État islamique |
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Idéologie | Islamisme sunnite, salafisme, djihadisme |
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Objectifs | Établissement d'un califat en Irak et en Syrie Instauration de la Charia |
Statut | Actif |
Fondation | |
Date de formation | 2006 |
Actions | |
Mode opératoire | Lutte armée, guérilla, attentat-suicide, prise d'otage |
Zone d'opération | Irak Syrie |
Organisation | |
Chefs principaux | Abou Abdullah al-Rashid al-Baghdadi (tué en 2010) Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi |
Membres | 11 000 à 13 000[1] (2013 et début 2014) 20 000 à 25 000[2],[3] (mi-2014) |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | États-Unis[4] Arabie saoudite[5] |
Guerre civile syrienne |
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L’État islamique — en arabe الدولة الإسلامية (ad-dawla al-islāmiyya) — est une organisation armée djihadiste qui a proclamé le 29 juin 2014 le rétablissement du califat sur les territoires irakiens et syriens qu'elle contrôle.
Début 2006, Al-Qaïda en Irak forme avec cinq autres groupes djihadistes le Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak.
Le 13 octobre 2006, le Conseil consultatif proclame l'État islamique d'Irak (EII), lequel se considère à partir de cette date comme le véritable État de l'Irak, puis également, à partir de 2013, de la Syrie. Initialement lié à Al-Qaïda, l'EII s'en est progressivement affranchi.
Le 9 avril 2013, l'EII devient l'État islamique en Irak et au Levant — الدولة الاسلامية في العراق والشام (ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām) —, également connu sous ses acronymes français EIIL, anglais ISIL / ISIS[6] ou arabe Da'ech / Daesh (داعش, utilisé de manière péjorative)[7],[8],[9].
Le 29 juin 2014, l'État islamique en Irak et au Levant annonce le rétablissement du califat dans les territoires sous son contrôle et Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi est proclamé calife sous le nom d'Ibrahim. L'EIIL prend officiellement le nom d'État islamique[10].
Origine et création
L'État islamique d'Irak est créé le 13 octobre 2006[11],[12], par le Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak — une alliance de groupes armés djihadistes dont fait partie Al-Qaïda en Irak —, mais aussi par cinq autres groupes djihadistes irakiens[13], avec une trentaine de tribus sunnites représentant environ 70 % de la population de la province d'al-Anbar (ouest de l'Irak)[14].
Progressivement, la branche irakienne d'Al-Qaïda est absorbée dans l'État islamique, son chef Abou Hamza al-Mouhajer, prête d'ailleurs serment d'allégeance à Abu Abdullah al-Rashid al-Baghdadi, émir de l'État islamique d'Irak. En 2007, Ayman al-Zaouahiri annonce que « Al-Qaïda en Irak n'existe plus ». Les combattants de ce mouvement ont rejoint pour la plupart l'État islamique d'Irak[15],[16].
Relations avec Al-Qaïda
Les relations de l'EIIL avec Al-Qaïda, dirigé depuis la mort d'Oussama ben Laden par Ayman al-Zaouahiri, sont ambiguës. Initialement liés, les deux mouvements deviennent de plus en plus rivaux.
Le 9 avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi déclare que le Front al-Nosra est une branche de l'État islamique d'Irak en Syrie, il annonce la fusion de EII et du Front al-Nosra pour former l'État islamique en Irak et au Levant. Mais le chef d'al-Nosra, Abu Muhamad al-Julani, bien qu'il reconnaisse avoir combattu en Irak sous ses ordres puis d'avoir bénéficié de son aide en Syrie, ne répond pas favorablement à l'appel d'al-Baghdadi et renouvelle son allégeance à Ayman al-Zaouahiri, émir d'Al-Qaïda[15].
