Déclaration de Point de Bascule
à propos de la plainte renvoyée par la Commission canadienne des droits

jeudi 18 décembre 2008 , par Marc Lebuis

Déclaration de Point de bascule à propos de la plainte rejetée par la Commission canadienne des droits de la personne - un édito signé Jean-Jacques Tremblay

Le pourquoi de notre plainte

Si Marc Lebuis et Point de bascule ont porté plainte contre l’imam Al-Hayiti à la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP), c’était avant tout pour démontrer que les membres de cette même commission ont beaucoup plus à voir avec l’activisme politique qu’avec l’impartialité du juge. Comme le refus d’enquêter la plainte le prouve, la CCDP, comme la plupart des commissions provinciales des droits de la personne, est pilotée par des individus en état d’ébriété idéologique avancée. Les membres de la CCDP, des anti-Occidentaux doctrinaires, témoignent en effet d’une faillite morale absolue. Jour après jour, ils mettent en pratique une vision du monde absolument grotesque, une vision qui a été façonnée ces dernières décennies dans les cénacles « académiques » les plus radicaux, là où des privilégiés, dégagés de toute responsabilité face au réel et portés par une incompréhensible haine de soi, ont progressivement donné une forme systématique à des aspirations en dernière instance irrationnelles, autoritaires, arbitraires, anti-libérales et hystériques.

La triste réalité des choses, c’est que la Commission canadienne des droits de la personne ne s’active tout simplement pas à faire appliquer les droits de la personne. Au contraire, elle détourne activement et constamment ces mêmes droits, et ce, de manière à s’acharner sur ce qu’elle a déclaré être ses ennemis. La CCDP, détraquée, n’est aujourd’hui rien de moins qu’un projet politique surréaliste visant à imposer une notion du « Bien » qui s’oppose résolument au sens commun, aux traditions libérales ainsi qu’à la définition même de la sagesse. La CCDP, au final, gère les plaintes qu’elle reçoit selon qu’elles sont utiles ou non à la réalisation de ses ambitions politiques radicales. La Commission n’est pas un organisme impartial, c’est un bureau d’ingénierie ethnique, religieuse et sociale aux comportements absolutistes, sélectifs et illogiques.

La vérité, c’est que s’il y a un lieu où la CCDP devrait enquêter, eh bien ça serait avant tout dans ses propres bureaux. La CCDP pratique en effet la discrimination à une échelle rarement vue, persécutant le moindre plouc surpris à faire l’éloge de son chapelet en sirotant un thé à la menthe, et s’attaquant au moindre quidam ayant oublié de mentionner que le Coran n’est rien de moins qu’un véritable tapis de roses. Définitivement, la Commission est atteinte de relativisme culturel radical, d’ethno-différencialisme forcené et de racialisme éhonté. Ayant transcendé les fondements mêmes du libéralisme politique et juridique, elle agit tout simplement comme si les individus n’étaient pas, au Canada, égaux en droit. Les plaintes qui lui sont adressées sont ainsi jugées selon le style vestimentaire et l’orientation politique et religieuse des acteurs concernés, et non pas selon la teneur de leur contenu. Alors que tout ce qui est occidental peut être bafoué, persécuté et discriminé, tout ce qui est moindrement exotique, et surtout islamique, obtient les coudées franches pour proférer des insanités haineuses envers la majorité et les autres minorités, de même que pour poursuivre et harceler gratuitement quiconque a commis le crime de ne pas avoir un poster de Yasser Arafat dans son salon ou encore de ne pas avoir nommé un imam « modéré » sur le conseil d’administration de sa PME familiale.

L’imam Al-Hayiti

Pur produit d’idéologies politico-religieuses étrangères, l’imam salafiste montréalais Al-Hayiti est un islamiste radical homegrown, qui aspire à suivre à la lettre les commandements divins du Coran. Il fait ainsi la promotion d’un islam rigide, pur, orthodoxe, littéral et rigoriste. Tous les propos haineux énoncés par Al-Hayiti et dénoncés par Point de bascule se retrouvent aussi texto dans les livres saints de l’islam. Au final, Al-Hayiti ne s’est retrouvé dans l’eau chaude que parce qu’il a pris le risque d’enregistrer et d’écrire en français des assertions que plusieurs imams d’ici se contentent sagement de prononcer à la mosquée. L’imam Al-Hayiti se démarque ainsi parce que, contrairement à de nombreux collègues, il a pris la décision de se médiatiser dans une langue que l’on peut comprendre. Et contrairement à d’autres qui, à travers de sinueuses arabesques, soutiennent à peu près les mêmes positions, Al-Hayiti est particulièrement franc et direct, ce qui pour Point de bascule en faisait le moyen parfait pour révéler au grand public les méthodes on ne peut plus douteuses de la CCDP.

