Les pourfendeurs de la laïcité se déchaînent. Ils débitent des mensonges. Ils délirent. Ils mentent. Ils accusent. Ils clouent les braves au pilori. Ils mettent les faux humanistes sur un piédestal. Ils célèbrent la misogynie. Ils dénigrent la liberté. Ils racolent les intégristes. Ils leur déroulent le tapis vert... Que des gestes qui heurtent l'intelligence.
Les vigiles de la pensée sont légion. Ils pullulent dans les médias et les institutions. Ils apostrophent le peuple. Ils le jugent. Ils le condamnent. Ils lui font un sale procès.
Gare à celui qui ose clamer la laïcité, la liberté d'expression et l'égalité entre les hommes et les femmes. On lui fera la peau dans l'arène médiatique. On l'accusera de xénophobie, ce mot attrape-nigauds, ce mot trompe-l'œil, qui sert à bâillonner les esprits libres, à étouffer tout débat sérieux.
Je plains le peuple insulté qui regarde... ahuri. Je plains la majorité silencieuse. Je plains la démocratie qui boite.
Où sont les acquis de la Révolution tranquille ?
N'a-t-on pas libéré les écoles, les hôpitaux et les syndicats du joug de l'Église ? Pourquoi, diantre, vouloir jeter nos établissements dans les griffes d'autres religions ?
Notre élite bien-pensante veut plaire. Elle cultive l'angélisme béat dans les terres fertiles de la Belle Province. Elle s'acoquine avec les islamistes. Elle prêche des valeurs creuses et défend des doctrines qui rabaissent la femme. Elle troque la modernité et les valeurs universelles contre des pratiques moyenâgeuses.
Notre élite bien-pensante a choisi son camp, celui de la bêtise. Cachez ce mot qu'elle ne veut pas voir. La laïcité, ah, ce mot qui fâche. Ce mot qu'on défigure. Ce don de l'Histoire qui nous vient non seulement des Lumières, mais aussi d'Afrique du Nord. Déjà au Ve siècle le berbère Saint-Gélase l'avait explicité dans une lettre adressée à l'empereur byzantin. « En matière de politique, écrivait-il, le prêtre doit se plier aux ordres de l'empereur ; et en matière de religion, l'empereur doit écouter le prêtre. »
La laïcité est une idée universelle. Elle n'est pas partisane. Elle n'a pas de couleur. Elle n'est ni noire, ni blanche, ni jaune, ni basanée, ni croyante, ni athée. En un mot, elle est neutre. Elle prône la séparation de la religion et de l'État. La laïcité est pour la liberté de conscience. Elle est même au service de la foi. « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde », disait Camus. La laïcité, c'est la laïcité. Elle n'a pas besoin d'épithète. Elle n'est ni ouverte ni fermée. La laïcité est un vocable généreux qui se suffit à lui-même, un idéal précieux que nous devrions tous défendre.
J'en veux à la Cheikha Françoise David, bourgeoise-bohème et féministe de pacotille, qui, en s'opposant à la charte, trahit la mémoire de Katia Bengana et Aqsa Parvez, deux adolescentes assassinées par des fous d'Allah pour avoir refusé de porter le voile.
J'en veux au Cheikh Justin, au Hadj Couillard et à l'Émir Khadir. J'en veux au Sieur Taylor. J'en veux à la Fédération des Femmes du Québec, égarée dans un féminisme voilé déshonorant. J'en veux au journal La Presse, à Radio-Canada, aux journaleux, à ces « chiens de garde » qui trompent le peuple.
L'islamisme n'est pas compatible avec la modernité, encore moins avec les valeurs québécoises. Car l'islamiste ne reconnaît pas l'État. Il ne respecte pas les identités des autres. Il ne jure que par la suprématie des lois d'Allah. Il n'en a cure des lois des hommes. Pour lui, la démocratie et la laïcité sont illicites. Seule la charia compte. L'islamiste vit dans une logique de conquête. Sa mission, c'est bâtir la Oumma et islamiser le monde.
« Le courage, disait le grand Jaurès, c'est dire la vérité sans subir la loi du mensonge triomphant. »
La vérité, c'est la laïcité. La vérité, c'est l'égalité entre les hommes et les femmes. Le mensonge, c'est ce chantage à l'islamophobie, ce sont ces liaisons dangereuses qu'entretient l'intelligentsia pseudo-humaniste avec les islamistes.
On mesure la grandeur d'un peuple à la solidité de son État. On jauge la solidité d'un État à la consistance de ses valeurs. C'est le religieux qui doit se plier aux lois de l'État et non le contraire. Adapter les institutions en fonction des caprices des croyants, c'est affaiblir assurément l'État. Et quand l'État est affaibli, il devient vulnérable. Il devient une passoire. Il flanche. Il courbe l'échine. Quand l'État est fragile, les fanatiques en profitent pour semer leur haine. J'en veux pour preuve l'islamisme qui a soumis bien des pays. Il y a gangrené les écoles. Il y a brûlé des églises. Il y a souillé les institutions. Il y a assassiné les identités et les cultures...
Si l'Algérie avait été un État laïque, le génocide des années 90, qui a fait plus de 200 000 victimes, n'aurait jamais eu lieu.
L'élite algérienne en grande partie a failli et l'Histoire l'a déjà condamnée.
Si l'élite québécoise rate ce rendez-vous historique avec la laïcité, elle aussi, elle sera jugée. Sans pitié.