En juin et en novembre 2013, Ayman al-Zaouahiri demande à l'EIIL de renoncer à ses prétentions sur la Syrie, estimant qu'Abou Bakr al-Baghdadi, « a fait une erreur en établissant l'EIIL » sans lui en avoir demandé la permission ni même l'avoir informé. Il annonce que : « L'Etat islamique en Irak et en Syrie (EIIL) va être supprimé, alors que l'Etat islamique en Irak (ISI) reste opérationnel. » Pour al-Zaouahiri, le Front al-Nosra demeure la seule branche d'Al-Qaïda en Syrie[17].
À son tour, al-Baghdadi rejette les déclarations d'al-Zaouahiri[15]. En réalité, l'EIIL se considère comme un État indépendant et ne souhaite prêter aucune allégeance à Al-Qaïda, ni à aucune autre structure[16].
Des divergences opposent également Al-Qaïda et l'EIIL : les premiers considèrent que le djihad doit être mené prioritairement contre les États-Unis, Israël, les pays occidentaux et leurs alliés régionaux ; de son côté, depuis le départ des Américains d'Irak, l'EIIL considère que l'ennemi principal est désormais l'Iran et les Chiites[15].
En 2014 cependant, Al-Qaïda et l'EIIL entrent en conflit direct. Le 6 janvier, les rebelles syriens se révoltent contre l'EIIL, et le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, prend part à l'offensive, principalement à Racca. Al-Julani, le chef d'Al Nosra, estime que l'EIIL a une forte responsabilité dans le déclenchement du conflit mais appelle à un cessez-le-feu[18]. Mais le 11 ou le 12 janvier, à Racca, l'EIIL exécute 99 prisonniers membres du Front al-Nosra et d'Ahrar al-Sham selon l'OSDH[19],[20].
Le 2 février 2014, Al-Qaïda publie un communiqué dans lequel il condamne les actions de l'EIIL et confirme que ce mouvement « n'est pas une branche d'Al-Qaida, n'a aucun lien organisationnel » avec eux et qu'il « n'est pas responsable de ses actions »[21].
Le 4 avril 2014, Ayman al-Zaouahiri appelle à un « arbitrage indépendant en vertu de la loi islamique » afin de mettre fin aux combats qui opposent en Syrie l'État islamique d'Irak et du Levant et Jabhat al-Nosra. Selon Romain Caillet, chercheur à l'institut français du Proche-Orient et spécialiste de la mouvance salafiste, le projet soutenu par al-Zaouahiri aurait pour conséquence de former une seule instance juridique, placée au-dessus de toutes les autres. L'autorité de l'EIIL, sur les territoires qu'il contrôle, serait alors dissoute. C'est la principale raison pour laquelle l'EIIL, qui se voit comme un véritable État, refuse cette solution et préfère celle dite des « tribunaux conjoints », où le jury serait composé pour moitié de membres de l'EIIL et pour l'autre de la brigade plaignante[22].
Le 2 mai 2014, Ayman al-Zaouahiri donne l'ordre au Front al-Nosra de cesser de combattre d'autres groupes djihadistes et de « se consacrer au combat contre les ennemis de l'islam, en l'occurrence les baasistes, les Chiites et leurs alliés. » Il appelle également Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EIIL à se concentrer sur l'Irak[23]. Ces instructions ne sont pas suivies, à cette même période, la bataille de Al-Busayrah s'engage entre al-Nosra et l'EIIL, près de Deir ez-Zor[24].
Le 12 mai, Abou Mohammed al-Adnani, chef de l'EIIL en Syrie, qualifie les messages de Ayman al-Zaouahiri de « déraisonnables, irréalistes et illégitimes ». Il déclare à ce dernier dans un enregistrement : « Vous avez provoqué la tristesse des moudjahidines et l'exultation de leur ennemi en soutenant le traître (Note : Abu Muhamad al-Julani, chef d'al-Nosra). Le cheikh Oussama (c'est-à-dire : Oussama ben Laden, ancien chef d'al-Qaïda) avait rassemblé tous les moudjahidines avec une seule parole, mais vous les avez divisés et déchirés. [...] Vous êtes à l'origine de la querelle, vous devez y mettre fin »[25].
