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Les Américains auraient incité Israël ŕ lancer son offensive au Liban
Claire Dana Picard
lundi 14 août 2006 - 12:11

Israël a-t-il joué une fois de plus le rôle de bouc émissaire dans le conflit qui l’a opposé, ces dernières semaines, aux terroristes du Hezbollah ? On se souvient de la phrase percutante de l’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Dany Guillerman, qui a déclaré au début des affrontements que son pays accomplissait en fait le travail des Nations unies. Il convient de rappeler que l’organisation internationale n’a pas réussi jusqu’à présent à faire appliquer la résolution 1559, adoptée en 2004, appelant au désarmement du Hezbollah et au déploiement des forces régulières libanaises le long de la frontière sud du pays.

A présent, alors qu’un cessez-le-feu a été décrété dans le secteur, certaines informations sont divulguées. La radio de l’armée, Galei Tsahal, a ainsi révélé lundi matin que pour le magazine New Yorker, Washington aurait incité Israël à ouvrir un front contre le Hezbollah à titre de préambule à un bombardement américain sur les installations nucléaires de l’Iran.

D’après cette information, les Etats-Unis souhaitaient que les bunkers de Nassrallah, dont la construction avait été élaborée par des ingénieurs iraniens, soient attaqués par les Israéliens. L’enquêteur Simon Hirsch, citant les propos d’anciens membres des services de renseignements et de diplomates, a indiqué que le président américain George Bush et son adjoint Dick Cheney étaient convaincus que des bombardements aériens sur les bunkers du Hezbollah permettraient à Israël d’améliorer sa position. Cheney aurait même déclaré que si les Israéliens réussissaient dans leur mission, les Américains en retireraient les enseignements nécessaires en vue d’une opération contre l’Iran.  

Dans le même article, il est indiqué qu’au début de l’été, plusieurs hauts responsables israéliens se seraient rendus à Washington afin d’obtenir le feu vert des Américains pour l’opération au Liban. Ils n’auraient eu aucune difficulté à convaincre George Bush de la nécessité de l’offensive pas plus que Condoleezza Rice qui s’était jointe aux conversations. 

L’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis Dany Ayalon a formellement démenti lundi matin, sur les ondes de Galei Tsahal, cette information. Il a déclaré : "Israël, en tant qu’Etat souverain et indépendant, peut prendre ses décisions sans avoir recours à l’aval d’une instance étrangère. Israël n’a jamais demandé ni reçu l’autorisation des Etats-Unis".