René Héon et Jacques Boutin

Le Salon Montego a fermé ses portes

Pierre Lussier
Le Messager
Article mis en ligne le 30 mars 2008

Barbier, un métier en voie de disparition?

Une page d’histoire vient d’être tournée avec la fermeture du Salon de barbiers Montego de la rue Wellington, qui fera place sous peu à un comptoir de crème glacée pour la plus grande joie des enfants. Hélas, le barbier Jacques «Butch» Boutin a rangé définitivement ses ciseaux tandis que son collègue René Héon a rejoint l’équipe du Salon Riviera de la rue de l’Église.

Tous les artistes du rasoir et des ciseaux, tous les figaros de ce monde, seront déçus d’apprendre la fermeture définitive d’un autre salon de barbiers de Verdun. Lieu privilégié des conversations masculines où le sport, la politique et les histoires de pêche font bon ménage, le salon de barbiers traditionnel tend à disparaître pour faire place au salon de coiffure mixte qui accueille des gens des deux sexes. En outre de plus en plus de femmes exercent le métier de coiffeuse pour homme.

À la croisée des chemins

Jacques Boutin et son complice des quarante dernières années, René Héon étaient tout sourire mercredi dernier, à l’idée qu’on parle d’eux dans le journal à l’occasion de la fermeture du Salon Montego. Très volubiles, les deux compères ont parlé tour à tour du métier de barbier qu’ils ont adoré, de la clientèle, des anecdotes et des perspectives de retraite pour chacun.

Pas très chaud pour prendre sa retraite, René Héon confie «qu’il craignait trop de s’ennuyer à ne rien faire entre quatre murs à la maison», aussi il compte travailler tant qu’il le pourra, quatre jours par semaine au Salon Riviera.

Pour sa part, Jacques Boutin, qui s’est remis difficilement d’un accident de ski il y a quelques années, estime «qu’il a trop de misère avec une jambe pour continuer à exercer son métier». Boutin est un joyeux drille qui dit ne pas craindre de s’ennuyer à la retraite. Il se rappelle en ricanant d’avoir demandé à Mme Liza Frulla qui visitait son salon pendant la campagne électorale, si l’ancienne députée libérale avait des «commandites pour les cheveux?»

Jacques Boutin voyage un peu mais il est le premier à dire qu’après deux semaines de séjour en Floride l’hiver, il a hâte de revenir les deux pieds dans la sloche au Québec. Les deux compères qui travaillaient ensemble depuis 1968, ont fermé les lumières et l’enseigne extérieure pour la dernière fois, le samedi 29 mars à 16h.

Un film

Récemment, le Centre culturel de Verdun proposait au public verdunois, un film intitulé «Barbiers : une histoire d’hommes», dans le cadre de la série «ciné en tournée».

Dans ce documentaire, le réalisateur d’origine verdunoise, Claude Demers, ouvre la porte de plusieurs salons de barbiers, ce qui permet aux spectateurs de faire connaissance avec des représentants de ce métier en voie de disparition. Parmi eux figuraient le duo Boutin-Héon du Salon Montego qui en a fait rire plus d’un.

Barber shop

 

Retour