Proclamation du califat
Le 29 juin 2014, premier jour du ramadan, l'État islamique en Irak et au Levant annonce le rétablissement du califat et l'émir Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi est proclamé calife sous le nom d'Ibrahim. L'EIIL prend officiellement le nom d'État islamique (EI)[10]. L'EI se revendique comme le successeur des précédents califats, le dernier ayant disparu en 1924 avec le démantèlement de l'Empire ottoman[26]. Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EI, déclare qu'il est du « devoir » de tous les musulmans du monde de prêter allégeance au nouveau calife Ibrahim : « Musulmans (...) rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et les autres ordures de l'Occident. Revenez à votre religion »[27].
Selon Charles Lister, chercheur associé au Brookings Doha Centre : « D'un point de vue géographique, l'Etat islamique est déjà parfaitement opérationnel en Irak et en Syrie. Il est en outre présent — mais caché — dans le sud de la Turquie, semble avoir établi une présence au Liban, et a des partisans en Jordanie, à Gaza, dans le Sinaï, en Indonésie, Arabie saoudite et ailleurs »[27]. Pour Shashank Joshi, du Royal United Services Institute à Londres, la proclamation du califat « ne change rien matériellement », mais « ce qui change réellement c'est (...) l'ambition » de l'État islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaïda[27].
Par cette proclamation l'EI tient à montrer sa puissance et menace le leadership d'Al-Qaïda sur les mouvements armés djihadistes salafistes. Pour Charles Lister : « Tous les groupes liés à Al-Qaïda et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s'ils soutiennent l'Etat islamique ou s'ils s'opposent à lui »[28]. Dans un communiqué, l'EI ordonne à Al-Qaïda et aux groupes armés islamistes de se soumettre à son autorité[26]. Plus généralement, l'EI déclare que Abou Bakr al-Baghdadi est devenu le « chef des musulmans partout » dans le monde[29].
Cette déclaration est cependant rejetée par les rebelles syriens du Front islamique et les djihadistes du Front al-Nosra qui déclarent considérer cette proclamation du califat « comme nulle et non avenue, légalement et logiquement »[30].
De leur côté, les États-Unis affirment que « cette déclaration ne signifie rien pour les populations en Irak et en Syrie »[27]. L'éventualité d'une partition à terme de l'Irak est cependant évoquée. Michael Hayden, directeur de la NSA de 1999 à 2005, puis de la CIA de 2006 à 2009, déclare ainsi le 30 juin : « Avec la conquête par les insurgés de la majeure partie du territoire sunnite, l’Irak a déjà pratiquement cessé d’exister. La partition est inévitable »[31]. Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, envisage pour sa part de soumettre à référendum l'indépendance de la région[32].
Effectifs et organisation
En mai 2014, Christophe Ayad, journaliste au Monde, évalue les forces de l'EIIL à environ 10 000 hommes en Irak et 7 000 à 8 000 en Syrie[33].
Début 2014, Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l'EIIL compte de 5 000 à 6 000 combattants en Irak et de 6 000 à 7 000 en Syrie[1].
Selon Romain Caillet, le mouvement compte 8 000 à 10 000 hommes en Irak[34]. Il précise : « En Irak, il s'agit à 90 % d'Irakiens, tandis qu'en Syrie on a 50 % de combattants locaux auxquels s'ajoutent des étrangers venus du Maghreb, du Golfe, de la diaspora tchétchène et des Occidentaux venus d'Europe ou des États-Unis »[3]. Parmi ces djihadistes étrangers se trouvent des personnes venant de pays musulmans (Pakistan, Tchétchénie, Indonésie) qui représente 10 % des combattants en Syrie, mais on dénombres aussi des djihadistes européens qui viennent surtout de Belgique, de France et du Royaume-Uni (ils sont environ 2000)[35].
