Claude Trudel

Privatisation du golf

APPUYONS NOTRE MAIRE!

Ce qui se passe au Golf de L’Île-des-Sœurs est gravissime. Le propriétaire du golf construit sur les terrains de l’arrondissement qu’il loue par bail emphytéotique, monsieur Pierre Émond a tout simplement procédé en douce à la privatisation de ses opérations au cours des dernières semaines. Ce faisant, il violait de façon flagrante la convention signée en 2006 entre l’arrondissement de Verdun et les promoteurs originaux qu’il a tout à fait légalement rachetés depuis. Que disait cette entente :  Essentiellement que le promoteur s’engageait à construire sur le terrain cédé par bail emphytéotique par l’arrondissement un golf écologique public de 9 trous et à consentir aux Verdunois un avantage quelconque. Comme je l’ai écrit ailleurs (claudetrudel.com, sur Facebook, etc) quatre mots étaient particulièrement importants dans cette entente : écologique, public, Verdun d’abord.

Un golf écologique : situé en plein quartier résidentiel, le nouveau parcours devait répondre aux normes écologiques les plus sévères et les plus modernes, de façon à contribuer à la préservation du Domaine Saint-Paul. Les résidents se rappellent encore (le maire aussi) les milliers de voyages de terre qu’il aura fallu déverser sur le site contaminé. Les promoteurs originaux ont respecté en tous points leurs engagements à ce chapitre.

Un golf public : L’arrondissement ne pouvant vendre ce terrain en raison d’ententes contractuelles remontant aux années 90, il fut convenu de le céder à une entreprise privée par bail emphytéotique. Il tombe sous le sens que la vocation de ce golf ne pouvait être que publique. Il n’a jamais été question d’autre chose ni dans la tête des dirigeants politiques de l’arrondissement ni dans celle des promoteurs de l’époque : ceux-ci allaient créer et gérer un golf public. De toute façon

Verdun d’abord : L’arrondissement en a fait une clause non négociable : à l’instar de villes comme Longueuil et St-Lambert (pour ne mentionner que celles-là, propriétaires de terrains cédés sous bail emphytéotique), les promoteurs devaient s’engager à avantager les citoyens verdunois d’une quelconque façon. Il fut convenu de réserver une priorité de départ aux détenteurs de la carte Accès Verdun.

S’il est toujours écologique, le golf situé à l’Île-des-Sœurs, n’est plus public et n’offre aucun avantage aux Verdunois. Monsieur Émond fait valoir qu’il s’agit toujours d’un golf public puisque toute personne intéressée peut devenir membre (à un coût dérisoire de 5000 à 25 000$ par année). Pure foutaise quand on sait qu’il vise d’abord et avant tout, pour ne pas dire exclusivement, une clientèle corporative qui lui permettrait éventuellement d’accéder au Saint des Saints : le Québec inc. Pas beaucoup de place pour le golfeur individuel là-dedans. Encore moins pour le golfeur verdunois.

Je le redis haut et fort : c’est un scandale. On aura beau prétende en certains milieux qu’il s’agit d’un problème de riches, la spoliation de biens publics constitue toujours un scandale et doit être arrêtée.

J’ai communiqué publiquement et privément avec le maire Jean-François Parenteau au cours des derniers jours et l’ai assuré de mon appui personnel dans cette affaire. Je crois fermement en sa volonté de résister à cette agression (il n’existe pas d’autre mot) par tous les moyens à sa disposition.

Ceux d’entre vous qui peuvent le faire doivent se rendre à la séance mensuelle du conseil d’arrondissement demain soir, le 4 septembre à 19 heures clamer haut et fort leur écœurement devant la manœuvre de monsieur Émond et leur appui à notre maire Jean-François Parenteau dans la bataille qu’il entreprend dans la défense de nos intérêts et des biens de la collectivité.

Pour ma part, consacrant dorénavant mon temps et mes énergies à la réflexion et à l’écriture plutôt qu’à l’action et aux structures, aux conseils et au mentorat plutôt qu’aux comités et aux réunions et ayant laissé au cours des derniers mois aux plus jeunes la place que j’occupais au sein de divers conseils et organismes, je continuerai à mener cette bataille avec ma plume et mon téléphone plutôt qu’au sein de comités!

Claude TRUDEL