Richard Martineau
Alors que la Turquie, un pays qui se bat contre l'intégrisme depuis des années, vient d'interdire le port du voile à l'université,
la commission Bouchard-Taylor, elle, affirme qu'on devrait faire entrer le voile à l'école dès le primaire!
Journal de Montréal
07/06/2008
La naïveté des démocraties occidentales ne cessera jamais de m'étonner.
Alors que la Turquie, un pays qui se bat contre l'intégrisme depuis des années, vient d'interdire le port du voile à l'université, la commission Bouchard-Taylor, elle, affirme qu'on devrait faire entrer le voile à l'école dès le primaire!
Comme le crucifix ?
Comme on pouvait le prévoir, l'ineffable Françoise David, ex-féministe qui fait maintenant des courbettes devant les extrémistes religieux (du moins, ceux qui ne sont pas d'obédience catholique, «ouverture» envers les autres communautés oblige), Mme David, donc, applaudit la décision des augustes commissaires à quatre mains.
«Qui suis-je pour interdire le port du voile aux musulmanes? a-t-elle écrit. Interdirais-je le port du crucifix à des catholiques?»
Question quiz: existe-t-il un pays qui oblige les femmes à porter une croix à leur cou sous peine d'être emprisonnées, lapidées ou égorgées? Réponse: Non.
Mais qu'importe, Mme David persiste, signe et déroule le tapis rouge devant les barbus. Au grand bonheur de la gauche gnan-gnan qui confond respect de soi et racisme.
Pas d'accord
Pendant ce temps, au Journal, on reçoit des lettres. Des lettres comme celle d'Asmaa Moussa: «Adulte, j'ai choisi de ne plus porter le voile islamique. On conditionne les fillettes à le porter. Mon choix fut difficile, étant donné les pressions de mon entourage. J'espère donc que messieurs Bouchard et Taylor s'opposeront au port du voile religieux pour les employés de l'État.»
Des lettres comme celle d'Ahmed Aboud: «La majorité d'entre nous, musulmans, avons quitté nos pays pour fuir l'emprise de la religion. L'État (lécoles, etc.) doit rester laïque. Le Québec ne doit pas accommoder les dévots fanatiques de l'Islam ou d'autres religions. C'est d'abord à nous, immigrants, de faire l'effort de nous intégrer et, surtout, de respecter les valeurs québécoises de justice et d'égalité hommes-femmes.»
Et des lettres comme celle d'Hassan Jamali: «La commission a offert une vitrine inespérée aux intégristes musulmans. Les barbus étaient absents aux séances de la Commission. Ils ont envoyé et téléguidé les femmes voilées ayant toujours le même profil: instruites et parlant très bien le français. Après chaque séance, dans les journaux et à la télévision, on ne voyait que ces femmes...»
Entre vous et moi, qui connaît mieux l'Islam? Françoise David, Québécoise pure laine, ou Asmaa Moussa, Ahmed Aboud et Hassan Jamali?
Place aux femmes
La dernière lettre, de M. Jamali, est particulièrement intéressante. Car si j'étais un extrémiste islamiste, qu'est-ce que je ferais? J'irais moi-même m'expliquer au micro? J'irais moi-même dire pourquoi je veux que ma femme, ma mère, mes soeurs et mes filles se voilent?
Bien sûr que non! Je passerais pour un horrible misogyne...
J'enverrais plutôt de jolies femmes en jeans qui disent porter le voile par choix en me disant que c'est la meilleure façon de faire fondre les gauchistes occidentaux pétris de culpabilité... Ce que Françoise David et ses amis ont fait.
Cette tactique, les islamistes l'ont utilisée dans tous les pays où le débat du voile a fait rage. Et presque chaque fois, ils ont réussi à mettre la gogauche naïve dans leur poche d'en arrière...
Je suis sûr qu'ils vont tous voter Québec solidaire à la prochaine élection.