En juillet cependant, Romain Caillet revoit ces estimations à la hausse, il déclare « Avant la prise de Mossoul, l'EI comptait environ 20 000 hommes, en Syrie et en Irak. Étant donné qu'il a libéré de nombreux prisonniers et qu'il a bénéficié de ralliements, il a sans doute environ 25 000 hommes à l'heure actuelle »[2].
Début juillet 2014, le journal britannique The Daily Telegraph indique que selon Hisham al-Hashimi, un analyste irakien ayant eu accès à des documents de l'État islamique saisis par les forces de sécurités irakiennes, environ 25 000 combattants auraient prêté allégeance en Irak à l'État islamique[36].
Ces documents ont également permis une meilleure connaissance de l'organisation interne du groupe[37]. Autour d'Abou Bakr al-Baghdadi, sept hommes composent le « gouvernement » de l'État islamique en Iraq et au Levant :
- Abu Abdul Kadr (Shawkat Hazem al-Farhat), en charge de l'encadrement ;
- Abu Mohamed (Bashar Ismail al-Hamdani), en charge des prisonniers ;
- Abu Louay/Abu Ali (Abdul Wahid Khutnayer Ahmad), en charge de la sécurité ;
- Abu Salah (Muafaq Mustafa Mohammed al-Karmoush), en charge des finances des provinces irakiennes ;
- Abu Hajar al-Assafi (Mohammed Hamid al-Duleimi), en charge de la coordination entre les provinces et courrier ;
- Abu Kassem (Abdullah Ahmed al-Meshedani), en charge de l'accueil des combattants arabes et étrangers, notamment de leur logement, et peut-être du transport des kamikazes ;
- Abu Abdul Rahman al-Bilawi (Adnan Ismail Najem Bilawi), ancien capitaine de l'armée irakienne sous Saddam Hussein, chef du conseil militaire pour les provinces irakiennes ; tué le 5 juin 2014 à Mossoul.
Deux adjoints se partagent les affaires syriennes et irakiennes :
- Abu Ali al-Anbari, ancien général de l'armée de Saddam Hussein sans doute originaire de Mossoul, en charge des opérations en Syrie ;
- Abu Muslim Al-Turkmani (Fadel Ahmad Abdullah al-Hiyali), en charge de la gestion des provinces irakiennes, sous l'autorité duquel se trouvent les six gouverneurs :
- Abu Nabil (Wissam Abed Zaid al-Zubeidi), gouverneur de la province de Salah ad-Din ;
- Abu Fatma (Nena Abed Naif al-Jubouri), gouverneur de la province de Kirkouk ;
- Abu Fatma (Ahmed Mohsin Khalal al-Jihaishi), gouverneur de l'Euphrate central et méridional ;
- Abu Jurnas (Rathwan Talib Hussein Ismail al-Hamduni), gouverneur des zones frontalières ;
- Abu Abdul Salem/Abu Mohammed al-Sweidawi (Adnan Latif Hamid al-Sweidawi), ancien lieutenant-colonel de l'armée de Saddam Hussein, gouverneur de la province d'Anbar et membre du conseil militaire ;
- Abu Maysara (Ahmed Abdul Kader al-Jazza), gouverneur de la province de Bagdad.
Existe également un conseil de guerre, composé de trois membres :
- Abu Shema (Fares Reif al-Naima), en charge des magasins ;
- Abu Suja (Abdul Rahman al-Afari), originaire de Tall Afar, en charge des affaires des martyrs et des femmes ;
- Abu Kifah (Khairy Abed Mahmoud al-Taey), en charge des attentats par engin explosif improvisé (EEI/IED).
