Le Pakistan modifie sa législation sur le viol
Les femmes n'ont plus besoin de trouver quatre témoins de sexe masculin et « bons musulmans »
Islamabad
Après plusieurs tentatives infructueuses, le Pakistan a assoupli hier sa législation islamique controversée sur le viol des femmes et l'adultère, malgré la vive opposition des fondamentalistes, une refonte défendue par le gouvernement du président Pervez Musharraf.
Aux termes d'une nouvelle Loi de protection des femmes, celles-ci n'auront plus l'obligation de trouver quatre témoins -- hommes et «bons musulmans» -- pour prouver un viol. De même, l'adultère ne sera plus puni par la mort par lapidation mais par cinq ans d'emprisonnement au maximum et une amende.
Le Parlement pakistanais a fini par adopter le projet de loi présenté par le gouvernement et qui marque un adoucissement des lois Hudood adoptées en 1979 dans le cadre de l'islamisation du pays entreprise par le général Zia-ul Haq. Des parlementaires fondamentalistes ont boycotté le vote hier, après avoir violemment averti que cette réforme allait transformer le Pakistan en une «société de libération sexuelle».
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Pendant des mois, cette refonte a fait l'objet d'une âpre bataille entre les partisans d'une abrogation pure et simple des lois Hudood et les partis islamistes, notamment l'alliance Muttahida Majlis-e-Amal, principale force d'opposition parlementaire, qui refusent toute altération d'une législation inspirée, selon eux, par le Coran.
En mettant en oeuvre en 2002 sa politique de «modération éclairée», le président Musharraf s'était engagé à étudier une révision des lois Hudood, vilipendées par les associations de défense des droits de l'Homme.
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