Présumé cellule terroriste


Un complot abracadabrant

Radio-Canada
Mise à jour le mardi 17 juin 2008

Le groupe de présumés terroristes qui a été arrêté dans la région de Toronto à l'été 2006 aurait eu l'intention de convertir les Autochtones du Québec à l'Islam, pour les amener à tuer tous les Québécois afin de rendre la province aux Premières Nations.

C'est ce qu'a affirmé l'informateur de la GRC Mubin Shaikh au procès d'un des 11 accusés dans cette affaire. Le jeune de 20 ans est accusé de complot, mais il ne peut être nommé en raison de son âge au moment des faits qui lui sont reprochés.

Cette allégation de complot meurtrier, voire génocidaire, contre les Québécois est un élément nouveau dans l'affaire. Toutes les cibles du présumé groupe terroriste identifiées jusqu'à maintenant étaient situées en Ontario: le groupe aurait ainsi eu l'intention de frapper la tour du CN, l'édifice de la CBC, les sièges sociaux de la GRC et du SCRS à Toronto, l'immeuble du Parlement canadien à Ottawa et la centrale nucléaire de Pickering.

Selon l'informateur Mubin Shaikh, le présumé chef du groupe prévoyait convertir les Autochtones du Québec à la religion musulmane, pour qu'ils assassinent tous les Québécois. L'objectif de ce projet aurait été de rendre Montréal, Québec et le reste de la province aux Premières Nations.

Mubin Shaikh précise que les supposés complots prévus en Ontario et au Québec auraient été menés grâce à des importations d'armes et de bombes achetées auprès de terroristes tamouls et qui auraient transité par le Mexique.

Le présumé chef du groupe aurait même envisagé d'acheter une propriété à Opasatika, dans le Nord de l'Ontario, pour planifier ses opérations et se protéger contre les forces de l'ordre dans l'éventualité où le groupe aurait été découvert.

Stratégie de la défense

La défense tente de démontrer que le chef présumé du groupe était un illuminé qui avait des idées farfelues et qui n'avait ni les moyens financiers, ni les armes, ni les combattants pour mener à bien tous ces complots.

Le contre-interrogatoire de Mubin Shaikh révèle en outre que le chef désargenté faisait croire à son groupe que l'argent allait finir par arriver grâce à des campagnes de souscription dans la communauté musulmane. À entendre l'envergure des complots exposés par le présumé chef, Mubin Shaikh a avoué à la barre qu'il ne savait plus s'il devait rire ou trembler tellement les projets étaient ridicules et improbables. Seul le présumé chef pensait que ses idées étaient réalistes, explique le témoin.

Mubin Shaikh indique que les présumés terroristes se seraient scindés en deux groupes en raison de profonds désaccords sur la façon de mener une guerre sainte au Canada.

Le procès se poursuit.

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