait l’un de mes amis: «Un cinglé fera bien moins de mal avec un couteau qu’un parano équipé d’un arsenal d’armes à feu.»
J’en ai assez des arguments de la NRA selon lesquels l’on s’appuie sur d’innocentes victimes pour rouvrir le dossier des armes à feu.
J’en ai marre de cette loi écrite en 1791. À cette époque, la législation faisait référence à des mousquets, pas à des armes semi-automatiques.
Et que dire du cliché : «Les armes ne tuent pas les gens, les gens tuent les gens»… J’en ai assez que la Maison blanche n’ait que des condoléances à offrir.
Pensez ce que vous voulez, mais les lois actuelles font en sorte que les idées tordues d’individus tordus permettent à ces derniers de vraiment passer à l’action, plutôt que de simplement y penser.