Télévision: bientôt la fin du son plus fort quand arrive la pub
L'organisme fédéral a décidé de forcer la main aux télédiffuseurs,
qui devront dès le 1er septembre 2012 s'assurer que l'intensité sonore des émissions et des messages publicitaires sont identiques.
« Depuis des années, nous observons une hausse constante du nombre de plaintes de consommateurs
qui dénoncent le volume assourdissant des messages publicitaires. » — Konrad von Finckenstein, président du CRTC
« Les télédiffuseurs ont laissé les téléspectateurs endurer le volume excessif de la publicité et, de ce fait, ne nous ont pas vraiment donné d'autre choix que de fixer des règles précises »,
a dit le président du CRTC par voie de communiqué, ajoutant que la technologie existait pour régler ce problème.
L'équipement servant à mesurer et à contrôler l'intensité sonore des messages publicitaires est disponible sur le marché, a indiqué le CRTC,
qui imposera la norme établie par l'Advanced Television Systems Committee, un organisme de renommée internationale en la matière.
« Grâce à cette décision, les téléspectateurs n'auront plus à se précipiter sur la télécommande pour baisser le volume lorsque la programmation régulière
s'arrêtera le temps d'une pause publicitaire. » — Konrad von Finckenstein, président du CRTC
Le CRTC a tenu des consultations publiques sur le sujet cet hiver. Des milliers de Canadiens se sont plaints du volume trop élevé des publicités
et ont demandé une intervention de l'organisme.
De Laurent HOUSSAY (AFP) – 10 oct. 2011
PARIS — Bientôt la fin du son plus fort quand la pub arrive à l'écran: à l'issue de plusieurs années de concertation entre diffuseurs, annonceurs et producteurs, la Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA) a fixé une limite à l'intensité sonore à la télévision.
Le CSA a détaillé lundi les mesures qui s'appliqueront à toutes les chaînes, visant à ce que le son diffusé par les spots publicitaires ne soit pas différent de celui des autres programmes.
"En fait ce n'est pas le volume sonore qui est différent mais les caractéristiques du son qui le font apparaître plus fort", a souligné Michel Boyon, président du CSA lors d'une conférence de presse. Il a précisé qu'il fallait différencier "volume sonore" et "intensité sonore", car à volume égal, un son plus "dense" semble à l'oreille plus fort.
Cette différence est notamment le fruit d'une technique d'enregistrement: la compression dynamique qui augmente d'une certaine manière "l'épaisseur" des sons.
A volume égal, un son compressé semble en effet beaucoup plus fort que le même sans compression. De plus, le phénomène s'est aggravé avec la généralisation de la TNT qui a multiplié le recours à la compression dynamique, désormais jugée "excessive, a priori", par les services du CSA.
Il a fallu des années de travail et une concertation associant notamment diffuseurs, annonceurs, producteurs et experts du son pour élaborer une méthodologie et des instruments de mesure.
La délibération du CSA fixe désormais le niveau d'intensité sonore qui devra être constant sur chaque chaîne et d'une chaîne à l'autre.
Depuis une vingtaine d'années, le CSA reçoit en moyenne plus de trois plaintes par semaine concernant le volume sonore des publicités, sans qu'une chaîne soit plus visée qu'une autre, a souligné Christine Kelly, membre du CSA.
"Le téléspectateur n'aura plus besoin de baisser le volume avec sa télécommande quand arrive la pub ou quand il passe d'une chaîne à une autre", a affirmé Mme Kelly, responsable du groupe de travail "Publicité et défense du consommateur" au sein du Conseil.
"On va parvenir à une homogénéisation de la sensation sonore", s'est-elle félicitée, affirmant qu'après 20 ans de travail et de récrimination des téléspectateurs, "la France sera le premier pays d'Europe à régler ce problème".
Seuls les Pays-Bas ont fixé des limites à l'intensité sonore à la télévision, mais seulement sur certains programmes et non sur toutes les chaînes, a souligné Christine Kelly.
"Jusqu'à maintenant, ce phénomène de différence sonore était très incommode et pas très respectueux pour le téléspectateur", a estimé Michel Boyon.
"L'intensité sonore perçue est fonction de l'énergie transmise par un son" et "conditionne la perception sonore du téléspectateur, laquelle peut varier d'une personne à l'autre et d'un moment à l'autre", explique le CSA.
Les téléspectateurs ne devraient plus percevoir de différence sonore en zappant d'une chaîne à une autre à partir du 19 décembre prochain. Deux autres phases d'amélioration suivront, les 1er janvier 2012 et 2013 concernant les programmes et la publicité.