Le développement de L'Île-des-Sœurs

   Le développement de la pointe nord de l'île est le dernier maillon du développement de l'île dans son ensemble. Il a fait l'objet de discussions depuis près de dix ans. Dans les dernières années, celles-ci ont permis de définir un grand projet où le résidentiel cohabitera avec le commercial. Le projet de Bell est le premier projet de ce secteur qui compléte plus de 50 ans  de projets dans l'Île-des-Soeurs.

LA POINTE NORD: UNE DERNIÈRE ÉTAPE
   La pointe nord de l'île est un projet très important. Avec la fin du développement sur la pointe sud qui viendra dans quelques années et celui de la pointe nord qui se terminera aussi dans quelques années, c'est tout le développement de l'île qui s'achève. Le tout se sera fait sur une période de plus de cinquante ans, de 1960 à 2010 et un peu plus loin. Cela ne va pas sans poser certaines questions comme la croissance de la population sur l'île, la qualité du développement et l'inévitable question des sorties et entrées de l'île. Bien que l'arrondissement n'en retire pas un grand bénéfice sur le plan financier parce que c'est Montréal qui "collecte", il n'en demeure pas moins que l'arrondissement de Verdun, auparavant la ville de Verdun, y a vu pour s'assurer de la qualité.
LA QUESTION DE CROISSANCE
   Sur la question de la croissance, le dossier a beaucoup évolué. Quand on consulte les premiers documents des années 60 et 70, on constate qu'il était prévu que la population atteigne éventuellement le chiffre de 40,000 et plus. Ces chiffres ont été corrigés au milieu des années 80 avec le premier plan d'urbanisme préparé par Daniel L'Écuyer, urbaniste, le directeur général de l'époque, Gaétan Laberge ainsi que Claude Ravary et Arthur Bennaroch conseillers municipalux très impliqués dans l'élaboration de ce plan de Verdun. Celui-ci a été adopté par l'administration Savard en 1987 et on parlait alors d'une population qui serait autour de 30,000. Cependant, le développement de l'ancien golf par les frères St-Jacques, la pérennité du boisé de l'île et les exigences des citoyens ont conduit, par la suite, la ville à s'interroger de nouveau sur le sens du développement.
   La reprise en main du développement de l'île par Sam Gewurz vient aussi modifier la donne. Nous sommes au début des années 90 et M. Gewurz est alors l'acteur numéro un sur l'île parce que les discussions sur le boisé le concernent au premier plan et qu'il est concerné au même titre par les grands projets qui se pointent comme Les Verrières, Val de l'Anse, Le Domaine de la Forêt, Club Marin, Place des Vosges et Les Sommets sur le Fleuve qui viendront plus tard. C'est au milieu des années 90 que la ville, c'est-à-dire l'équipe formée de Georges Bossé, Claude Ravary, Arthur Bennaroch et Gaétan Laberge, conclut une entente avec M. Gewurz pour une préservation importante d'une partie du boisé. Les très longues négociations dans ce dossier permettront de satisfaire partiellement les demandes de Nina Gould qui milite pour une préservation complète du boisé.
   Ce qui précède amène donc la ville à réviser les prévisions pour le développement de l'île. On parlera alors, nous sommes au milieu des années 90, d'une population qui devrait être autour de 25,000 à 27,000 insulaires. 
   Mais voilà que les discussions repartent en 1997 avec l'obligation de revisiter le plan d'urbanisme. Claude Ravary, alors à son troisième mandat,  en a reçu la commande de Georges Bossé pour revoir l'ensemble en incluant les discussions quant à l'avenir de l'île. Cette nouvelle révision se fait à la baisse et depuis 2001, on parle de 23,000 quand la pointe nord et la pointe sud seront terminées.
 TRANSPORT EN COMMUN, CIRCULATION , NOUVEAU LIEN AVEC LA TERRE FERME
   À la fin des années 80, en 1987 et 1988, l'administration Savard avait déjà mis de l'avant l'idée d'un pont de service (services d'urgence, cyclistes, piétons et transport en commun) entre l'île et la terre ferme. L'idée est vite disparue avec "la montée aux barricades" de plusieurs résidents de l'île soucieux de préserver "leur intimité communautaire". On a aussi évalué que ce n'était pas le souhait de l'ensemble des insulaires.
   Parce que la circulation posait un sérieux problème de sécurité aux heures de pointe, à la fin de la décennie suivante, l'administration Bossé a cependant fait aménager une caserne de pompiers, un service qui répondait aux besoins des citoyens.
   Au début des années 2000, l'administration Bossé a fait des entrées et sorties de l'île une priorité que Claude Trudel, nouveau maire, poursuit. Des carrefours giratoires ont été mis en place pour rendre la circulation plus fluide et on est à revoir sérieusement la configuration des sorties de l'île. Claude Trudel est conscient qu'il y a là un enjeu important pour l'île. Est-ce que cela sera suffisant?
 Alors que l'école primaire en est à son deuxième agrandissement, alors que Bell s'amène avec plus de 4000 employés, que Pages Jaunes vient d'arriver avec 500 employés et que d'autres viendront, l'arrondissement de Verdun a rendez-vous avec de nouvelles discussions sur un pont de service, comme décrit plus haut, pour relier l'île à la terre ferme.

Laurent Dugas
www.ldugas.com

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