Pour faire l’indépendance, il faudrait compter sur tout le monde. Les électeurs de gauche et de droite, les rêveurs et les réalistes, tous unis pour la Cause. Ça, c’est quand on veut faire l’indépendance… Parce que chaque vote compte, n’est-ce pas?
Mais quand on veut pas vraiment faire l’indépendance, on dit à ceux qu’on n’aime pas vraiment: votez pour qui vous voulez, on en a rien à cirer…
C’est ce que j’ai compris des propos tenus par Pauline Marois, dimanche. Les électeurs «progressistes», ceux qui favorisent l’État en toutes choses, les partisans du partage de la richesse des autres, les abonnés aux programmes sociaux, eh bien, ceux-là, oui, vous êtes les bienvenus au PQ.
Les autres? Bof. Votez pour la CAQ ou le Parti libéral, de toute façon, au PQ, on est progressistes, alors qu’est-ce qu’on pourrait bien faire de vous? Le «nous» du PQ est à gauche, c’est clair maintenant.
Réalisant plus tard que toute vérité n’est pas bonne à dire, Mme Marois a expliqué qu’elle avait mal compris la question des journalistes. Qu’elle parlait des «fédéralistes» conservateurs versus les fédéralistes progressistes. Personne ne l’a cru, évidemment, et surtout pas les journalistes qui ont posé les questions et entendu les réponses.
Je crois qu’elle a dit la vérité dans sa première réponse. Le PQ n’est plus une coalition dont l’objectif est de faire l’indépendance. Le PQ est un parti ouvert aux gauchistes. Son projet n’est plus destiné à plaire à tout le monde mais à rallier le plus de gens tentés notamment par Québec solidaire. La patrie sera donc de gauche ou ne sera pas…
Au moins, maintenant, on sait à quoi s’en tenir.
Sauf que je ne crois pas qu’ainsi le PQ s’assure les conditions gagnantes à un référendum sur l’indépendance. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre…