Jeanne Corriveau 31 août 2011 Montréal
La polémique entourant la construction d'une école dans un parc de l'Île-des-Sœurs ne s'essouffle pas. Malgré les améliorations apportées au projet par l'arrondissement de Verdun, les opposants continuent de fourbir leurs armes en prévision du référendum qui sera vraisemblablement tenu au cours de l'automne.
Le maire de l'arrondissement de Verdun, Claude Trudel, n'en démord pas: le parc de la Fontaine représente le site le plus approprié pour accueillir une école, a-t-il répété hier. En conférence de presse, il a présenté les améliorations proposées par le comité de travail mis sur pied en juin dernier. Ce comité recommande notamment que la cour d'école soit verte, que le toit du nouvel édifice soit végétalisé et que le stationnement requis pour le personnel soit construit en sous-sol.
L'école occupera moins de 10 % du parc, soutient le maire, et elle remplacera le stationnement qui s'y trouve. Quant à la rue Place de la Fontaine qui traverse une partie du site, elle disparaîtra au profit d'une allée verte.
Le conseil d'arrondissement sera appelé à se prononcer sur le projet mardi soir prochain, mais Claude Trudel entend poursuivre sa réflexion au cours des prochains jours, visiblement exaspéré par l'opposition que manifeste un groupe de citoyens. «L'opposition a été très, très dure, a-t-il indiqué. Ça fait partie de la game, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que s' il y avait registre ou, éventuellement, référendum, il y a 3000 personnes qui décideraient du sort d'une école à l'Île-des-Soeurs. Ça continue de m'agacer.»
Vive contestation
De leur côté, les opposants attendent de pied ferme l'ouverture d'un registre et la tenue d'un référendum si l'arrondissement approuve le changement de zonage. «Ils vont certainement chercher à nous bloquer parce qu'ils savent que si ce ne sont pas eux qui nous bloquent, ce sont nous qui allons les bloquer», a commenté Mario Langlois, président du Comité de protection du parc de la Fontaine.
M. Langlois estime que plusieurs autres terrains auraient pu être envisagés pour la construction de cette école, mais qu'aucune étude sérieuse n'a été menée sur ces sites alternatifs. «Un parc, c'est sacré. Ce sont les générations futures qui vont en bénéficier», a-t-il dit.
Mario Langlois est convaincu d'avoir l'appui de la population. Pour lui, une victoire des oppos ants lors d'un référendum fait peu de doutes. «À moins que le maire n'arrive avec une surprise qui pourrait être contestable juridiquement», a-t-il précisé.
Claude Trudel, lui, se demande s'il est encore justifié d'exiger des villes qu'elles cèdent des terrains aux commissions scolaires pour la construction d'écoles, compte tenu de la rareté des terrains et des budgets limités des villes. «À l'avenir, il va falloir que la Ville de Montréal et les municipalités québécoises discutent avec le gouvernement du Québec sur l'obligation qu'elles ont de donner gratuitement des terrains», a-t-il fait savoir.
Le temps commence à manquer pour la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, qui souhaite ouvrir la nouvelle école en décembre 2012. À l'heure actuelle, l'Île-des-Soeurs ne compte qu'une école primaire sur son territoire et celle-ci est surpeuplée.
Le site proposé conviendrait à la commission scolaire, qui a reçu près de 11 millions de dollars du ministère de l'Éducati on pour la construction d'une nouvelle école, mais cette subvention ne prévoit pas la construction d'un stationnement souterrain, a signalé Geneviève Hotte, directrice du service de planification stratégique de la commission scolaire.