Il est à noter que Point de bascule ne souhaite pas, en dernière instance, que la CCDP fasse dorénavant mieux son travail de censeur. Nous ne souhaitons pas ré-éduquer la CCDP. Tout simplement, nous souhaitons qu’on enlève à cette institution les pouvoirs de censure qui lui sont accordés (article 13). Ces pouvoirs, en eux-mêmes beaucoup trop flous et étendus, deviennent en effet absolument aberrants et inacceptables quand ils se retrouvent dans la boîte à outils d’activistes en mission. Au final, le rejet de la plainte de Point de bascule témoigne d’une seule chose : de la nécessité de réduire radicalement le champ d’action de la CCDP, un organisme désaxé à tous les niveaux.

CCDP : le fond de la patente

Si les membres de la CCDP ont accepté de faire le boulot qu’ils font, c’est probablement un peu pour le caviar, mais c’est assurément beaucoup pour le plaisir d’œuvrer à l’avancement d’un agenda politique, le leur, qui est celui de ré-éduquer les majoritaires à coups de bâton, et ce, en faisant fi de leurs droits et libertés les plus fondamentaux. Si les membres de la CCDP ont refusé d’enquêter la plainte de Marc Lebuis, ce n’est pas, malgré leur rhétorique, parce qu’ils ne croyaient pas que les propos de l’imam Al-Hayiti étaient bel et bien haineux. Tout simplement, les membres de la CCDP ne percevaient pas la plainte de Marc Lebuis comme étant compatible avec leurs propres intérêts politiques. En réalité, la CCDP ne travaille pas vraiment à protéger les droits de la personne. Ses membres ne souhaitent qu’une chose : s’acharner sur les majorités. C’est leur projet, c’est leur idéal politique. Voilà tout. La CCDP, des tonnes d’exemples le prouvent, ne fait que travailler à exaucer les vœux politiques radicaux de ses membres et partisans, des vœux qui par ailleurs semblent entièrement compatibles avec ceux de la mouvance islamiste/islamique. Un vrai petit club privé.

Islamisme et liberté d’expression

Et soulignons qu’au bout du compte, les problèmes sociaux et politiques causés par l’islam, une tradition religieuse qui secrète naturellement et organiquement ce qu’on appelle l’islamisme, ne se régleront pas à travers la multiplication de comités de censure même impartiaux, ou encore grâce à un État qui assumerait enfin son rôle de directeur de conscience. Au contraire, l’idéologie islamiste se déplaçant bien évidemment à dos d’homme, la solution à cette problématique concerne étroitement l’orientation de nos politiques d’immigration, et repose en dernière instance sur la volonté et la capacité des principaux acteurs de notre société d’assumer ouvertement et fièrement les valeurs et les traditions occidentales qui ont permis de faire de ce bout de continent un des endroits les plus vivables et les plus authentiquement tolérants au monde.

La liberté d’expression est une valeur fondamentale de l’Occident libéral, et le fait même qu’elle puisse être niée à des islamistes radicaux serait, en quelque sorte, une victoire pour tous ceux qui souhaitent saper les fondements de la démocratie et du libéralisme politique. De même, la censure et la répression institutionnelle tendent à donner une légitimité plus ou moins grande à ceux qui en sont victimes, même s’ils le méritent. Tant qu’à être plongés dans la situation débile qui est malheureusement la nôtre, mieux vaut, en dernière instance, des imams qui disent des folies en public que des imams qui disent les mêmes choses à l’ombre de leurs mosquées, cette fois à l’abri du regard public. Les propos de l’imam Al-Hayiti ne sont que le symptôme d’un problème beaucoup plus profond, un problème qui commence avec le fait même qu’il ait ici des fidèles, et qui s’étend jusqu’à notre incapacité chronique à affirmer nos propres valeurs, et ce, même devant la bestialité la plus virulente.

En conclusion

Les dires de l’imam Al-Hayiti étaient, hors de tout doute, les propos les plus haineux et méprisants qu’un individu puisse tenir. Ils incitaient de plus, d’une manière pratiquement directe, à la violence. Mais au fond des choses, le problème, ce n’est pas qu’Al-Hayiti puisse ou non dire ce qu’il a dit. Le véritable problème, c’est qu’Al-Hayiti puisse le dire alors que d’autres se sont déjà fait condamner ou harceler par la CCDP pour des propos beaucoup plus anodins. En refusant de même enquêter la plainte de Point de bascule, la CCDP s’est définitivement enlevée d’elle-même le droit moral de censurer et d’enquêter, à l’avenir, à peu près tout ce qu’elle a déjà censuré et enquêté par le passé. Car côté « discours haineux », la CCDP agit définitivement avec la logique du deux poids deux mesures, taxant de haineux les discours les plus bénins tout en exonérant les discours les plus haineux, et ce, selon les intérêts de sa vision du monde absolument tordue. Et si une chose est certaine, c’est qu’à la Commission canadienne des droits de la personne, tous les moyens semblent être bons pour arriver à ses fins.

Soulignons en passant, pour conclure, la proposition d’Ezra Levant : « Fire. Them. All. ». Eh oui ! Pourquoi pas… Ils n’auront qu’à aller enseigner la sociologie. La CCDP est une nuisance. C’est un organe d’épuration, aux critères étranges, qui mène, au frais du contribuable, sa propre guerre idéologique.

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