Hélène Dumais se prépare à pousser son corps jusqu’aux limites du possible. Dans quelques jours, elle participera à la course de survie, Fuego y Agua Survival Run, sur l’île de Ometepe, au Nicaragua. Elle n’aura qu’une devise: «si je me blesse, me perds ou meurt, ça sera entièrement ma faute».
Sur le site Internet de l’épreuve, on avertit les participants: l’expérience est «absolument brutale».
Hélène Dumais devra compléter la course de 80km en moins de 30 heures. Pour y arriver, il lui faudra escalader les deux volcans de l’île, nager, creuser, grimper dans une température oscillant entre 26̊C et 30̊C.
Amalgame d’ultramarathon et de course à obstacles, la Survival Run est si éprouvante que depuis 2008, seuls trois hommes l’ont complétée, Hélène est convaincue qu’elle sera la première femme à le faire.
«C’est une mission pour moi d’aller au Nicaragua, confie-t-elle en entrevue. Je dois y aller. C’est sûr que j’ai peur. Oui, j’ai peur: de me blesser, de me noyer, etc. Mais, j’utilise la peur pour me guider. C’est un défi autant physique que mental.»
Entraînement intensif
Entraîneure et massothérapeute, elle se prépare nuit et jour pour ce voyage.
«Tout peut être un entraînement pour moi, explique-t-elle. J’offre mes services pour déneiger les entrées ou bûcher du bois. On me retrouve souvent à l’île, à courir ou grimper dans les arbres.»
Hélène Dumais ne mesure que 5pieds2, mais peut soulever jusqu’à 185 livres, soit 65 livres de plus qu’elle ne pèse.
Difficile de croire qu’il fut un temps où la femme de 34 ans n’aimait pas les sports. Lorsqu’elle était jeune, elle était attiré vers les arts, et rêvait d’être comédienne. C’est à 23 ans qu’elle décide de courir.
«J’ai tout laissé de côté pour aller marcher 870km seule dans les Pyrénnées. J’ai commencé à courir à ce moment-là. Je courais chaque jour, hors des sentiers, sur le Mont-Royal.»
Confiante
Elle enfile les courses, les ultramarathons et les défis au fil des années. Elle affectionne particulièrement les courses à obstacles et collectionne les cicatrices, qu’elle nomme par pays.
«Celle-ci, c’est en France, dit-elle en pointant une cicatrice sur son biceps gauche. J’en ai plein, pas juste sur les bras.»
Deuxième au Canada
L’année 2014 a été bien remplie pour l’insulaire; nommée meilleure athlète féminine par Mud Run Magazine, elle a terminée deuxième au classement canadien des Spartan Race et 16e au classement américain, et a obtenu 18 podiums lors de ses 26 courses – des ultramarathons et des courses à obstacles.
À la veille de son départ, elle demeure confiante devant le défi qui l’attend.
«Ce qui est beau de cette course-là, c’est que c’est une expérience unique. Peu importe que je finisse ou pas, j’y vais pour repousser mes limites. Je sais que j’ai l’endurance pour faire les 30 heures. »
L’athlète compte participer à plusieurs courses semblables dans le futur et veut inspirer les gens à bouger plus.