CULTURE
Chronique de la mort annoncée du français paw-paw au Missouri
Old Mines, Missouri French Festival
Un sabir est une langue de relation utilisée entre des locuteurs parlant des langues maternelles différentes mais placés devant la nécessité de communiquer, d'où l'emploi spécialisé de cette langue dans un domaine donné. On parle également de langue véhiculaire. Le type de sabir le plus connu est la lingua franca, parlée autrefois dans les ports de Méditerranée. Le mot sabir utilisé dans ce sens apparaît au moins en 1852 ; c'est une altération du mot portugais, espagnol ou bien provençal saber (« savoir ») emprunté au latin sapere[1],[2].
Les sabirs ont un lexique sommaire, limité aux besoins immédiats des locuteurs, et une syntaxe simplifiée par rapport aux langues d'emprunt. Les sabirs ne sont jamais des langues maternelles puisqu'ils naissent de la nécessité de communiquer. On emploie le terme de pidgin plutôt pour les sabirs d'origine anglaise, même si cette appellation est restrictive (le pidgin-english du Cameroun, le bêche-de-mer du Pacifique).[réf. souhaitée] Pour les sociolinguistes, un pidgin désigne une langue résultant de l'imitation de la langue dominante de la part d'un groupe linguistique dominé (par la colonisation par exemple) et se distingue du sabir par le fait que celui-ci est d'un emploi plus spécialisé.
Dans un registre comique, Molière fait allusion au sabir dans le Bourgeois gentilhomme[2].