Financement et soutiens
Jusqu'en 2013, lors de la guerre civile syrienne, l'EIIL bénéficie du soutien financier de l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe, mais ce soutien cesse en janvier 2014 lorsque l'EIIL entre en guerre contre les autres groupes rebelles syriens du Front islamique, du Front al-Nosra et de l'Armée syrienne libre, qui sont également financés par les pays du Golfe[38]. Depuis, l'EIIL n'est soutenu par aucun État de cette région ; le groupe reçoit une aide financière de la part de riches donateurs individuels, pour la plupart originaires des pays du Golfe. L'organisation aurait également mis en place des collectes caritatives dont elle détournerait les fonds[39]. Elle contrôle des puits de pétrole en Syrie et organise des trafics d'armes et de carburant. Ses combattants lèvent des impôts dans les zones placées sous leur contrôle et pratiquent occasionnellement vols, kidnappings et extorsions de fonds. Selon le Council on Foreign Relations et le Washington Post, l'EIIL récoltait en un mois 8 millions de dollars, soit près de 100 millions de dollars par an[1]. D'après le site Quartz, l'Etat islamique gagnait 1 million de dollars par jour rien qu'avec la contrebande de pétrole[40].
La Turquie est également accusée par certains mouvements politiques et des journalistes de soutenir l'État islamique. Selon Daniel Pipes, journaliste américain pour le Washington Times : « En réalité les Turcs ont offert bien plus qu'un passage aisé de la frontière : ils ont fourni le gros des fonds, de la logistique, de l'entraînement et des armes de l'EIIL. Les Turcs résidant non loin de la frontière syrienne parlent d'ambulances turques se rendant dans les zones de combats entre les Kurdes et l'EIIL pour évacuer les blessés de l'EIIL vers des hôpitaux turcs »[41]. En Turquie, le Parti républicain du peuple accuse également le gouvernement de soutenir l'EI[42]. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan nie cependant toute alliance avec les groupes armés islamistes en Syrie et en Irak[43].
Pour Matthieu Guidère, aucun État ne soutient l'État islamique, il affirme en juin 2014 que « personne ne laissera les jihadistes » constituer un État islamique à cheval sur l'Irak et la Syrie, « ni l'Iran, ni la Turquie, ni la Syrie ne laisseront faire »[44].
Le 10 juin 2014, après la prise de Mossoul, l'EIIL s'empare des réserves d'argent liquide des banques de la ville, soit 425 millions de dollars[45]. Selon Matthieu Guidère, cet argent représenterait la capacité d'accueil du système bancaire local et non pas la somme saisie par des djihadistes : « l'argent n'est pas directement dans leurs mains, mais dans celles de leurs alliés de la tribu des Shammar, dont est issu le gouverneur de la banque centrale de Mossoul » qui a assuré ne pas détenir le tiers de cette somme[39]. D'autres banques irakiennes sont pillées et, en juin 2014, l'EIIL dispose d'un capital de plus de 2,3 milliards de dollars, ce qui en fait le groupe terroriste le plus riche au monde[34]. Il dépasse les Talibans afghans (400 millions de dollars), le Hezbollah (entre 200 et 500 millions de dollars) et les FARC (entre 80 et 350 millions de dollars)[46].
Actions
Irak
L'ambition de l'EII provoque toutefois des tensions et des affrontements avec d'autres groupes armés rebelles comme l'Armée islamique en Irak, la Brigade de la Révolution de 1920 ou Ansar al-Sunnah[47]. Un bref cessez-le-feu annoncé en juin 2007 avec Armée islamique en Irak s'est ainsi dissout à la suite d'affrontements dans la région de Samarra (125 km au nord de Bagdad) en octobre et novembre 2007[48]. Plusieurs dirigeants de l'Armée islamique se seraient même alliés avec le Pentagone, en 2007, pour contrer l'influence d'al-Qaïda en Irak[49]. C'est grâce à ce soutien que la province d'Al-Anbar passe en septembre 2008 sous le contrôle du gouvernement irakien.
Le 18 avril 2010, Abu Abdullah al-Rashid al-Baghdadi est tué par les forces américaines et irakiennes, ainsi que Abou Hamza al-Mouhajer, l'ancien chef d'Al-Qaïda en Irak devenu par la suite ministre de la guerre de l'EII. Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi prend la tête de l'organisation[15],[50].
