LE TROC DE MASSE MULTILATÉRAL : L’ÉCONOMIE DU FUTUR ?

par Aurélia Coirard

 

En mai 2007, j’ai eu l’occasion de rencontrer Miville Tremblay, un expert en économie sociale, à la suite d’un article sur le microcrédit.
Ses travaux de recherche lui ont permis d’étudier l’incidence positive du microcrédit dans les pays en voie de développement,
mais il s’est aussi aperçu que ses effets positifs étaient très limités.
Le microcrédit ne peut pas être la solution au problème de la pauvreté dans le monde.

 

Ses 24 ans de recherche dans le domaine de l’économie sociale ainsi que dans l’évolution de la monnaie et des cartes de paiement électronique
lui permettent aujourd’hui de présenter un nouveau moteur de croissance économique, qui selon plusieurs experts,
pourrait bien servir de prochain moteur de croissance économique mondial.

 

A première vue, me direz-vous, cet

économiste est bien prétentieux. Il

est certainement plein de bonnes

intentions, il veut sauver le monde,

mais il ne nous fera pas croire qu’il

a trouvé LA solution miracle pour

régler tous les problèmes économiques

et sociaux d’aujourd’hui. Un

nouveau moteur de croissance

économique mondial ? Moi aussi

j’étais sceptique, au début. « Le

troc de masse ? Une révolution ?

Ce ne serait pas plutôt une régression?

». Après m’avoir expliqué en

long et en travers sa théorie, tout

semblait en fait simple et extrêmement

intelligent.

 

L’idée

Le projet de Miville Tremblay

semble être la plus grande évolution

économique depuis le crédit

de masse de Keynes. En effet, en

reprenant la principale thèse de

Keynes (qui stipule qu’à une production

de masse doit correspondre

une consommation de

masse, et que pour avoir une

consommation de masse, il faut

augmenter le pouvoir d’achat de

masse), et en l’appliquant à la réalité

économique des années 2000,

il réussit à créer un service financier

innovateur, qui apporte une solution

originale aux problèmes économiques

et sociaux auxquels tous

les pays font face aujourd’hui, autant

au niveau des pays développés

que des pays en voie de

développement. En effet, tout en

augmentant les négociations commerciales

nationales et internationales,

il favorise la création

d’emploi et une plus juste répartition

de la richesse, en augmentant

à la fois la rémunération des travailleurs,

les revenus des municipalités

et des gouvernements qui

pourront donc maintenir et même

améliorer les acquis sociaux pour

les plus démunis.

 

Le fonctionnement

Alors, comment ça marche ? Il

s’agit en fait d'un service de paiement

compensatoire qui va permettre

d'institutionnaliser et de

normaliser un troc de masse multilatéral.

Ce troc de masse s'adresse

à tous les travailleurs, toutes les entreprises,

à toutes les municipalités

et tous les gouvernements. Ainsi il

va donner accès à tous les produits

et à tous les services avec la même

flexibilité, dans le mécanisme de

contrôle des échanges, et la

même diversité, dans les produits et

services accessibles, que dans le

système monétaire, sauf qu’il

s’agira d’échange de produits ou

de services contre des produits ou

des services, et non d’échange de

produits ou de services contre de la

monnaie. La particularité de ce service

de paiement compensatoire

est de permettre de consommer

maintenant et de remettre, en

contrepartie, des produits ou services

équivalents plus tard.

Plus précisément, Miville Tremblay

propose une « carte de crédittroc

��». Elle fonctionne comme une

carte de crédit, et se sert dans son

système comptable de l’unité monétaire

comme valeur de référence

pour déterminer

l'équivalence des biens ou services,

valeurs réelles, à échanger. Elle fixe

un plafond limite de transactions

de 10% du chiffre d’affaires d’une

entreprise ou du salaire d’un travailleur,

et un temps limite de transactions

d’un an, pour chaque

utilisateur, pour atteindre l’équilibre

entre l’offre et la demande.

 

L’objectif

Ce nouveau produit financier apporte

une plus value par rapport à

tous les outils financiers actuels et

vise uniquement à corriger les effets

négatifs du modèle néolibéral et à

le rendre plus acceptable auprès

de toute la communauté internationale.

Ainsi il sera efficace lorsque

la monnaie ne le sera pas, comme

en période de récession économique

monétaire, où la monnaie

est plus difficilement accessible à

cause d’une hausse des taux d'intérêt,

de l'inflation et/ou de l'endettement.

Ce service de paiement

compensatoire est donc contracyclique

à la monnaie et au crédit et

pourra servir d'outil de régulation

de l'activité économique. Ce qui

prouve que ce service de paiement

compensatoire est complémentaire

et non compétitif à la

monnaie ou au crédit.

