La "faute à la société"
Richard Martineau / Franc-parler
Avez-vous entendu le président de la Commission scolaire des Chic-Chocs réagir au suicide de Marjorie Raymond, la jeune fille de Sainte-Anne-des-Monts qui s’est enlevée la vie après avoir été victime d’intimidation pendant des années ?
Il avait l’air complètement dépassé par les événements.
« C’est un problème de société, a-t-il dit à Jean-François Guérin, de LCN. On a besoin de plus d’argent pour combattre l’intimidation… »
PERSONNE N’EST RESPONSABLE
Comment ça, plus d’argent ?
Tu prends le p’tit criss qui fait régner la terreur dans la cour d’école, tu le fais venir dans ton bureau et tu lui dis : « Si tu recommences, il va y avoir des conséquences graves ! »
Ça ne prend pas plus d’argent, ça.
Ça prend du courage et de l’autorité, deux traits de caractère qui ne coûtent pas une maudite cenne.
Dieu, que ça fait Ti-Québec, ça. « On a besoin d’une plus grosse enveloppe, c’est la faute du gouvernement, c’est un problème de société… »
À force de rendre tout le monde responsable de tout, plus personne n’est responsable de rien. C’est toujours « la faute de la société » ou du gouvernemaman, pour employer l’expression de Joanne Marcotte.
Les parents, les directeurs d’école, les commissaires scolaires, les profs, les fonctionnaires du ministère de l’Éducation — tout se monde-là se lance la balle, et pendant ce temps-là, les tyrans sévissent en toute liberté, sans craindre la moindre sanction.
PARLE PARLE, JASE JASE
Parce qu’au Québec, la punition, c’est mal vu !
Ici, on préfère jaser.
Rencontrer les parents, discuter avec le jeune, voir s’il n’y aurait pas des pistes de solutions à explorer, blablabla…
Et, surtout, ne dites pas qu’il faut être plus sévères avec les jeunes délinquants, car on va vous crucifier sur la place publique en vous traitant de nazi !
Tenez hier, j’ai reçu un courriel d’un père de famille.
Son beau-fils de 16 ans est sorti avec une fille qui venait de laisser « temporairement » son chum. L’ex en question (un colosse de 6 pieds, 200 livres) a pété une coche et a décidé de se venger. Il est entré dans la maison du jeune, un jour où il était seul, a démoli l’escalier qui menait à l’étage et l’a battu avec une barre de métal.
La police est intervenue.
SENTENCE BONBON
Savez-vous quelle sentence ce gros cave a reçue ? Des travaux dans la communauté et l’obligation de « garder la paix » pendant deux ans. Il a pu retourner à l’école et finir son secondaire tranquille.
Alors que le jeune qu’il a battu (et qui avait d’excellentes notes) a tellement été traumatisé par cette agression sauvage qu’il a commencé à avoir toutes sortes de problèmes.
Il a cessé de jouer au hockey (alors qu’il était un joueur d’élite), ne dormait plus, éprouvait de la difficulté à se concentrer.
Et il a terminé son secondaire 5 à 19 ans…
« Il n’a plus jamais été le même », de dire son beau-père.
CHANGEMENT D’ATTITUDE
Voilà pourquoi les gens aiment le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu : parce qu’il dit haut et fort qu’il faut remettre la victime au centre de nos préoccupations.
Qu’est-ce qu’il y a de si scandaleux là-dedans, chers intervenants ?