Je t’écris ce petit mot pour te dire que je commence à courber un peu.
Je ploie sous ton poids.
Tu es lourd, l’extrême.
Tu es en train de me rendre sourd, toi le révolutionnaire.
Tu hurles et tu vocifères. Tu pointes, tu accuses, tu juges sans jamais écouter.
Tu es tellement à tue-tête dans tes récriminations que je n’entends plus ton discours. Tu fais trop de bruit. Ton message ne passe plus.
Tu m’as mis les oreilles en chapeau de clown, l’extrême.
Tous les jours, tu me souffles dans les bronches avec ton haleine de Khmer rouge.
Toi, l’éternelle victime qui déchire sa chemise en saignant du coeur.
Toi qui te flagelles en exigeant des excuses publiques.
Toi l’intimidateur qui ne cesses de m’agonir de tes anathèmes moralisateurs en me traitant de suprémaciste tout en ne voyant pas ton propre désir de suprématie et ton intolérance crasse. Toi qui prends une société en otage avec ton terrorisme culturel.
Toi l’extrême.
Tu es surtout jeune et tribal, et moi, je suis solitaire et je vais bientôt être vieux.
Ça n’ira pas entre nous deux. Il y a maintenant une profonde fracture. On ne pourra pas grandir ensemble.
Adieu l’extrême. Je te laisse à ton délire hystérique de petit fasciste de salon.
Je te laisse à tes rêves d’inquisition et de camps de rééducation sociale.
Tu n’auras pas mon âme.
Fred Dompierre
Voir aussi : les radicaux