Charte

TOUT ALLAIT SI BIEN AVANT LA CHARTE

C’était le bon temps…

RICHARD MARTINEAU - 10 FÉVRIER 2014

Ah, maudite charte qui divise les Québécois !

On était tellement bien, avant le dépôt de ce satané projet de loi !

Pourquoi le PQ a-t-il tout gâché ?

 

C’ÉTAIT LE PARADIS

 

Rappelez-vous…

Avant la charte, tout le monde était poli sur les médias sociaux. Les gens ne s’engueulaient pas, ne s’invectivaient pas, ne s’envoyaient pas promener. Le niveau des discussions était très élevé et la langue utilisée, d’une qualité irréprochable.

Avant la charte, personne ne ressentait le moindre malaise devant la montée de l’Islam.

Avant la charte, on voyait deux éducatrices de garderie voilées de la tête au pied, et on trouvait ça joli. On se demandait pourquoi il n’y en avait pas plus !

Avant la charte, on pouvait tomber sur un commis de la SAAQ déguisé en pape, et on ne s’en formalisait pas.

 

MAIN DANS LA MAIN

 

Avant la charte, le Québec n’était pas divisé. Les carrés rouges et les carrés verts jouaient à la marelle ensemble dans les cours de récréation, sous le regard bienveillant de leurs professeurs…

Avant la charte, les immigrés d’origine maghrébine n’éprouvaient aucun problème à se trouver un emploi. Ils n’étaient pas stigmatisés et leurs C.V. se retrouvaient toujours sur le dessus de la pile.

Avant la charte, on avait le temps de s’intéresser à l’économie. Le taux de chômage était presque nul, la dette était sous contrôle et nos finances publiques faisaient l’envie de tout le pays.

Avant la charte, les gens étaient plus détendus. On se souriait dans la rue, on saluait nos voisins et les Pineault-Caron faisaient régulièrement leur épicerie chez Adonis entre deux visites de mosquées.

 

LE ROYAUME DE LA TOLÉRANCE

 

Avant la charte, il n’y avait pas de cons, au Québec. Tout le monde était brillant, ouvert, curieux.

Avant la charte, Adil Charkaoui et Salam Elmenyawi tripaient sur les valeurs de la société québécoise et défendaient haut et fort le droit des femmes.

Avant la charte, le Conseil du statut de la femme représentait TOUTES les femmes du Québec, autant celles de droite que celles de gauche.

Avant la charte, le reste du Canada chantait nos louanges et le National Post ne cessait de publier des éditoriaux en faveur du Québec.

Avant la charte, Djemila Benhabib était encensée par La Presse, les anglophones se promenaient avec une photo de Pauline Marois dans leur portefeuille et Alain Dubuc tripait sur le PQ.

Avant la charte, il n’y avait pas d’accident dans les stations de métro.

 

L’IDENTITÉ ? KESSÉ ÇA ?

 

Avant la charte, la droite québécoise n’avait que de bons mots à dire sur le nationalisme.

Avant la charte, personne ne parlait des accommodements raisonnables et les questions identitaires nous passaient 25 000 pieds par-dessus la tête.

Avant la charte des valeurs, personne ne critiquait la charte canadienne des droits et libertés et l’unanimité régnait au sein des juristes quant à sa portée et à son interprétation.

Avant la charte, le mouvement nationaliste formait un bloc monolithique et Jacques Parizeau n’avait que des bons mots à dire sur ses successeurs.

Avant la charte, aucun fossé ne séparait les intellectuels et le peuple.

Bref, avant la charte, tout allait pour le mieux au Québec.

Pourquoi Bernard Drainville a-t-il décidé de casser tout ça ?