Malgré les mises en garde des syndicats, qui ont supplié les associations étudiantes d’y aller mollo à la rentrée afin de ne pas apporter de l’eau au moulin de Jean Charest, il semble que l’automne sera aussi tourmenté que le printemps.
Il y aura des manifs, des barricades et du brasse-camarade. Au grand bonheur du Premier ministre, qui pourra de nouveau se présenter comme le gardien de la paix, de l’ordre et de la sécurité.
TOUTES GRIFFES DEHORS
Les chefs syndicaux ressemblent au docteur Frankenstein qui se rend compte avec horreur que la créature qu’il a fabriquée s’est échappée du laboratoire.
« Vite, il faut la retrouver avant qu’elle ne se mette à tout casser ! »
Malheureusement, le docteur Frankenstein ne peut rien faire. Le monstre a brisé les liens qui le retenaient captif et se promène dans les rues en toute liberté.
S’il se met à faire du grabuge et à tout casser, les citoyens vont sortir leurs fourches, allumer des torches et se pointer devant le Parlement en demandant à Robocop Charest de faire le ménage.
« Vous avez fait grimper le chat en haut du poteau. Vous devez maintenant vous arranger pour le faire redescendre », a dit le patron de la FTQ aux leaders étudiants.
Or, non seulement le chat n’est pas descendu, mais il a muté. C’est maintenant un lynx, une panthère.
Les chefs syndicaux ont beau lui dire : « Tout doux, minou, tout doux », la bête ne les écoute plus. Elle rugit, toutes griffes dehors.
On fait quoi, avec ça ?
Les syndicalistes se sont servis du mouvement étudiant pour régler leurs comptes avec le gouvernement. Mais la bombe qu’ils ont fabriquée est sur le point de leur sauter dans la face et de leur apporter quatre ans de malheur.
Bravo, champions.
Comme chantait Annie Cordy : « Tu m’as voulue, tu m’as eue. »