Le 31 mars 2014, l'EIIL publie un rapport de 400 pages sur ses opérations en Irak entre novembre 2012 et novembre 2013 : il revendique notamment 1 083 assassinats, 4 465 explosions d'engins piégés, huit villes conquises et plusieurs centaines de prisonniers délivrés[51].
En 2014, l'EIIL, soutenu par des tribus sunnites, s'empare de plusieurs villes stratégiques en Irak — Falloujah[52] est conquise le 4 janvier, puis Mossoul le 9 juin[53], ville de près deux millions d'habitants — et menace Kirkouk[54] riche en gisement pétrolier. Selon le professeur de sciences politiques Aziz Jabr, cette progression rapide pourrait avoir été facilitée par l'infiltration de rebelles au sein des forces armées[55]. La politique sectaire du premier ministre chiite Nouri al-Maliki provoque également l'insurrection de tribus sunnites[56]. Une bonne partie des 500 000 réfugiés civils, ainsi que 10 000 militaires irakiens, trouvent refuge au Kurdistan irakien, dont le territoire reste solidement gardé par les Peshmerga[57],[58].
Dés le 11 juin, Mossoul, l'État islamique en Irak et au Levant rend publique une charte de 16 articles régissant la vie à l'intérieur de la ville. Parmi ces points, il menace ses opposants de « l'exécution, la crucifixion, l'amputation des bras ou (et) des jambes, ou l'exil » (article 5). L'alcool, le tabac et les drogues sont interdits (article 8). Les manifestations publiques, considérées comme contraires à l'islam sont interdites (articles 10). L'EIIL promet également la destruction des statues édifiées avant l'avènement de l'islam (article 13). Les femmes ne peuvent sortir que vêtues d'un niqab et accompagnées d'un membre de leurs familles (article 14). De plus l'EIIL rétablit également le statut de dhimmi pour les chrétiens de Mossoul, ces derniers doivent notamment payer un impôt spécial de 250 dollars par mois[59].
L'EIIL s'empare également de l'ouest de la province de Kirkouk, et du nord de la province de Salah ad-Din. Les insurgés s'emparent également d'Al-Qa'im et de son poste-frontière le 21 juin, puis de Tall Afar le 23[60],[61].
Syrie
À partir de 2013, l'État islamique en Irak et au Levant intervient dans la guerre civile syrienne. De nombreux combattants d'al-Nosra et la plupart des djihadistes étrangers rallient ce mouvement[15]. Il s'implante surtout dans le nord du pays, en particulier à Jerablus et Racca et dispose de 7 000 hommes[15].
Parmi les combattants étrangers qui rejoignent l'EIIL figurent notamment des hommes du Tehrik-e-Taliban Pakistan. En juillet 2013, ce mouvement annonce l'envoi en Syrie de plusieurs centaines de combattants. Beaucoup rejoignent l'EIIL, d'autres le Front al-Nosra ou bien Jaish al-Islam, une brigade salafiste du Front islamique[62],[63].
Les forces de l'EIIL en Syrie sont commandées par Abou Mohammed Al-Adnani[64]. Un autre chef important, l'Irakien Chaker Wahiyib al-Fahdaoui combat également en Syrie, sa présence étant révélée en août 2013 après la publication d'une vidéo où il exécute à visage découvert trois chauffeurs routiers alaouites[65].
Initialement, l'EIIL jouit d'un certaine popularité, notamment en distribuant de l'aide alimentaire à la population, cependant le groupe se distingue rapidement par sa violence. À plusieurs reprises, des soldats alaouites sont exécutés sur la place publique par les combattants djihadistes[64]. Selon plusieurs observateurs occidentaux, l'EIIL est considéré comme plus extrémiste encore que le Front al-Nosra[16].
