DES EFFETS PERVERS DE LA RECTITUDE POLITIQUE
LA GRENOUILLE CUITE OU LE PRINCIPE DE SAINT AUGUSTIN.
Olivier Clerc, écrivain et philosophe, nous soumet une petite expérience d'une grande richesse pleine d'enseignements.
Il s'agit du principe de la grenouille chauffée, qui ne savait pas qu'elle était cuite …
1ère ÉTAPE
Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage, tranquillement, une grenouille.
2ème ÉTAPE
Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement.
3ème ÉTAPE
L'eau est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
4ème ÉTAPE
La température continue à grimper. La grenouille se détend davantage.
5ème ÉTAPE
L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
6ème ÉTAPE
L'eau est, cette fois, vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
7ème ÉTAPE
La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
RÉACTION A PRIORI
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
PRISE DE CONSCIENCE
Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière sournoise et suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.
M O R A L I T E
Si nous regardons par exemple ce qui se passe autour de nous depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons.
Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans ou 50 ans, ont été peu à peu banalisées et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.
Au nom du progrès et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes eux-mêmes, ignorantes ou démunies.
Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement les gens à accepter des conditions de vie plus décadentes et dégradantes, voire DRAMATIQUES.
Le GAVAGE PERMANENT d'informations de la part des médias sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des choses...
Alors si nous ne sommes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuit, donnons le coup de patte salutaire, avant qu'il ne soit trop tard.
A moins que nous soyons déjà ... CUITS ???
C’est ce que dénonçait déjà l’Algérien Saint Augustin (430 ap J.C) :
« A force de tout voir, on finit par tout supporter ...
A force de tout supporter, on finit par tout tolérer ...
A force de tout tolérer, on finit par tout accepter ...
A force de tout accepter, on finit par tout approuver ».