Chassés des cours d'école
Taïeb Moalla
Le Journal de Montréal
15/10/2006 09h25 - Mise à jour 15/10/2006 11h50
La sécurité de plusieurs élèves du primaire de la grande région de Montréal est compromise à cause de règlements internes leur interdisant l'accès aux cours d'école.
Ces directives sont appliquées dans plusieurs établissements scolaires, notamment sur la Rive-Sud.
Depuis cette année, l'école Sainte-Claire de Longueuil impose un horaire strict aux élèves qui ne sont pas inscrits au service de garde du midi. Ainsi, ceux qui ont la chance de rentrer chez eux pour dîner doivent être de retour à l'école à 13 h 20. Pas une minute avant.
Fanny et son amie Elora ont respectivement dix et six ans. À la demande du Journal de Montréal, elles ont tenté de rejoindre leurs camarades à la cour d'école, cinq minutes avant que la cloche ne sonne. Mal leur en prit puisqu'une responsable du service de garde les a immédiatement expulsées.
Cette situation révolte les mères des fillettes. «Les enfants restent dehors sur le trottoir au lieu d'être en sécurité à l'intérieur de la cour», s'indigne Hélène Robert, la mère d'Elora.
«On dirait une prison»
Antonin Mevel, 9 ans, n'a plus le goût d'aller étudier. «C'est rendu plate cette école. On dirait une prison», dit le garçon de neuf ans, inscrit en 4e année du primaire à Sainte- Claire.
Antonin est particulièrement amer. Une surveillante lui a récemment ordonné de rentrer chez lui alors qu'il discutait avec ses amis à travers le grillage de la cour. «On lui a dit que ça causait des attroupements», s'offusque sa mère, Monique Bastien, qui est également la présidente du Conseil d'établissement.
Parents
Mme Bastien est en train de préparer un document à l'attention de la Commission scolaire Marie-Victorin, dont dépend l'école.
Depuis quelques jours, une pétition circule pour demander plus de souplesse dans la gestion de la cour. «150 signatures ont été recueillies, alors qu'il n'y a qu'une centaine d'élèves qui ne sont pas inscrits au service de garde du midi», se félicite Évelyne Michaud, une des signataires.
On blâme les parents
La faute incombe aux parents, disent deux directeurs d'école primaire.
«Les parents ont été avertis que leurs enfants devaient arriver à 8 h 30 et à 13 h 20. C'est leur devoir de faire en sorte qu'ils ne soient pas trop tôt à l'école», souligne Mme Ginette Poirier, directrice de l'école Sainte-Claire.
Selon elle, l'ajout de 90 minutes par semaine de temps d'enseignement fait que les enseignants ont moins de temps pour surveiller.
À l'heure du midi, la cour est réservée au service de garde, qui doit respecter un quota d'un surveillant pour 20 élèves.
Robert Bissonnette, directeur de l'école Saint-Romain, reconnaît que «les règles sont appliquées de façon plus ferme en début d'année», et il insiste sur le rôle des parents.
«S'ils jugent que leur enfant est assez responsable pour rentrer tout seul à la maison à l'heure du midi, c'est que cet enfant peut également arriver à l'heure exacte à l'école», affirme-t-il.
Sécurité
À la Commission scolaire Marie-Victorin, la conseillère en communication, Jocelyne Alarie, indique que «c'est pour des raisons de sécurité qu'on ne permet pas aux élèves d'entrer dans la cour d'école avant la cloche. Quand on lui fait remarquer qu'une cour d'école, même sans surveillance, est un endroit vraisemblablement plus sécuritaire que la rue, Mme Alarie renvoie la balle dans le camp des directions d'école.
«On veut que les enfants soient en sécurité. Mais l'organisation de la logistique est du ressort des directions», explique-t-elle.
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Mon commentaire :
ON NOUS RÉPÈTE QUE L'ÉCONOMIE VA BIEN
ET ON A PAS LES BUDGETS POUR CONSERVER À L'ÉCOLE SA VOCATION SACRÉE D'ACCUEIL