Le principal avantage de ce service

de paiement compensatoire

est de protéger la liquidité et d'augmenter

la demande pour les biens

et services de tous les acteurs économiques.

Ce troc de masse va

pouvoir générer, comme le crédit

de masse, un surplus commercial

de 7 à 10% dans l'ensemble de

l'économie. Il va donc pouvoir servir

de prochain moteur de croissance

économique, par l'augmentation

du pouvoir d'achat de masse qu'il

procure.

 

Des soutiens

La réceptivité de tout expert face

à ce type de projet hors norme dépend

en très grande partie de sa

capacité d'ouverture d'esprit, afin

de lui permettre d'aller au-delà des

apparences, pour tout projet qui

est sujet, à première vue, au scepticisme.

C'est donc dire à quel

point la conceptualisation de ce

projet a nécessité des qualités d'entrepreneurship

et de résilience hors

du commun, de la part de son

concepteur, pour pouvoir le mener

à terme. Tous les experts qui soutiennent

ce projet sont passés par

là et ils conviennent aujourd’hui de

la crédibilité de ce projet et de son

immense potentiel comme moteur

de développement économique

régional, provincial, national et

mondial.

Monsieur Claude Frenette, président

et fondateur du Groupe

Montaigne International et ancien

vice-président de Power

Corporation, a convenu que ce

projet répondait à un besoin urgent.

Pour lui, il ne fait aucun doute

que le milieu des affaires et les multinationales

vont suivre si le gouvernement

et d'autres partenaires

majeurs s'impliquent dans ce projet.

Mr Frenette a accepté de parrainer

ce projet auprès du gouvernement

provincial et fédéral. Il appuie également

la formation d'un partenariat

public-privé pour la réalisation

de ce projet.

Le Groupe CGI, multinationale canadienne

spécialisée en infrastructure

bancaire, a cautionné la

faisabilité technologique de ce

projet et a déjà confirmé son intérêt

à un partenariat dans l'implantation

du projet pilote. Selon une

première analyse du coût d'exploitation

de ce projet, il en coûterait

environ 5 millions de dollars sur 3 ans

à une institution financière pour l'implanter

dans son réseau informatique

bancaire.

Monsieur Pablo Nieto, un économiste

de New York, spécialisé en

haute technologie et en logiciel,

confirme qu'il voit très bien toute la

structure de ce projet et qu'il est en

mesure de réaliser son étude de faisabilité,

incluant le cadre financier

(coût/bénéfice) et technologique,

ainsi que ses retombées économiques

et sociales pour la région

cible.

 

La mise en place

Grâce à ces experts, la réalisation

d'un projet pilote dans une région

cible au Québec serait en cours.

Elle passe par un partenariat public-

privé avec le gouvernement,

les décideurs économiques régionaux

impliqués dans le projet pilote,

une institution financière, le milieu

universitaire et autres acteurs économiques

dont, au niveau international,

les Nations-Unies, l'OMC, l'OIT

et/ou autres organismes internationaux

pour assurer la réussite de ce

projet.

Le tout réalisable sur trois ans, au niveau

provincial, pour ensuite

l'étendre au niveau national et international.

Première année, réalisation

du logiciel et son

implantation dans le réseau informatique

d'une institution financière.

Deuxième année, implantation

d'un projet pilote dans une région

cible au Québec. Troisième année,

implantation du projet au niveau

provincial.

 

Pourquoi cela pourrait marcher

?

Dans la conjoncture actuelle, plus

aucun gouvernement dans le

monde ne peut se faire élire sur la

seule plateforme électorale néolibérale.

Ils ne peuvent plus non plus

revenir au modèle keynésien du fait

que leur endettement, contrairement

aux promesses du modèle

néolibéral, a augmenté de façon

significative. Au Québec, sur vingt

ans d'application du modèle néolibéral,

la dette est passée de 80 à

120 milliards de dollars. Il y a donc

urgence pour les gouvernements

de trouver un autre modèle de développement

économique qui satisfasse

les intérêts de l'ensemble de

la population pour solutionner le

problème de la dette gouvernementale

et du développement régional.

 

Les conséquences pour le

Québec

Ce produit financier innovateur va

faire du Québec le leader mondial

du troc de masse, comme nouveau

moteur de croissance économique

sans aucun équivalent dans

le monde, avec toutes les retombées

économiques et sociales que

cela suppose.

Pour le Québec, ce troc de masse

pourra représenter, pour une

année et sur l'ensemble du marché

québécois, un surplus commercial

de 12 à 17 milliards de

dollars, des revenus au gouvernement

du Québec de plus de 1 milliard

de dollars, dans l'intérêt majeur

du Québec et de tous les québécois.

Cette importante contribution du

Québec à l'évolution économique

et sociale du monde va lui valoir la

reconnaissance de toute la communauté

internationale._