Cependant les ambitions de l'EIIL et sa radicalité lui attirent progressivement l'hostilité des autres mouvements rebelles syriens. En novembre 2013, un combattant d'Ahrar al-Sham est décapité par des djihadistes de l'EIIL qui le prennent pour un Chiite, le porte-parole du mouvement présente ensuite ses excuses[66]. Mais dans les premiers jours de janvier 2014, la mort de Hussein al-Suleiman, un médecin respecté et un commandant d'Ahrar al-Sham, exécuté par l'EIIL après avoir été torturé met le feu aux poudres[67],[68]. En réaction, dans les premiers jours de janvier 2014, plusieurs groupes armés attaquent les forces de l'État islamique en Irak et au Levant. Les mouvements qui participent à cette offensive sont : le Front islamique, le plus puissant mouvement rebelle de Syrie, le Front Révolutionnaire syrien qui regroupe plusieurs brigades de l'Armée syrienne libre et l'Armée des Moujahidines[69]. Le Front al-Nosra prend également part à l'offensive, mais initialement de façon moins agressive et appelle à un cessez-le-feu[70],[16].
De son côté Abou Mohammed al-Adnani, chef de l'EIIL en Syrie, appelle ses hommes à anéantir les rebelles et déclare à ces derniers : « Aucun de vous ne survivra, et nous ferons de vous un exemple pour tous ceux qui pensent suivre le même chemin ». Le mouvement se considère désormais également en guerre contre le Conseil national syrien : « Chaque membre de cette entité est une cible légitime pour nous, à moins qu'il ne déclare publiquement son refus de (...) combattre les moudjahidines »[71].
En février 2014, l'EIIL est chassé du gouvernorat de Deir ez-Zor par le Front Al-Nosra, le Front islamique et d'autres brigades rebelles[72]. Il reprend cependant l'ouest de la province au début du mois de mai[73]. Vers mi-mai, l'EIIL lance une offensive depuis le gouvernorat de Racca avec 3 000 hommes en vue de s'emparer de la ville de Deir ez-Zor[74].
Le 25 juin 2014, Abu Yusuf al-Masri, commandant du Front al-Nosra à Abou Kamal, fait défection et rallie l'EIIL avec ses hommes[75].
Le 3 juillet 2014, l'État islamique hisse son drapeau sur la ville de Mayadeen. La ville est tombée entre ses mains face à ce qui semble être une débâcle du Front al-Nosra et des autres groupes rebelles de la région de Deir ez-Zor. Cela fait suite à l'allégeance de certaines tribus locales envers l'État islamique. Une partie des rebelles islamistes a suivi, à son tour, ce changement d'allégeance[76].
Le 14 juillet 2014, l'État islamique aurait, selon l'OSDH, pris le contrôle de 95 % à 98 % le contrôle de la province de Deir ez-Zor, les autres groupes rebelles s'étant retirés ou ayant décidé de faire allégeance ; la partie de la ville de Deir ez-Zor jusqu'alors tenue par les rebelles du Front al-Nosra, environ 50 % de la ville, passe sous le contrôle de l'EI[77].
Exactions et massacres
En Irak, l'EIIL commet régulièrement des attentats contre les populations civiles, essentiellement les chiites. Selon l'ONU, les attentats de l'EIIL font 6 000 morts de mars à novembre 2013[47].
Selon le politologue Ziad Majed, 400 personnes, en majorité des rebelles sunnites, ont été exécutés par l'EIIL en 2013 en Syrie et 1 000 à 1 200 ont été faits prisonniers. L'EIIL détient également plusieurs otages occidentaux, mais ne réclame aucune rançon, son objectif serait plutôt de se prémunir d'éventuelles attaques[67].
En 2014, quelques exécutions par crucifiement ont également été rapportées par des témoins, certaines sont même revendiquées par l'EIIL[78].
Le 13 juin, l'EIIL revendique le massacre de 1 700 prisonniers chiites de l'armée irakienne à Tikrit[79],[80]. Selon Human Rights Watch, entre 160 et 190 hommes, au moins, y ont été exécutés entre le 11 et le 14 juin. Elle précise cependant que le nombre total des victimes pourrait être beaucoup plus élevé[81],[82]. Le 14 juin, un compte Twitter considéré comme proche de l'EIIL publie des photographies d'exécutions de prisonniers ; elles montrent des dizaines de corps fusillés dans des fosses communes par les rebelles djihadistes, les cadavres ont les mains liés et sont vêtus d'habits civils[83]. Selon Adrien Jaulmes, reporter pour Le Figaro : « Ces séries de photos sont sans doute le premier cas dans l'histoire où un crime de masse est ainsi documenté et mis en scène par ses auteurs, comme s'il s'agissait d'un glorieux fait d'armes »[84].
Selon Human Rights Watch, au moins 40 chiites turkmènes, dont des enfants, ont été massacrés le 16 juin dans quatre localités proches de la ville de Kirkouk[85].
Le soir du 17 juillet, une jeune veuve de 26 ans accusée d'« adultère » est lapidée à Tabqa, près Racca ; selon l'OSDH, c'est la première exécution de ce type commise en Syrie par l'Etat islamique. Le lendemain, une deuxième femme subit le même sort à Racca[86],[87].
Références
- ↑ a, b et c Léa Baron, « L'EIIL, l’Etat islamique en Irak et au Levant », TV5 Monde, 11 juin 2014.
- ↑ a et b La Croix : L’État islamique est désormais bien implanté en Irak et en Syrie
- ↑ a et b Marie Le Douaran, « L'Etat islamique en Irak et au Levant, incubateur de djihadistes français », lexpress.fr, 3 juin 2014 ; mis à jour le 10 juin 2014.
- ↑ « Abou Bakr Al-Baghdadi, “calife” jihadiste », dhnet.be, 30 juin 2014.
- ↑ « Arabie saoudite : Riyad classe les Frères musulmans comme organisation terroriste », Al Huffington Post Maghreb, 7 mars 2014.
- ↑ « D'où vient l'État islamique en Irak et au Levant ? », Libération, 12 juin 2014.
- ↑ Pieter Van Ostaeyen, « On the Origin of the ‘Name’ DAESH – The Islamic State in Iraq and as-Shām », pietervanostaeyen.wordpress.com, 18 février 2014.
- ↑ « Middle East press alarmed by fall of Mosul », BBC News, 11 juin 2014.
- ↑ Fanny Arlandis, « Doit-on dire EIIL, Da'ech, ISIS, État islamique en Irak et au Levant, de l'Irak et du Levant ? », Slate.fr, 25 juin 2014.
- ↑ a et b « L'EIIL établit un “califat islamique” en Syrie et en Irak », tempsreel.nouvelobs.com, 29 juin 2014.
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- ↑ AFP : Syrie: le chef du Front al-Nosra appelle à un cessez-le-feu
- ↑ Le Parisien : Syrie: un groupe lié à Al-Qaïda appelle à "anéantir" les rebelles
- ↑ Le Monde : En Syrie, les djihadistes de l'EIIL chassés par les rebelles
- ↑ France 24 : Syrie : les civils fuient les combats à Deir Ezzor, Alep privée d'eau
- ↑ AFP : L'EIIL, un État islamique entre la Syrie et l'Irak
- ↑ « Fusion de l'EIIL et du Front Al-Nosra à la frontière irako-syrienne », lemonde.fr, 25 juin 2014.
- ↑ « Le Front Al-Nosra plie face à l'EI dans l'est de la Syrie »
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- ↑ « En Irak, l'EIIL décuple la terreur grâce à Internet », Le Monde, 16 juin 2014.
- ↑ « L'État islamique en Irak et au Levant invente à Tikrit le “crime de guerre 2.0” », Le Figaro, 16 juin 2014.
- ↑ « Irak : l’EIIL a enlevé, tué et expulsé des membres de minorités », Human Rights Watch, 18 juillet 2014.
- ↑ « Syrie : une femme lapidée pour “adultère” », Le Figaro, 18 juillet 2014.
- ↑ « Une deuxième femme lapidée par l'Etat islamique en 24 heures », romandie.fr, 19 juillet 2014.
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